Interview de Lynn Moss Sharman, canadienne survivante de la programmation mentale (CKLN FM)

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Interview à mettre en lien avec ces deux articles:
Le massacre du peuple indien passe par la destruction et l’exploitation de leurs enfants
Canada des enfants Mohawk victimes de crimes rituels dans les annees 60
Et ces deux vidéos:
Mk-Ultra au Canada: Dr Ewen Cameron
Les techniques de contrôle mental de la CIA (archive ABC News – 1979)
MK – Contrôle Mental

 

https://i1.ytimg.com/vi/MjlPJxfmmAU/hqdefault.jpgLynne Moss-Sharman

Wayne Morris, producteur et interviewer à Radio CKLN FM 88.1 de l’Université Polytechnique Ryerson, à Toronto, Ontario, au Canada, a eu le courage de faire une enquête très approfondie sur le problème de la programmation mentale. Pendant huit mois, entre fin 1997 et fin 1998, il a
interviewé à la radio 24 personnalités, survivants ou spécialistes de la programmation mentale.

Voir les PDF en ligne: ICI (Survivants des « Illuminati » – Abus Rituels Sataniques) ou les télécharger ICI (L’interview suivante de Lynn Moss-Sharman n’y est pas répertoriée)

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Interview de Mme Lynn Moss-Sharman, victime, responsable de l’Association ACHES-MC, qui s’occupe du soutien aux victimes survivantes de la programmation mentale.

 

Wayne Morris:

Bonjour, nous sommes au milieu d’une série d’émissions radiophonique sur le contrôle mental au Canada et aux États-Unis. La semaine dernière, nous avons eu une entrevue avec le Dr Stephen Kent qui parlait d’accusations d’abus rituel contre les francs-maçons. Nous avons entendu Peter Tooey, un maçon à Thunder Bay répondre à des allégations d’abus rituel maçonnique. Nous avons également eu une entrevue avec Judy Steed sur le sujet. Aujourd’hui, nous allons entendre Lynn Moss-Sharman. Lynn est la porte-parole pour le Canada de ACHES-MC (Advocacy Committee for Human Experimentation Survivors – Mind Control = Comité de défense pour les survivants d’expérimentation sur le Mind Control) et elle était la coordinatrice de la conférence ‘Making Up For The Lost Time’. Voici donc cette interview:

Je suis maintenant en ligne avec Lynn Moss-Sharman une survivante de l’expérimentation sur le contrôle mental, et défenseur d’autres victimes. Bienvenue Lynn.

Lynn Moss-Sharman:

Merci Wayne, je suis vraiment heureuse de prendre la parole ici ce matin.

Wayne Morris:

Je me demandais si vous pourriez brièvement décrire pour nos auditeurs ce qu’il vous est arrivé. Je vais entrer dans les détails, mais juste nous faire une sorte de résumé sur ce qui vous est arrivé.

Lynn Moss-Sharman:

Je suis une survivante de l’expérimentation de contrôle mental sur les enfants, cela financé par la CIA, principalement dans les années 1950 dans le sud de l’Ontario et dans le Haut-État de New York. J’ai grandi à Toronto jusqu’à 3 ans dans la rue Elm and la rue Maria, près de la voie ferrée, puis j’ai passé le reste de mon enfance et de l’adolescence à Hamilton.

Wayne Morris:

Juste avant d’aller plus en détail sur ce que vous avez vécu, je voudrais parler de ce que vous faites à présent. Vous êtes fondatrice de ‘The Stone Angels’. Pouvez-vous nous en parler ?

Lynn Moss-Sharman:

‘The Stone Angels’ (les Anges de pierre) a été formé à Thunder Bay en 1993. J’avais été moi-même en thérapie pendant un temps assez long, j’ai commencé à entrer en contact avec d’autres survivants d’abus rituel de culte à ce moment là, j’ai pu m’entretenir avec plus de soixante victimes adultes. Beaucoup d’entre eux sont de Thunder Bay et du Nord-Ouest de l’Ontario, mais un grand nombre d’entre eux avaient déménagé dans d’autres villes du pays. Il y avait un grand besoin de venir en aide aux survivants, et nous avons commencé à produire le journal ‘The Stone Angels’ en 1993 avec le volume 1 contenant des écrits et dessins de survivants, je viens de travailler sur le volume 6b qui porte sur le Mind Control de l’âge moderne. Nous avons essentiellement focalisé pour mettre en lumière ces abus rituel de culte qui sont en progression, nous avons commencé à entendre plus de victimes, à dialoguer sur l’expérimentation de contrôle mental qui avait été effectué ou en cours dans tout le pays.

Wayne Morris:

Vous focalisez sur des questions spécifiques avec votre document informatif de ‘Stone Angels’. Peut-être que nous pourrions parler des différents problèmes que vous abordez.

Lynne Moss-Sharman:

Ce fut d’abord un aperçu et une description de mon expérience personnelle ayant moi-même traversé ces abus rituel, puis nous avons commencé à réaliser qu’un grand pourcentage des victimes avaient également été impliquées dans l’abus rituel maçonnique. Leurs pères ou leurs grands-pères étaient des francs-maçons ou des Shriners, cela dans différentes régions du pays, nous avons commencé à regarder cela de beaucoup plus près parce qu’il semblait y avoir un dénominateur commun. Des audiences avaient été menée à Washington en 1995 et des survivants d’expérimentations sur le contrôle mental durant l’enfance ont témoigné, cela est devenu un dossier public – nous étions alors en mesure de présenter au public les informations sur l’expérimentation du contrôle mental qui avait été décrit par certains survivants, et la connexion avec les militaires a commencé à se faire, et de nouveau la maçonnerie était un dénominateur commun. Le volume 6a a été la première publication consacrée entièrement au contrôle de l’esprit au Canada et il apporte un point de vue historique dès la Seconde Guerre mondiale, le volume 6b apporte plus de témoignages, des dessins et des documents provenant de survivants américains. Il est vraiment curieux de voir les similitudes entre les expériences des femmes et des hommes canadiens, et ces expériences décrites par les citoyens des États-Unis. Il semble que partout où il y avait une base militaire américaine au Canada … nous avons commencé à chercher sur NORAD et sur la ligne DEW … où il y avait une base militaire américaine, nous verrions alors un regroupement des survivants qui avaient grandi là-bas, parfois dans la base militaire elle-même puis au niveau de la communauté qui était adjacente à cette base.

Wayne Morris:

Pouvez-vous nous décrire de façon générale comment ces enfants sont initiés à ce genre de choses ?

Lynn Moss-Sharman:

Il y a le côté générationnel (pratiques se répétant de génération en génération), mais un dénominateur commun est que souvent le père était dans les forces armées – canadienne ou américaine – et si il y avait une prédilection pour la pédophilie et la participation à un culte avant que le père ne rejoigne l’armée, c’est une question qui a vraiment besoin d’une réponse. Presque toutes les victimes – certainement plus de 90% – décrivent avoir été « offerte » aux abus rituel et au contrôle mental qui s’en est suivi. Ce n’était pas des situations où les enfants ont été secrètement enlevés à leurs parents au cours de la journée ou lors de sorties la nuit ou le week-end. L’un ou les deux parents étaient consentant et ils ont participé activement à s’assurer que les enfants étaient bien allés là où ils étaient censés aller. Cela est particulièrement dévastateur. Il s’agit là d’un point très important.

Wayne Morris:

C’est quelque chose qui est tellement difficile à croire – comment un parent peut-il offrir ses propres enfants pour ce genre de chose – mais je pense que nous devons remettre cela dans son contexte, et ici, c’est principalement les pères qui étaient impliqués. Vous mentionnez que très souvent le père est dans les forces armées, et participe à ces cultes/sectes. Quel genre de cultes sont pratiqués, vous avez mentionné la franc-maçonnerie aussi ? Est-ce une partie du culte ou opère-t-elle séparément ?

Lynne Moss-Sharman:

Si nous commençons à regarder les personnes, les hommes, qui sont mis en position de pouvoir dans l’armée, dans l’administration, le gouvernement, dans une municipalité – également partout au Canada et à travers les Etats-Unis – la société secrète des francs-maçons semble être une condition sine qua non pour avoir accès à l’autorité et ils ont certainement été traditionnellement impliqués dans l’armée elle-même. Je crois que tous, sauf deux présidents des États-Unis étaient francs-maçons – Ronald Reagan a été intronisé au Rite Ecossais dans le bureau ovale de la Maison Blanche – et certainement que leur cultes est très secret et qu’il est pratiqué dans les coulisses, l’Eglises Anglicane, l’Eglises épiscopalienne, l’Église Mormone …. La recherche a été menée par le Dr Stephen Kent, sociologue à l’Université de l’Alberta qui étudie les pratiques occultes, les religions déviantes, et il y a un point central de son travail qui est que la maçonnerie semble être la société secrète qui revienne encore et encore lorsque ces activités occultes sont exposées dans les témoignages de victimes ou bien par les enquêteurs.

Wayne Morris:

Vous avez organisé la conférence ‘Making Up for The Lost Time’ à Thunder Bay en 1994, ce qui était vraiment la première conférence de ce genre – une question importante à ce sujet: Quelle expérience retirez-vous après avoir organisé cette conférence, et qu’est-ce que vous espériez accomplir ?

Lynn Moss-Sharman:

Au moment de la demande de subventions pour ‘Making Up for The Lost Time’ – c’était en fait une série de trois conférences qui a débuté en Novembre 1994 et a pris fin en Juin 1995 – à ce moment-là, j’étais en contact avec plus de soixante victimes d’abus rituel dans l’enfance, juste à Thunder Bay seulement. Le but de ‘Making Up for The Lost Time’ était de rapporter des informations et des témoignages de victimes et de thérapeutes. Cela dans un contexte communautaire afin que les gens soient formés et instruit sur la façon de traiter les patients, y compris les enfants, qui arrivaient avec ces problèmes. Le but était également de faire reconnaître cette violence, qu’un traumatisme sexuel était très grave pour un enfant, et que cela devait être inclus dans les formes d’abus. En un sens, c’était une façon de rendre l’information disponible, et de sécuriser les personnes qui commencaient à en parler. Il a également été vraiment indispensable de mettre les victimes en contact entre-elles et les conférences furent menées par ces victimes/survivants – Elles n’ont pas été organisées par une agence – Elles n’ont pas été organisées par des professionnels.

Wayne Morris:

Quel a été le niveau d’implication de la communauté locale lors de ces conférences ?

Lynn Moss-Sharman:

Nous avons conçu ces conférences de sorte qu’elles soient appropriées à la fois pour la population autochtone et non autochtone. Nous avons eu la participation des ‘Beendigen’, un refuge pour femmes autochtones et aujourd’hui une unité de conseil pour femmes et hommes, ils travaillent avec les enfants aussi. La participation de l’Association canadienne pour la santé mentale; la Société d’aide à l’enfance; Collège des médecins et chirurgiens; refuges pour femmes battues ici à Thunder Bay – et nous en avons reçu notre parrainage direct de la Maison de transition Faye Peterson, la représentation du Confederation College, du Bureau des femmes immigrées; de la Family Services Thunder Bay; Services à la famille Ojibway; services Geraldton pour la santé mentale; Hoshizaki House (un refuge pour femmes battues de l’Ontario), le Indian Friendship Centre, le Centre Kenora Sexual Assault; Hôpital psychiatrique de Lakehead; le Centre régional Familial de Lakehead ; l’Université Lakehead, le Centre de Londres des agressions sexuelle, les services Ojibway Tribal Family; Meno Bimahdzewin Child and Family Services, le Centre de soutien d’agressiosn sexuelles d’Ottawa ; Lieu Oakland – Women in Crisis, Algoma; gens Allied for Change Through Empowerment, le groupe de défense des survivants psychiatriques à Thunder Bay; Plummer Sexual Hospital Care Centre Assaut à Sault Ste. Marie; la police de Thunder Bay, la représentation du Centre de Toronto Rape Crisis, la représentation du Conseil de la santé Wunnemin qui est un groupe de services de conseil d’une réserve qui est principalement Ojibway (amérindienne). Nous avons eu des étudiants en travail social et en psychologie qui se sont portés volontaires, y compris certains de troisième cycle à l’Université Lakehead. Mais aussi des élèves du département d’études autochtones et de services sociaux au Confederation Collège.


Wayne Morris:

Donc, beaucoup de ces groupes à la recherche d’informations étaient sensibilisés à ces questions. Avez-vous eu des réactions de leur part suite à ces conférences ?

Lynn Moss-Sharman:

Je pense que les personnes qui y ont assisté sont évidemment des personnes ayant traversé ce genre de choses, et elles étaient incapables de trouver des informations ou recevoir une quelconque validation que ce qu’elles vivaient (troubles) n’était pas une anomalie,qu’elles n’étaient pas folles. Je pense que beaucoup de personnes qui ont travaillé auprès d’enfants, d’adolescents ou adultes, que ce soit en matière de toxicomanie ou de consultation d’urgence – beaucoup d’entre-eux ont eu vraiment très peur quand les patients ont commencé à décrire ce qui leur était arrivé. Et l’information est si horrible, je ne peux pas imaginer comme cela doit troubler un employé d’une petite organisation, ou un employé dans une région isolée qui entend une victime décrire ce qu’elle a subit sans pouvoir mettre la main sur des sources d’informations à ce sujet. C’est certainement un sujet tabou dans notre société… Il y avait un grand soulagement et un renforcement d’autonomisation des organisations de services, un réseau est né.

Wayne Morris:

Et les survivants eux-mêmes qui ont assisté à la conférence – Comment ont-ils ressenti ces conférences ?

Lynn Moss-Sharman:

De nombreuses victimes venaient de l’Alberta, de Saskatchewan, du Manitoba, de tout l’Ontario et d’eux du New-Brunswick – pour certains, c’était la première fois qu’ils assistaient à ce type de rassemblement où ils ont pu rencontrer d’autres victimes. Je pense que l’un des aspects les plus encourageant, c’est que beaucoup d’informations ont été présentées de manière académique et objective – les survivants se sont rendu compte qu’ils n’étaient pas seuls avec leurs perceptions ou leurs expériences – mais que cette question a été prise au sérieux par bon nombre de chercheurs et de personnes de la communauté. Juste le fait d’y avoir été présent en tant que survivant/victime, et de constater que 40 autres femmes et quelques hommes partageaient la même chose à ce moment-là a été d’une grande aide pour les survivants. J’ai vu beaucoup d’entre eux commencer à parler pour la première fois. Vous vous défaite de ce sentiment d’être «fou», d’être dans l’isolement … J’ai vu quelques-uns des survivants commencé à fournir des éléments aux étudiants qui cherchaient de l’information. Un survivant a fait une vidéo d’un de ses retours en arrière, remémoration, qui devait être utilisé par trois thérapeutes de la région, spécialistes de la santé mentale. Les gens ont commencé à partager de l’information et ils sont devenus moins craintifs pour leur sécurité quand ils ont réalisé combien d’autres survivants étaient présents là-bas. Je dois dire aussi qu’il y avait beaucoup de rires. De nombreux survivants sont très créatifs, aussi de très lumineuses personnes, qui malheureusement se retrouvent exclues de la société car elles ont un tel dysfonctionnement…. Rien qu’être capable de rire et de partager, de parler le même langage avec d’autres survivants… il est difficile de mettre des mots sur ce que signifie être capable d’être compris par d’autres personnes, d’autres femmes qui ont vécu la même chose – cela est déjà énorme.

Wayne Morris:

Je peux comprendre que les survivants qui tentent d’expliquer ce qui leur est arrivé au grand public soient reçus avec de l’incrédulité. Il est très difficile de parler de ce sujet. Combien de victimes/survivants ont assissté aux conférences ?

Lynn Moss-Sharman:

Il y avait environ 40 survivants qui ont assisté à chacune des trois sessions. J’étais en fait assez étonné de voir le nombre d’entre eux qui étaient présents, mais j’avais vu beaucoup de peur, et cela était justifié. Certains ont fini à l’hôpital après avoir été poignardés ou battus, ils sont menacés et harcelés par des membres du culte – c’était une chose très dangereuse à faire – c’est un acte très courageux pour un survivant de venir à une réunion.

Wayne Morris:

Qui d’autre avez-vous invité à ces conférences, au niveau universitaire ou médical ?

Lynn Moss-Sharman:

Le premier atelier qui a eu lieu en Novembre 1994 (dont l’animateur principal était Shirley Turcotte, un consultant et thérapeute clinicien agréé basé à Vancouver en Colombie-Britannique). Beaucoup de gens connaissent Shirley à partir du film de la NFB intitulé « To a Safer Place » (un endroit plus sûr). Shirley est elle-même une survivante et une thérapeute. Elle est née d’un père autochtone et d’une mère non autochtone à Winnipeg où elle a grandi dans ce milieu occulte. Elle a été utilisée pour de la pédo-pornographie. Shirley a donné une conférence extraordinairement dynamique. Nous avons également invité à cette époque, une aînée, Louise Shebagegit, de la réserve de Sabiskong, près de Nestor Falls, Louise a été présente 24H/24 pendant toute la durée de la rencontre. Elle était capable d’agir comme une aînée, de fournir protection et guérison pour tous ceux qui ont subit une période difficile ou qui ont voulu chercher les conseils d’une aînée sur ce sujet.

Quand j’ai appelé à Nestor Falls pour tenter de trouver Louise et lui demander si elle voulait venir et intervenir pour nous, un de ses parents a répondu au téléphone. Le message a été transmis à Louise. Nous lui avons demandé si elle voulait venir pour aider « The Stone Angels » lors de cette conférence. Quand je suis allé chercher Louise à la sation de bus, elle était là, arrivée par le bus de Greygoose avec son sac de médecine et son sac de sport contenant ses vêtements – Elle a été vraiment surprise quand elle m’a rencontré, parce qu’elle pensait que c’était les ‘Hells Angels’ qui l’avaient invité à venir à Thunder Bay pour faire une guérison ! Elle a rassemblé tout son courage, et elle était là, à la gare routière, prête à agir comme une aînée et une conseillère spirituelle pour les ‘Hells Angels’, et là nous avons vraiment beaucoup rigolé….

Je pensais juste qu’une personne ayant asser de courage pour venir travailler avec les ‘Hells Angels’ avait certainement une grande valeur spirituelle….

Cela s’est poursuivi en Janvier 1995. Il y avait une liste de conférenciers encore plus impliqués. Steed Judy était présente – elle venait juste à ce moment là de sortir « Our Little Secret: Confronting Child Sexual Abuse in Canada».

Pam Gummer et Ruth Chamberlain-Belagus étaient les deux travailleurs sociaux du Comité consultatif communautaire de Prescott impliqués sur plusieurs affaires de victimes, de crimes contre les enfants. Pam et Ruth ont été impliqués dans l’affaire de Prescott où 50 adultes ont été formellement inculpés, et je pense que quelque 234 enfants ont été sauvés de situations où l’abus rituel sévissait. Tous les adultes qui ont été accusés et ont été jugés coupables. Pam et Ruth, de part leur implication directe dans l’aide aux familles/enfants, ont eu un rôle très important en parlant à notre communauté. Ils nous ont parlé des procédures qu’ils avaient du suivre afin de s’assurer que les intérêts des enfants soient bien prit en compte et des épreuves qu’ils ont dû affronter. Une chose qui est restée dans mon esprit était qu’il fallait mettre en place une « hutte Quonset » pour l’art-thérapie – ils ont besoin d’une installation vraiment grand parce qu’il y avait plus de 230 enfants qui ont été touchés dans un cadre multi-générationnel, cela dans une très petite communautée.

Un autre intervenant lors de cette conférence était le Dr Louise Million. Elle est psychologue et co-auteur de « Breaking The Silence »(Briser le silence) – Un rapport sur les expériences de mauvais traitements et de torture de membres des First Nations (première nations – autochtones amérindiens) dans les écoles/foyers – Ce rapport avait été commandé par l’Assemblée des First Nations.

Un autre intervenant était le Dr Connie Kristiansen, qui est professeur de psychologie à l’Université Carleton, à Ottawa, Connie est un chercheur très connu sur le supposé « syndrome des faux souvenirs », et tout ce qui concerne la mémoire retrouvée. Un autre intervenant était le Dr Stephen Kent, sociologue à l’Université de l’Alberta. Son exposé était «Scripturalisme déviant et allégations d’abus rituel maçonniques ». Dr Kent est spécialiste dans sur la recherche d’écrits et publications sur les pratiques rituelles dans la franc-maçonnerie, mais également au sein de l’église mormone, car il existe de nombreux liens entre ces deux institutions.

Il y a eu un panneau d’affiché dans la communauté le samedi après-midi: «L’éthique de la confidentialité – Qui est protégé par le silence ? » L’initiateur de ce panneau était Brenda Small, qui est avocate à James Bay et qui enseigne dans la division du droit des Autochtones au Confederation College. Sa spécialité est le droit des autochtones / les autochtones face aux lois, face au processus judiciaire qui fait partie de la culture dominante. Les participants aux tables rondes étaient Kerry Bourret, qui est un conseiller / thérapeute aux services à la famille de Thunder Bay et qui a près de dix ans d’expérience dans le travail avec les survivants/victimes traumatisées et victimes de contrôle mental. Egalement l’agent Ken Davies, qui est l’une des deux personnes du Département des enquêtes criminelles à la police de Thunder Bay. Lui et un autre officier spécialisé dans le domaine de l’activité sectaire et des abus rituel.

Cette session de Janvier a été très complète, je voulais couvrir tous les aspects possibles – l’aspect de l’enfance: comment les organismes peuvent y faire face. Les liens avec les collectivités des First Nations – les liens entre les types de tortures organisées et les abus qui ont eu lieu dans les écoles/foyers. L’impact et l’accélération de la ‘Fondation pour le Syndrome de Faux Souvenirs‘. Les preuves et les documents de recherche sur l’abus rituel maçonnique qui est un gros problème dans cette communauté comme dans beaucoup d’autres en Amérique du Nord, en Grande-Bretagne, en Australie. Et puis avoir ces panneaux dans la communauté – nous sommes vraiment chanceux d’avoir des professionnels extrêmement motivés et très perspicaces qui travaillent ici dans la communauté de Thunder Bay. Il y a des gens qui travaillent ici….. Je pense que beaucoup sont surpris quand ils réalisent le niveau de recherche et de service qui se met réellement en place dans cette région très isolée.

La troisième et dernière section de ‘Making Up for The Lost Times’ était un atelier d’Alexandra Rogers, qui est aussi une survivante et une thérapeute, résident aux Etats-Unis. Alexandra a grandi dans un milieu maçonnique, un culte militaire dans l’état du Maine, elle était elle-même programmeur, elle a été formée pour être programmeur pendant toute son enfance. Je pense que cet atelier/conférence tombait à point nommé – Le fait d’avoir un survivant qui a réussi à briser la programmation et sortir de la secte, et qui est maintenant en mesure de travailler de façon professionnelle avec les victimes et les thérapeutes – Pouvoir briser les codes de programmations sur les patients. Pour les survivants c’est important de pouvoir écouter cette femme extraordinaire qui avait traversé ces mêmes horreurs, des tortures et des abus, et qui avait effectivement été une tortionnaire elle-même – c’était l’une des choses les plus puissante qui ont eu lieu tout au long de ces trois conférences. Alexandra a 33 ans. Son mari était là aussi. c’est un artiste et aussi une victime du culte, il a grandi à Toronto, ayant été auparavant impliquée dans la production d’animations (vidéos ?).

Ce fut un moment très intéressant dans l’histoire de l’Ontario. À notre insu, il y a eu cinq autres communautés de la province qui ont également accueilli des conférences, des ateliers ou des réunions spécifiquement sur le thème de l’abus rituel. Une a eu lieu à Kitchener en Février 1995. Une à Ottawa en Février. Une à Belleville en Février. Une autre à Ottawa en Mars, et une autre encore à Kingston en Juin. Donc, à partir notre première rencontre, en Novembre, notre deuxième en Janvier et la troisième en Juin, cela sur une période de six à huit mois, il y a eu 8 ou 9 rencontres qui se déroulées partout dans la province. Donc, ce que nous faisions n’était pas un cas isolé – nous ne sommes pas une exception dans la communauté. Ce que nous faisions faisait partie d’une rupture du silence dans toute la province de l’Ontario.

Wayne Morris:

Savez-vous si l’une de ces autres conférences a fait le lien entre abus rituel et contrôle mental ?

Lynn Moss-Sharman:

Non, pas plus qu’ils n’ont parler d’abus rituel maçonniques. J’ai senti à l’époque que si nous allions donner ces informations, si les gens se rendaient compte de tout ces problèmes qui se passaient à Thunder Bay, ou dans d’autres provinces, il était essentiel que nous donnions cette information et que nous remettions cette notion d’abus rituel dans un contexte historique beaucoup plus vaste. Je sais que certains des autres groupes avaient très peur de parler de ce genre de choses. Nous avons certainement mis en avant des informations relevant de la franc-maçonnerie et nous l’avons payé de bien des manières. L’expérimentation sur le contrôle mental n’a pas été abordée directement à cette époque. Il y avait des conversations privées à ce sujet qui ont eu lieu lors des réunions, la crainte était à propos de cette connexion maçonnique. J’ai mis quelques petites annonces dans le Globe & Mail, des notifications sur les conférences à venir – et ces quelques mots décrivant la connexion maçonnique a généré des appels téléphoniques et des lettres de victimes/survivants venant de tout le Canada. Des gens se décrivant eux-mêmes comme des survivants d’abus maçonniques, vivant dans la terreur. C’était toujours des filles de francs-maçons du Rite écossais ou des Shriners. Ils ont commencé à témoigner, et cela de partout au Canada, de souvenirs de ce qui pourrait être décrit comme de l’expérimentation sur le contrôle mental. Cela a commencé à se manifester en Novembre 1994.

Wayne Morris:

Il y a eu des déclarations publiques dans les médias concernant l’implication de la franc-maçonnerie dans des abus rituel, cela au moment de la conférence et peu après, les maçons ont eu la chance de pouvoir y répondre. Ils ont nié toutes les accusations. Y at-il eu d’autres réponses de loges maçonniques depuis la conférence, ou une quelconque autre communication ?

Lynn Moss-Sharman:

Ils sont très bien organisés – Je ne peux appeler cela qu’une attaque par les maçons. Lorsque la conférence de Janvier a attirée l’attention des médias et je parle là de Thunder Bay parce qu’il y avait une grande couverture médiatique ici dans la ville pour cet événement. Le premier ministre Bob Rae a reçu des fax provenant de maçons de toute la province pour dénoncer ce que ‘The Stone Angels’ faisait à Thunder Bay. J’ai eu des messages de franc-maçons ou de femmes de f-m du nord-ouest de l’Ontatrio laissés sur mon répondeur, c’était quotidien, y compris un appel de la femme d’un maçon haut placé à Moose Factory également éditrice d’un journal à Dryden ayant refusé d’imprimer les publicités pour la conférence parce que son mari était maçon. Alors, elle a choisi en tant qu’éditrice et rédacteur en chef d’un journal régional de ne pas laisser les gens avoir connaissance d’un tel rassemblement. Ce fut un tollé public chez les maçons car ils n’étaient pas autorisés à assister à nos conférences, et nous avons été très explicite et très clair à propos des maçons, ils n’étaient pas autorisés à y assister. L’enregistrement des conférences a été réservé aux victimes/survivants, aux thérapeutes et aux prestataires de services seulement. J’ai reçu une série d’appels, en particulier de deux maçons, à Thunder Bay. L’un d’eux était un policier à la retraite, Peter Tooey, il est également passé à la télévision afin de dénoncer ce que nous faisions. A ce moment là, j’étais assez naïve. Je n’avais pas eu accès à l’ensemble des informations disponibles – principalement des publications aux Etats-Unis qui posaient également des questions sur les francs-maçons. Donc, j’avais un peu un manque d’expérience à l’époque.

J’étais tombé sur quelques informations (dans une encyclopédie en bibliothèque) indiquant que le Rite Ecossais aux Etats-Unis avait financé, de par leurs dons de « bienfaisance », la recherche sur la schizophrénie. Je me souviens à la lecture d’avoir penser que c’était curieux, cela m’a fait froid dans le dos, que les degrés supérieurs de cette société secrète choisissent d’utiliser leurs fonds de bienfaisance pour financer la recherche sur la schizophrénie, qui est très similaire à certains égards au diagnostic sur le trouble de la personnalité multiple ou Trouble dissociatif de l’identité qui est diagnostiqué chez 99% des survivants de sévices rituels, et certainement aussi chez les survivants du contrôle mental. J’ai très naïvement demandé à M. Tooey s’il était au courant que des fonds ont été utilisés à ces fins, et il a très fièrement dit que « … eh bien oui … et ici, à Thunder Bay, tout l’argent que le Rite Ecossais a versé a servi à financer un projet de recherche sur l’étude de la schizophrénie de l’Université de la Colombie-Britannique.  » J’ai trouvé cela très inquiétant, et encore une fois, très effrayant – que l’argent de cette communauté dans le Nord-Ouest de l’Ontario, reçus par cette société secrète, soit directement acheminée vers une université de la côte Ouest du Canada. Et puis je suis tombé sur une autre information peu de temps après: il existe des subventions de recherche disponibles à l’Université York – quelque chose appelé l’Institut Rohr qui est financé par la Fondation maçonnique du Canada, qui a son siège social à Hamilton, Ontario. Il offre 8000 $ et 35.000 $ de subventions pour des recherches – la subvention de 35,000 $ vient directement de la Fondation ‘Scottish Rite Charitable’ du Canada, par l’Institut Rohr, dans le but d’offrir des bourses pour des études/recherches dans le domaine de la «déficience intellectuelle». Je ne pense pas que c’est quelque chose qui soit très connu – et je me demande quel genre d’études sont effectivement menées à l’Université York avec ces fonds.

Je crois que je vous ai parlé précédemment de « déficience intellectuelle ». Toutes les victimes avec qui j’ai été en contact, sont extrêmement vives, des femmes et des hommes très très créatifs. Certains d’entre eux ont fait des études supérieures, et pourtant ces victimes/survivants capables de fonctionner au niveau professionnel ou universitaire, ou capables de subvenir à leurs besoins, sont minoritaires. Nous avons arrêté d’utiliser le terme « intellectuellement ». (déficience intellectuelle)

Wayne Morris:

Je voudrais parler de ACHES-MC dont vous êtes le porte-parole au Canada. Comment cette organisation s’est-elle développée ? et quels sont vos objectifs, les exigences et les activités ?

Lynn Moss-Sharman:

ACHES-MC est le Comité de défense pour les survivants de l’expérimentation du Mind Control sur les humains. En Mars 1995, le témoignage sur les expériences d’irradiation a été reçu au ‘President’s Advisory Committee’ à Washington – le témoignage d’une cinquantaine de survivants de l’expérimentation du contrôle mental sur des enfants, financé par la CIA, a été présenté à ce comité par Valerie Wolf, une thérapeute à la Nouvelle Orléans. Valerie à d’ailleurs grandi sur la base militaire de North Bay, en Ontario, elle et son mari sont diplômés au premier cycle à l’Université McMaster à Hamilton. Valerie a exercé comme thérapeute pendant un certain nombre d’années à la Nouvelle Orléans avec son mari qui est psychiatre et membre du corps professoral de l’Université Tulane Medical School. Valerie a recueilli le témoignage écrit de victimes/survivants et à porté à l’attention du Comité, le cas de deux de ses clients, Claudia Mullen et Chris Denicola qui ont témoigné oralement de leurs expériences d’enfance ayant été soumis à la torture, aux procédures de contrôle, ainsi qu’à de la pédophilie organisée, toujours dans le contexte de la CIA.

J’ai pu assister à une conférence au Texas en 1996. Valérie, Claudia et Chris étaient les conférenciers, ils ont précisé que la prochaine chose qui devait être faite pour les victimes/survivants était la formation d’un comité de défense qui aurait pour but de recueillir le plus d’informations possible auprès des survivants et porter cela à l’attention du Comité Consultatif – pour qu’un nouveau ‘President’s Advisory Committee’ et une commission officielle soient formée pour écouter le témoignage des survivants de contrôle mental aux États-Unis et au Canada. J’ai rencontré d’autres survivants là-bas, et nous avons commencé à partager les expériences, à parler sur la façon de former un groupe. Le dernier jour de cette conférence, j’ai par hasard rencontré Blanche Chavoustie qui est aussi une victime, elle a subi les expérimentations de contrôle mental, elle est originaire de l’État de New York. J’ai décidé que nous allions faire tout le nécessaire pour former un comité de défense des droits des survivants. Quand chacun de nous rentra chez lui, Blanche à Long Island, et moi à Thunder Bay, nous avons commencé à recontacter tous les survivants par e-mail, par la poste ou par téléphone. Nous avons pu commencer à mettre en place ACHES-MC. L’une des premières actions que nous avons faite: cinq survivants sont allés assister à une conférence au Musée commémoratif de l’Holocauste à Washington, DC, en mai 1996, et ils ont remis les premières informations sur ACHES-MC à ce moment-là. Nous avons commencé à constituer une base de données. Cela a officiellement commencé en Octobre de l’année 1996, nous avons un site web et des questionnaires ont été envoyés à plus d’une centaine de survivants du Mind-Control sur enfants. Nous avons commencé à recueillir ces informations et donc à créér cette base de données et nous espérons être en mesure de publier un rapport. Les données indiquent les zones géographiques où l’expérimentation a eu lieu aux États-Unis et au Canada, et il montre aussi les groupes d’auteurs tortionnaires présumés (les médecins qui ont réalisé ces expériences).Wayne Morris:Je vois que vous avez également été très active dans le travail avec les communautés amérindiennes autochtones dans la région de Thunder Bay. Quelle a été votre implication ? Et quelles sont les pratiques traditionnelles de guérison autochtones qui ont joué un rôle dans votre rétablissement, et celui d’autres survivants ?Lynn Moss-Sharman:Quand j’ai parlé plus tôt être entrée en contact avec plus de soixante survivants adultes d’abus rituel à Thunder Bay, certains de ces adultes sont des gens ‘Ojibway’ qui ont été prit à Thunder Bay ou sur les réserves du Nord-Ouest de l’Ontario. Nous avons commencé à voir des similitudes dans ce que les survivants des pensionnats/foyers indiens avaient décrit en termes de pratiques menées sur eux. Par exemple, la chaise électrique qui a été construite au pensionnat de Fort Albany, près de Moose Factory. Il y avait aussi des déclarations sur des squelettes d’enfants trouvés dans une grange abandonnée à Fort Albany. Certains des anciens élèves ont raconté avoir été violés au milieu de la nuit par des hommes en robes blanches, également des avortements forcés. Ce sont les mêmes pratiques décrites par les survivants d’abus rituel en culte.
2ème Partie de l’interview
Wayne Morris:Bonjour et bienvenue à une autre édition de L’International Connection ici sur CKLN 88.1. Aujourd’hui, nous diffusons le n°26 de la série sur le contrôle mental. Nous allons entendre la partie 2 d’une entrevue avec Lynn Moss-Sharman, porte-parole canadienne pour ACHES-MC, le Comité de défense pour les survivants d’expérimentation Mind Control, et des ‘Stone Angels’ à Thunder Bay. Grâce à son travail avec ces organisations, elle consacre son énergie à agir en tant que défenseur des victimes/survivants d’abus rituel et de contrôle de l’esprit. ‘The Stone Angels’ publie des revues d’informations et ACHES-MC est actuellement engagé dans une campagne pour appeler à une enquête sur l’expérimentation du contrôle mental par le gouvernement aux États-Unis et au Canada. Lynn affirme qu’elle a été utilisée dans des expériences gouvernementales sur le contrôle mental, cela concernant des tortures: l’électricité, la privation sensorielle et les abus sexuels. Elle a rappelé les noms des médecins qui sont connus pour avoir été impliqué dans le projet de la CIA: MK-ULTRA, comme Jose Delgado et Ewen Cameron. Voici maintenant la deuxième partie de cette interview.Lynn Moss-Sharman:De plus en plus de personnes ont contacté ‘The Stone Angels’, des organismes autochtones ou des fournisseurs de services autochtones ont commencé à entrer en contact avec nous. Nous avons commencé à voir qu’il y avait certaines réserves, certaines zones, où le culte satanique multi-générationnel était opératif – ces zones sont composées de Ojibway ou Ojibway-Cree. Je suppose que la création et l’entretien de ces cultes au fil des décennies, ou au fil des générations est le résultat direct des activités missionnaires, religion qui a été importée par les Britanniques et les Français à travers les siècles de traite des fourrures, les expériences dans les pensionnats/foyers découlent très certainement de cela. Il est connu qu’il y a des activités sectaires sur l’île Manitoulin et quelques survivants ont indiqué que des gens riches, des blancs, faisaient le voyage en avion de New York et de la Californie pour participer à cette activité sectaire sur l’île. C’est quelque chose qui a été abordé au sein de la communauté autochtone à travers le Canada et des recherches sont menées par les peuples autochtones eux-mêmes. Ils savent où l’activité se déroule, et ils font affaire avec cela à leur manière.Un groupe de survivantes d’abus sexuel et spirituel s’est formé dans la région de Sault Ste Marie / Cutler / Thessalon. Ils sont affiliés avec les aînés, et ont récemment reçu des fonds pour parrainer des réunions de guérison intensives dirigées et gérées par les aînés. Ils sont tout à fait prêts à fournir toute aide ou assistance à toutes les victimes de l’abus rituel, ou aux survivants du contrôle mental, qu’ils soient autochtones ou non autochtones. Il y a un niveau élevé de prise de conscience au sein de la communauté autochtone elle-même sur l’étendue des rituels, des pratiques d’abus de culte et certainement de gens qui travaillent eux-mêmes dans des organismes liés à l’enfance et à la famille. Ils ont fini pa trouver beaucoup de preuves de ce genre de pratiques, un grand nombre d’enfants ont été victimes de ces choses là.Wayne Morris:

Quels types de pratiques de guérison ont été utilisés dans la communauté autochtone ? Cela a t il été utile dans la rétablissement des victimes autochtones ?

Lynn Moss-Sharman:

J’ai assisté à des réunions de guérison, en sweat lodges, où les aînés étaient rassemblés, ils savent généralement qu’il doit y avoir un groupe d’entre eux qui doit travailler avec les vicimes/survivants d’abus rituel. Ce sont eux qui ont eu l’impact le plus profond pour la guérison des survivants, d’après ce que j’ai vu. Je pense personnellement que je ne serais plus en vie s’il n’y avait pas eu intervention de certains aînés autochtones ici, dans la région de Thunder Bay. Je leur suis très reconnaissante pour ce qu’ils ont pu faire. Ils n’ont pas peur de ce sujet là, ils ne nient pas la problème, ne le fuient pas, ce que je ne peux pas dire à propos de la communauté non-autochtone. Il y a beaucoup de peur dans la communauté non-autochtone. La peur n’existe pas chez la majorité des aînés. Ils voient ce qui est arrivé à un si grand nombre de leurs frères et soeurs dans les pensionnats/foyers et dans le système pénitentiaire également, beaucoup de ces pensionnats se trouvaient à proximité de bases militaires, américaines ou Canadiennes (NORAD et réseau DEW). Nous commençons à avoir des preuves plus précises sur les expérimentations de contrôle mental. Je suppose qu’il y a les mêmes pratiques financées par la CIA menées sur les enfants non autochtones.

Wayne Morris:

Lynn, je voudrais vous parler de vos propres expériences avec ces programmes gouvernentaux de mind-control. Comment vous rappelez-vous de votre introduction dans ce milieu ?

Lynn Moss-Sharman:

Mon père avait été dans l’armée canadienne, le Cape Breton Highlanders, à partir de 1939-45. Ma mère était de Glasgow. Ils ont déménagé de Halifax à Toronto après ma naissance, en 1947, et comme beaucoup d’autres hommes après la guerre, mon père a eu de la difficulté à trouver du travail. Cela a commencé avec des souvenirs d’abus sexuels par mon père, mon oncle et un groupe de ses copains de l’armée qui ont également été impliqués dans l’exploitation sexuelle des enfants. Les souvenirs commençaient toujours par ces hommes qui étaient en quelque sorte liés à l’armée, mais je ne suis pas sûr de savoir leurs liens exact avec mon père. Je suis absolument incertaine du rôle qu’il jouait là-dedans. Il ne m’en a jamais parlé. Je sais qu’il a travaillé pour General Electric à Toronto et qu’il appartenait à quelque chose qui s’appelle The Pyramid Club. J’ai rencontré une victime adoptée, qui est à moitié autochtone, elle a été utilisée pour de la pédophilie dans le sud de l’Ontario par son père adoptif qui appartenait à un groupe qui avait ce même nom.

Wayne Morris:

Savez-vous si votre père était éventuellement impliqué dans ces cultes ?…..

Lynn Moss-Sharman:J’ai des souvenirs de rituels/cultes différents à partir d’un âge très précoce. L’un d’eux était quand on résidait rue Maria à Toronto. J’ai des souvenirs d’un rituel («pardonner par le sang») qui avait lieu près de l’abattoir ou dans des églises en dehors de Hamilton et de Toronto. Egalement d’être transportées à différents endroits, y compris un lieu de culte sous-terrain appelé Stone Mountain, que était affilié à l’armée. Je me souviens avoir été transportée à la base aérienne d’Uplands, à Ottawa lorsque j’étais une enfant.
Wayne Morris:
Quel âge aviez-vous quand cela a eu lieu ?Lynn Moss-Sharman:Les souvenirs commencent à partir de l’âge de trois, j’ai commencé à rassembler les souvenirs sur les expériences elles-mêmes morceaux par morceaux au fil des ans.Wayne Morris:Vous avez fait une série de dessins qui expriment vos souvenirs sur ces expérimentations de contrôle de l’esprit, que vous avez inclus dans l’une des revues de ‘The Stone Angels’ et que j’ai trouvé particulièrement perturbants. Pouvez-vous nous dire comment ces dessins sont arrivés, et ce qu’ils signifient pour vous ?Lynn Moss-Sharman:

Ces dessins étaient très déroutant pour moi depuis longtemps, c’était comme un puzzle. Je me suis trouvé à faire des dessins d’enfants qui semblaient porter un casque, et il y avait toujours une prise électrique à proximité. Il y avait toujours une sorte de symbole d’électricité. Au fil du temps, j’ai commencé à réaliser ce que je voulais dire avec ces dessins, parce que j’étais incapable de dire toutes ces choses avec des mots. Cela fait seulement ces six ou huit derniers mois que je suis un peu en mesure d’expliquer ce qui est contenu dans ces dessins. Il y a un dessin qui décrit une série de souvenirs que j’avais sur mes membres ayant été disloqués au niveau des épaules et des hanches, ayant été enveloppés avec des bandage pour créer une privation sensorielle. Ce que l’on me disait pour justifier cela était: «d’abord, nous te cassons, ensuite, nous te refabriquons … »

Wayne Morris:

Et ceci était exactement l’intention des projets du Dr Cameron de l’Université McGill. Il a déclaré publiquement que c’était ce qu’il voulait faire … retirer la personnalité d’une personne. Les décomposer totalement, les reconstruire, leur mettre une nouvelle personnalité.

Lynn Moss-Sharman:

En fait, pas une nouvelle personnalité, mais une série de personnalités imbriquées et reliées entre elles et pouvant être accessibles par des mots clés ou des phrases clés. Par exemple: La programmation Téléphone – Tu as été programmé pour répondre et programmé pour recevoir en interne cette sensation d’électricité ou autres différentes tortures faites à l’enfant, le téléphone peut être utilisé très efficacement. Il pourrait être très simple que quelqu’un à 1000 km de distance voulant entrer en contact avec cette partie de vous (personnalité particulière), tout ce qu’elle a à faire une fois votre formation/programmation achevée, c’est de décrocher le téléphone, vous donner un mot/code, puis cette programmation s’active alors en vous-même et permet de donner suite pour toute instruction ou suppression, selon le désir de la personne.

J’ai aussi des souvenirs très différents sur les diverses techniques de privation sensorielle. Il y avait une série de chambres, dont certaines se rapetissaient pendant que vous étiez à l’intérieur. D’autres caissons étaient en forme de tonneau dans lequel vous étiez placés – vos bras et vos jambes étaient attachés et vous étiez mis dans le caisson. Ce ne sont que des techniques systématiques pour commencer à vous isoler. Puis les choses ont accéléré avec l’utilisation des procédures de Ewen Cameron. La chanson « Home Home on the Range » » semble être quelque chose qui a été utilisée dans ma programmation. Il y avait une autre expérience, encore une fois avec l’utilisation d’un casque et des attelles placées pour que je ne puisse plus bouger ni mes bras ni mes mains afin de me défendre, ou n’avoir plus aucun sens tactile.

Et il ya aussi des dessins de… Je n’avais aucune idée de ce que je décrivais à l’époque, mais je savais l’effet et l’impact que cela avait eu. Il y avait des chambres, et tout ce que je me souviens, c’est une sorte d’énorme bobine au bout de la chambre et … ils … J’ai été mise là-dedans … et puis quelque chose s’est passé, cela était en lien avec cette bobine, et je me souviens avoir voulu déchirer le sommet de mon crâne quand j’ai commencé à me souvenir d’avoir été mise dans ces chambres … il y en avait deux, l’une était plus grande que l’autre … Je voulais me tuer et déchirer le sommet de mon crâne. Je ne peux même pas mettre de mots sur l’effet que ces bobines produisaient sur ma personne.

J’ai fais partie de quelques-uns des projets qui ont été financés par l’Université de Rochester dans la dernière partie des années quarante et au début des années cinquante. Les trois sites clés financés pour ces recherches étaient Los Alamos, Université de Rochester et l’Université de Stanford en Californie. Le Dr Cameron a certainement eu une affiliation avec les groupes de recherche qui ont été menés en secret dans l’État de New York. Un autre Canadien est le Dr George Estabrooks. Il y a un grand silence sur ce Dr Estabrooks. Il était situé à Colgate College, à Hamilton, New York, et il a eu une affiliation avec Oswego State Teatcher’s College. Il convient de noter ici que Oswego, NY, sur le lac Ontario, a été un important site de réception pour survivants de l’Holocauste et réfugiés. Ces personnes jugées non conforme psychologiquement ou physiquement, cela s’est passé à Fort Drum, à environ 35 miles de Oswego. George Estabrooks est né à Terre-Neuve, et les Canadiens peuvent savoir qu’il a contribué à créer les versions américaines des candidats mandchous. Il avait été en contact direct depuis 1937 avec J. Edgar Hoover, et a été affilié à Jose Delgado, Martin Orne, Ewen Cameron et d’autres – avec ces praticiens du contrôle de l’esprit et des expériences de lavage de cerveau. Cette histoire trop longtemps négligée a besoin d’être diffusée.

Wayne Morris:

Bien, et il a publié de nombreux écrits de sa plume, détaillant son travail qui consistait à créer des candidats mandchous. Juste pour expliquer aux auditeurs qui ne sont pas familiers avec ce terme, cela consiste à utiliser une personne sous contrôle mental pour commettre des assassinats et de nombreux autres actions militaires ainsi que de l’espionnage, nous y reviendrons plus tard. Mais aussi familiariser les auditeurs avec le travail de Jose Delgado … il a été impliqué aussi dans le même genre de choses à l’aide d’implants pour le contrôle du cerveau …

Lynn Moss-Sharman:

… Je ne veux même pas utiliser le mot « docteur » … Je dirai plutôt tortionnaire. Delgado, était l’un des hommes ayant exécuté des procédures expérimentales sur moi, ainsi que le Dr Ewen Cameron. Il y avait des zones d’expérimentations construites au sein d’un bâtiment – l’une s’appelait ‘The Funhouse’, l’autre était le ‘Playhouse’. J’ais été branchée pour fonctionner comme un robot, comme une marionnette, l’électricité était utilisée pour contrôler mes mouvements et actions. On m’a emmené à un endroit portant le nom de «Land Vehicle Division» et le travail que Jose Delgado faisait était lié à cette installation militaire. Enfant, j’ai été emmené là-bas dans un état drogué, je ne suis pas sûr de l’emplacement de ce lieu particulier, mais je sais que c’était José Delgado et que cela s’est répété maintes et maintes fois.

Wayne Morris:

Savez-vous pour quelle genre de choses le gouvernement vous a-t-il utilisé après cette programmation mentale ? Dans quel genre d’opérations avez-vous été impliquée ?

Lynn Moss-Sharman:

Dans de nombreux cas, il s’agissait de transporter des informations et d’être utilisé à des fins de chantage. J’ai été utilisée dans de la pédophilie chez des personnes de haut rang qui doivent soit être introduites dans le ‘milieu’ soit être remises à leur place dans la hiérarchie. Il y a certainement des programmes d’assassin, qui sont très difficile à ‘saisir’ à l’intérieur de vous-même lorsque vous commencez à vous rappeler exactement ce que vos mains ont appris à faire. Par exemple, je sais comment scapler un cuir chevelu de trois manières différentes.

Il existe de nombreux exemples … et Jonestown revient toujours… l’expérimentation à la prison Walla Walla… il semble y avoir eu quelques programmation d’assassins effectuée au Pénitencier Oakridge ici en Ontario à la fin des années 1960 et au début des années 1970, une programmation/expérimentation sur le LSD menée par le Dr Elliott Barker dans cette institution. Aujourd’hui il exerce toujours dans la région de Midland.

J’avais l’habitude de faire chanter un scientifique britannique. Cela a commencé dans la salle à manger d’un bâtiment de faculté, et puis je me suis retrouvée, enfant, dans un lit avec cet homme plus âgé qui pleurait, et il y avait une caméra braquée sur le lit, il avait été drogué, j’avais été droguée et … et j’étais là, une enfant, ne portant bien sûr aucun vêtement sur moi … il était également nu … et il pleurait et pleurait sur qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir dire à sa femme … (Qui était en fait vraiment le moindre de ses soucis) … il y avait trois personnes debout à l’extrémité du lit, des hommes habillés en femmes, avec qui il travaillait sur un projet commun – Il était essentiel qu’il se rende complice de ce qu’ils allaient réaliser.

Wayne Morris:

Avez-vous entendu parler d’autres enfants utilisés de cette façon pour des chantages sexuels ?

Lynn Moss-Sharman:

Il y a des centaines d’histoires de ce genre – Il n’y a pas seulement du sadisme de ces chercheurs militaires, chez ces scientifiques – pas seulement le sadisme de leur mépris total et absolu pour tout ce qui définit « l’homme ou l’humanité» – il semble y avoir une prédilection chez presque chacun d’entre eux pour la pédophilie, que ce soit avec des filles ou des garçons, cela semble être un point commun entre-eux. Il y avait aussi beaucoup de «mélange des sexes», du travestissement, parfois dans des rituels ou des situations comme celle que je viens de décrire.

Wayne Morris:

Quelles sont les similarités entre les récits des survivants que vous avez rencontré avec ACHES-MC et The Stone Angels ?

Lynn Moss-Sharman:

Certaines des choses décrites par les enfants est l’utilisation de cages, de l’électricité, la consommation de drogues lors des abus rituel … ce sont aussi des choses comme la production de matériel pornographique. Dans les expériences de contrôle mental, je le répéte, l’électricité est essentielle … cela s’est affiné au fil du temps. L’utilisation de drogues pour obtenir la soumission ou littéralement utiliser l’enfant comme cobaye pour connaître l’effet de certaines drogues. Le recours à la torture. Le recours à la privation sensorielle. La conduite psychique. L’utilisation d’enfants programmés pour garder des secrets, enfants qui seront utilisés pour le chantage à la pédophilie sur certaines personnes dans la communauté des chercheurs et militaire afin de les contrôler. Une proximité des bases militaires ou des réacteurs nucléaires… aux États-Unis et au Canada. Quand je regarde une carte de l’Ontario, par exemple, je peux repérer des groupes de survivants qui ont grandi dans des communautés où il y avait des bases militaires ou des centrales nucléaires …

Wayne Morris:

Était-ce en grande partie des enfants, ou un mélange d’hommes et de femmes.Lynn Moss-Sharman:Il y avait des bébés, des enfants de sexe féminin et masculin, des adultes féminins et masculins. Les survivants avec qui je suis personnellement en contact, ceux avec qui je partage le plus sont des « enfants survivants » de l’expérimentation, et il y a certainement beaucoup de survivants qui ont été initiés à ces technologies expérimentales et ces tortures en tant qu’adultes dans les collèges, les différentes universités, ou dans les prisons, ou encore au sein de l’armée elle-même. Je suppose qu’il est plus facile de croire qu’un détenu ou un adulte a a pu être soumis à de l’expérimentation sur le contrôle mental parce qu’il y a des publications et des diffusions sur ces choses qui ont été faites sur des adultes. Il est vraiment essentiel que les récits des survivants ayant subit cela ENFANT soient mis en avant, et qu’en tant que société, nous comprenions l’ampleur de ces recherches au Canada et aux Etats-Unis … L’ampleur d’une telle chose qui a permis de mettre au point des techniques de plus en plus raffinées afin de pouvoir laver le cerveau du peuple.Wayne Morris:Grâce à vos souvenirs de l’époque où vous avez subi ces expériences, pouvez-vous estimer combien d’autres personnes ont été impliquées dans ces expérimentations à ce moment là ?Lynn Moss-Sharman:

J’ai été emmené dans des laboratoires où se trouvaient des gens qui y étaient détenus pendant une longue période. J’ai vu des témoignages d’enfants nés dans ces milieux de laboratoires …

Wayne Morris:

Et ils étaient utilisés également ?

Lynn Moss-Sharman:

Oui, de l’expérimentation génétique était aussi pratiquée … Je me souviens avoir vu un endroit dans les années cinquante et il y avait ce que j’appelle des « Torso Babies » … ils avaient des petits bébés qui portaient la barbe, et ils n’avaient pas de bras ni de jambes … et quand j’ai fait les dessins, tout ce que je pouvais dire à propos d’eux était les «Torso Babies ». Une amie, qui est infirmière, les regarda et dit: « Oh mon Dieu ! ça doit être de la thalidomide qui a été utilisée dans ces laboratoires clandestins. » Je sais que quelques-uns des survivants ont dit avoir reçu des régimes de différents médicaments quand ils avaient huit ou neuf ans pour accélérer la puberté … de sorte qu’ils ont pu devenir pubère et donc bon pour la reproduction beaucoup plus tôt. Ils ont été très endomagés par ce qui a été fait sur eux à l’âge de huit ou neuf au niveau de leur génétique. Certains sont incapables ou refusent d’avoir des enfants.

Wayne Morris:

Quel est le rôle des différents types de drogues qu’ils ont utilisés lors des expérimentations ?

Lynn Moss-Sharman:

C’est une vaste question. Une des utilisations est de rendre la personne inconsciente et donc malléable. Ils font également des expériences pour voir quels sont les effets d’une drogues pour rendre la personne plus vulnérable au lavage de cerveau. l’efficacité est un mot que j’emploierais. La gestion du temps, des coûts. Quelle drogue va faciliter et accélérer le processus de lavage de cerveau, pour commencer la structuration qui doit avoir lieu. La modification génétique est aussi un facteur important … ainsi que des expériences d’irradiation. Je crois que des croisements avaient lieu, des reproductions entre animaux et humains. Et si vous regardez la liste des projets de recherche documentés à l’Université de Rochester pendant cette période … quand vous voyez une expérience décrite comme on le fait avec des rats, des chats ou des singes … essayez d’insérer le mot « nourrisson », un enfant humain…. les scientifiques de la CIA n’auraient jamais répertorié les êtres humains comme sujets de recherche pour les procédures qu’ils faisaient sur les primates, etc

Il y a une certaine recherche en parallèle se passant au Canada dans la collectivité autochtone elle-même… quand je regarde la chaise électrique qui a été construite à l’école/foyer de Fort Albany, où les enfants ont été mis sur cette chaise électrique, ils sautaient et se toritillaient par l’électricité pour le « divertissement des dignitaires en visite » …. Je me demande vraiment quel rôle à joué l’expérimentation du mind control militaire dans ce qui s’est passé pour la communauté autochtone-amérindienne à travers tout le Canada. J’ai des souvenirs d’avoir été dans un endroit où il y avait une femme inuit qui a avait un tout petit bébé avec elle et sa tête a été rasée. Je me demande ce qui est arrivé à certaines des personnes qui ont été envoyées vers le sud de l’Ontario ou vers la frontière des États pour le traitement de la tuberculose dans les années cinquante et soixante …

Wayne Morris:

Comment s’est déroulé le processus de guérison pour vous ?

Lynn Moss-Sharman:

Cela a été très long, et je pense que … à un moment donné il ya une fragmentation telle qui se produit que c’est irréversible et absolument dévastateur. Lorsque vous entrez dans chaque niveaux de la programmation, votre corps se souvient de tout ce qui a été fait sur vous. Donc, physiquement, c’est un vrai choc, un « coup de fouet cervical », quand votre corps commence à se souvenir de l’insertion de certaines choses, que ce soit le pénis du programmeur, ou un fil métallique…. vous commencez à vous rappeler ce que le corps a ressenti quand ils ont commencé à allumer la bobine lorsque vous êtes dans la chambre. Vous commencez à vous rappeler ce que vous avez ressenti quand on vous met sur une chaise avec vos mains et chevilles sanglées et des électrodes placées sur vous. Vous commencez à vous rappeler ce que cela fait que de marcher et fonctionner comme un robot où il y a des scientifiques vous observant du dessus dans cette petite salle construite qu’ils ont appelé The Playhouse. Ils vous disent d’aller dans la Playhouse et comme un enfant, vous pensiez que ça allait être une salle de divertissement … et au lieu de cela, c’était juste un laboratoire expérimental … un peu comme une maison de poupée sans toit… et ils vous regardent en utilisant leurs appareils de contrôle à distance et cette électricité pour vous faire faire ce qu’ils veulent.

Wayne Morris:

Comment avez-vous commencé à vous rappeler les souvenirs sur l’expérimentation et de la torture ? Qu’est-ce qui s’est passé dans votre vie à l’époque ?

Lynne Moss-Sharman:

Je pense que les choses ont vraiment commencé à percer à un moment de crise personnelle dans ma vie. Je sais que de nombreux survivants sont entré dans ce processus de récupération de la mémoire parfois après un accident de voiture, ou un traumatisme physique comme un viol ou un autre type d’événement traumatique. Pour moi, cela s’est passé lors d’une relation extrêmement violente/abusive avec quelqu’un qui a été le dernier d’une longue série de relations de ce genre. J »ai vraiment touché le fond et ne je pouvais plus fonctionner, quelques amis m’ont apporté de l’aide.

Wayne Morris:

C’est lorsque vous avez été débuté une thérapie que vous avez commencé à travailler là-dessus ?

Lynne Moss-Sharman:

Oui. Ni elle ni moi ne soupconnions à ce moment là ce qui allait venir dans le processus thérapeutique au cours des années qui ont suivi. Les choses ont commencé assez simplement. J’ai commencé à faire face aux différents incidents avec mon père et mon oncle et certains des amis militaires de mon père. Au fil du temps j’ai commencé à avoir des fragments de souvenirs, certains énigmatiques comme d’être dans des milieux hospitaliers, souvenirs d’être dans des cages, souvenir d’électricité. Je pense qu’il est important de souligner que mon processus de mémoire, qui est semblable à beaucoup d’autres survivants, a été très fragmenté. J’avais d’abord un aperçu du visage de quelqu’un, mais lorsque j’avais cette mémoire visuelle, un fragment de mémoire, j’avais la douleur intense du corps et j’étais incapable de parler. Je ne pouvais pas dire à mon thérapeute ce que je me rappelais, ou ce qui se passait. Il y a donc eu une période très longue et intense pour elle pour qu’elle puisse agir sur ces choses … J »étais absolument muette, incapable de lui dire ce dont je me souvenais. Il fallait parfois écrire ou dessiner. Parfois je me cachais sous sa table basse, m’enveloppant dans son tapis sur le sol de son bureau, parfois me collant contre le mur, ou me cachant dans un coin. J’allais vers la prise de courant du mur en faisant semblant de mettre mes doigts dedans pour lui faire comprendre que du courant électrique passait dans mon corps.

Wayne Morris:

Cela signifie que vous reviviez ces expériences une fois de plus …

Lynne Moss-Sharman:

Oui. Dans ce processus, votre corps revit littéralement la situation dans laquelle vous vous trouviez, tout en sentant intensément la douleur dans certaines parties de votre corps, comme si cela se déroulait juste à cet instant.

Wayne Morris:

Cela semble être une fonction naturelle lors des souvenirs de traumas … Ils reviendraient comme une mémoire du corps et beaucoup de survivants ont dit qu’ils ont senti la douleur réelles ou les effets physiques de ce qui leur avait été fait…. Des marques réelles réapparaissent même sur le corps au moment du souvenir.

Lynn Moss-Sharman:

Je n’ai pas eu ce genre de choses (marques), mais je me retrouvais dans des positions physiques que je serais absolument incapable de faire dans mon état ‘normal’. Cela est vraiment difficile à décrire. Des contorsions de mon corps ou j’étais prise de spasmes, mon corps se souvenait de l’électricité. Je me souviens d’une autre fois assis là, remuant et remuant mes jambes, au point de leur briser les os, avec une force que je n’aurais jamais, encore une fois dans mon état ‘normal’. Ainsi, le processus thérapeutique est long pour ces raisons là. Cela est extrêmement physique pour vous autoriser, en toute sécurité, à parler au thérapeute.

Wayne Morris:Comment se sont passée les séances avec votre thérapeute ?Lynn Moss-Sharman:Elle a été très très bonne dès le début. Honnêtement, je ne savais pas ce qui se passait. Je me retrouvais effondrée dans la rue, me retrouvais à téléphoner aux hôpitaux parce que je revivais des souvenirs d’avoir été dans les hôpitaux, et que j’avais une programmation qui me disait de retourner à l’hôpital. Pendant une période, j’avais l’habitude de lui demander de m’envoyer chez un hypnotiseur à Toronto ou à Ottawa, ou partout où il y aurait un hypnotiseur compétent. Elle m’en a doucement dissuader, toutes les décisions qui étaient prises étaient les miennes, et continuent de l’être, mais elle était aussi très ferme et m’a dit qu’elle ne pensait pas que l’hypnose serait une bonne idée vue l’intensité des réactions physiques que j’avais lorsque les souvenirs remontaient – que l’hypnose pourrait avoir un tel effet que mon corps ne pourrait pas supporter. Si je me retrouvais débordée et inondée par une quantité énorme de mémoire, cela allait être très dur physiquement. Ce qu’elle m’a recommandé était que nous traitions les choses très lentement, une étape à la fois, afin que je sois en mesure de le supporter. Que mon corps, mon esprit, mon mental, mon « moi » soit en mesure de traiter les informations et commencer à comprendre comment les différentes mémoires sont effectivement liées entre elles.Elle a également été très gentille et très attentive à ne jamais me donner d’informations par écrit, ou oralement. La relation que j’ai eu avec elle a été comme si elle était mon témoin … comme une personne avec qui j’étais en mesure de … pour la première fois dans ma vie … établir une relation de confiance. Elle ne m’a jamais donné d’articles ou de livres. Elle n’a jamais dit une seule fois « cela sonne comme » ou « c’est peut-être » – Cela a été, et ça l’est encore, une relation comme décrite par Judith Lewis Herman, spécialiste en traumatologie à l’Université Harvard – où la chose la plus importante pour une victime de traumatismes d’enfance, c’est d’avoir quelqu’un qui puisse être un témoin, de manière confidentielle et respectueuse pour recevoir l’histoire de cette personne.Wayne Morris:

Donc, elle n’a jamais utilisé l’hypnose ou des médicaments sur vous ?

Lynn Moss-Sharman:

Rien. Rien. Et parce qu’elle était capable d’aller lentement avec moi, soigneusement et respectueusement, j’ai été en mesure d’éviter toute intervention psychiatrique. Il y a eu beaucoup beaucoup de fois ou je voulais en finir et aller dans un hôpital psychiatrique. Je voulais des médicaments pour supporter tout ça plus facilement. Mais je ne l’ai jamais fait. Il y a eu beaucoup de fois où je voulais boire de l’alcool ou prendre de la drogue, un moyen d’échapper à la douleur de ces souvenirs, et je ne l’ai jamais fait non plus. Je lui donne beaucoup de crédit sur son aptitude et ses compétences de thérapeute, j’ai pu continuer dans la thérapie, et je suis toujours en thérapie aujourd’hui, sans avoir à m’échapper par des artifices, ou de l’auto-destruction. Parce que j’aurais pu finir par être une ces personnes sous électrochocs, une de ces personnes qui ont été chimiquement lobotomisé. Il y a eu une escalade de ces choses là dans les dernières années en Ontario.

Wayne Morris:

Tout à fait. Maintenant, quand vous avez commencé à vous rappeler les noms des médecins et des lieux d’expérimentation, étiez-vous familière avec l’histoire de la CIA et de son lien avec ces expériences de contrôle mental qui avaient été publiées.

Lynn Moss-Sharman:

Non, je n’avais absolument aucune connaissance de ces expériences ni d’aucunes informations de la sorte. Et je pense que c’est vraiment important de dire quelque chose sur la façon dont je me suis souvenu des noms, ou comment je me suis souvenu des lieux. Ce n’est pas comme un flash qui arrive dans votre esprit, « Oh, c’est le Dr untel ou untel » ou « Oh, c’est l’endroit où j’ai été emmené… ». Quand j’ai à commencé à me souvenir, ça a débuté par mon père, mon oncle, les amis militaires de mon père … quand j’ai commencé à me rappeler l’inceste lorsque je vivais à Toronto, rue Maria, petit enfant, puis à Hamilton, sur la montagne … J’ai écrit et je l’ai écrit encore et encore… nuit après nuit. J’avais quelque chose que j’appelais mon «écriture code secret » qui est arrivée à un certain moment. Je me suis retrouvée à écrire des choses que je ne connaissaient pas du tout, et il y avait des noms là … un docteur Hamilton, un Dr Green, Dr Hendricks ainsi, je ne savais pas qui c’était… Je me suis retrouvée à écrire ces noms et des mots et expressions qui n’avaient absolument aucun sens pour moi. Et il a fallu pas mal d’années avant que certaines de ces choses que j’avais écrites prennent un sens. J’ai écrit ces choses de façon fragmentée… ce n’était pas vraiment intelligible. Mon écriture changeait à mesure que les différentes parties (personnalités/alters) de moi-même venaient à écrire des choses et c’est comme ça que mes dessins sont venus aussi. J’ai fini par faire une série de dessins pendant dix mois … même si je n’avais jamais été en mesure de dessiner quoique ce soit auparavant… et une fois les dessins sorti de cette manière pendant dix mois, j’ai été incapable de redessiner par la suite.

Je ne sais pas comment parler de ça… Je ne suis pas sûr de savoir comment mettre des mots là-dessus… sur cette fragmentation thérapeutique et ce processus de la mémoire. Cela est aussi fragmenté que la fragmentation qui a été délibérément provoquée par ces scientifiques, par ces docteurs, par cette CIA ayant financé des «travailleurs» pour qu’ils me ‘traitent’ avec de l’électricité, des électrodes, des casques, des caissons de privation sensorielle. Ils ont fait en sorte que tout cela me fragmente totalement, et ainsi les souvenirs sont également revenus de manière fragmentée. Ce n’est pas comme une ampoule qui s’allume dans votre tête … « Oh oui, je me souviens maintenant ! » Vous passez des années pour obtenir des bribes d’informations sur un événement, et enfin, vous obtenez le « lieu ». Vous pouvez «re-entrer » dans le milieu hospitalier. Vous pouvez «re-entrer » dans le milieu militaire. Vous pouvez «re-entrer » dans ce cadre de pédophilie. Cela après des années et des années, après être passé par de la douleur physique et émotionnelle indescriptible, le puzzle commence à prendre forme.

Wayne Morris:Et avez-vous visité ces lieux pour tenter de vérifier vos souvenirs et valider leur existence ?Lynne Moss-Chaman:Non, je vis à Thunder Bay et j’ai des périodes « up and down » depuis 17 ans. Je suis maintenant considérée comme handicapée. Je fais ma lessive dans un seau. Je vais parfois vers les banques alimentaires. Je ne voyage pas. Mon plus grand souhait serait que je puisse aller dans l’État de New York, que je puisse aller à Oswego, Rochester, Hamilton, Colgate College de l’État de New York. Je veux aller à Annapolis, Maryland. Je veux y aller avec quelqu’un en qui j’ai confiance et prendre une caméra. Je veux revenir à ces endroits, car je sais qu’il y a une voix, au fond de moi, qui sera capable de décrire de façon très précise ce qui a été fait, lorsque je visiterais les lieux. J’ai pu retrouver, l’année passée, des photographies de sites. On m’a donné l’annuaire du Oswego State Teachers Collège à partir des années 1950, et j’ai été en mesure d’identifier, sans les noms, les deux psychologues dans le département de psychologie là-bas, qui ont été impliqués. Il y a un emplacement dans l’un des bâtiments … Je sais que c’était l’un des endroits où j’ai été emmenée.J’ai recueilli beaucoup d’informations l’année passée, et je peux certainement vérifier certaines choses, mais je donnerais n’importe quoi pour être en mesure de revenir physiquement à ces endroits et de passer au niveau suivant du processus.Wayne Morris:

Quand avez-vous commencé à découvrir que ce qui vous est arrivé était lié à la CIA et aux programmes gouvernementaux militaires des États-Unis ? Comment est-ce que vous avez réalisé cela ?

Lynn Moss-Sharman:

En fait, c’était le jour de l’An 1996. Un ami m’avait donné un ordinateur l’été précédent, un autre ami m’avait donné un modem pour que je puisse obtenir une connexion internet, et un autre ami m’a offert un an d’abonnement internet pour que je puisse communiquer avec d’autres personnes et trouver des informations. à 11 heures du soir, le jour du Nouvel An, je suis tombée par hasard sur un discours que Walter Bowart a donné en 1994 ou en 1995 au Texas. Son discours a mentionné quelque chose au sujet du financement de l’Université de Rochester, le financement Navy, quelque chose qui s’appelle Project Chatter de 1952. J’étais littéralement en état de choc devant l’ordinateur. Ma fille et son petit ami étaient tous les deux présents, et apparemment j’ai été prise de spasmes. Ils ont alors appelé une ambulance. Ma réaction à la lecture de ces mots était apparemment très très forte. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? En fait j’avais un dessin: C’était un enfant avec un casque, et j’avais écrit « Chatter » en dessous. Il y avait en fait une série de dessins avec ces casques. Je me sentais très seule avec tout cela. Pour être honnête, j’ai pensé que j’étais folle pendant une longue période. Et là, j’étais assise, à lire « Chatter Projet, financement de la Navy, 1952″. Après cela, quelqu’un m’a donné quelques informations sur Valerie Wolf, Claudia Mullen et Chris Denicola et de leurs témoignages à Washington, quand j’ai lu ça, ça a été un tournant énorme, surtout Claudia Mullen, parce que je m’étais souvenu de Ewen Cameron. Des cages, de l’électricité. Chris a parlé de la même table, je me rappelais être passée par là. Il y avait tant de similitudes, en particulier dans le témoignage de Claudia. Ce fut un tournant énorme. J’ai contacté Valerie Wolf, et j’ai eu son adresse, quand j’ai réalisé qu’elle était canadienne et qu’elle était allé à l’Université McMaster à Hamilton, où j’ai grandi, c’était une autre sorte de synchronicité curieuse.

J’ai envoyé mes dessins à Valerie à la Nouvelle Orléans, et je lui ai demandé si elle pouvait jeter un oeil dessus, et voir si quelque chose était semblable à ce qu’elle avait vu avec des patients. Elle m’a rappelé pour me dire que Claudia Mullen avait regardé mes dessins, et Claudia a été en mesure d’identifier des portraits de médecins que j’avais dessinés. Je ne pouvais pas mettre un nom sur ces «portraits». Claudia et Valérie ne m’on alors pas donné pas les noms pour ne pas perturber mon processus de mémoire.

En fait, je ne les ai même pas montré à ma thérapeute pendant environ dix mois après les avoir dessiné. Je sentais que je n’avais pas du tout de connexion consciente avec ces dessins. Et un jour, je suis finalement entré dans son bureau et j’ai jeté cette pile de dessins vers elle avec une sorte de dédain en disant: « vous pourriez en trouver quelques-uns d’intéressants. » C’était la seule fois où je l’ai vu avec une sorte de réaction «émotionnelle» sur son visage (rires) – Je pense qu’elle était vraiment choquée par ce qu’elle a vu – mais encore une fois, elle était très respectueuse. Une partie de moi était prête à passer à un autre niveau. Il y avait beaucoup de douleur, et beaucoup de travail devant moi. C’est un processus très compliqué, cette récupération de la mémoire.

Je ne pense pas que je puisse jamais avoir la validation/confirmation de tout ce qui est dans mes journaux, ou tout ce qui est dans mes dessins. je pense que la plupart de mes dessins se réfèrent aux alentours de 1952 à 1955-1956 – J’imagine que la plupart des fichiers de l’époque de la CIA sont parmi ceux qui ont été détruits parce que ces dessins sont très accablant, très accablant.

Wayne Morris:

Ils sont extrêmement émouvant à regarder, ils dépeignent ces horribles expériences. Pouvez-vous nous parler des récentes activités de ACHES-MC ?

Lynn Moss-Sharman:

Un groupe de survivants, de défenseurs, et de professionnels ont pu se rencontrer à la conférence ‘Believe the Children’ à Chicago en Avril 1997. À ce moment-là, nous avons commencé à archiver sur bandes vidéos les déclarations de victimes/survivants et de professionnels concernés. Nous avons envoyé un video-lettre au président Clinton, avec copie au Premier ministre Jean Chrétien, demandant une audience présidentielle et la déclassification des documents gouvernementaux relatifs aux expériences de contrôle mental menée sur les enfants et les adultes à leur insu, cela financés par le gouvernement des États-Unis avec la CIA à partir des années 1940.

Ce document vidéo est maintenant entre leurs mains, et nous n’avons eu aucun retour jusqu’à maintenant. Nous sommes en train de faire du lobbying et de mettre la pression pour une audience formelle concernant l’expérimentation sur le contrôle mental.

Wayne Morris:

Quelle forme d’auditions envisagez-vous ou que vous souhaiteriez voir ? Quelles sont les différents types d’audiences ?

Lynn Moss-Sharman:

Je ne suis pas tout à fait familière avec la façon dont les audiences sur les irradiation ont été menée aux États-Unis. Je comprends qu’il se déplaçaient pour receullir les témoignages, ce qui serait similaire à d’autres commissions qui ont été menées au Canada et aux États-Unis. Je suppose que cette méthode serait la plus efficace et la plus productive. Si un comité peut être mis en place, et si elles il peut se rendre à différents endroits aux États-Unis, ou encore, au Canada, il serait alors possible pour les victimes/survivants, leurs thérapeutes et autres personnes impliquées, d’être en mesure d’assister aux audiences et de présenter leurs témoignages.

Je suppose qu’il y aurait certainement des fonds mis à la disposition des survivants afin qu’ils puissent être en mesure de se présenter et d’assister aux audiences. J’espère sincèrement qu’il va y avoir une audience en Amérique du Nord au final … et que les survivants canadiens qui ont été touchés par les expériences de la CIA vont avoir l’occasion de présenter leurs histoires aussi clairement que possible.

Wayne Morris:

Je tiens beaucoup à vous remercier Lynn pour avoir parler avec nous au CKLN. Je sais qu’il faut un courage incroyable, plus que ne peuvent l’imaginer nos auditeurs.

Lynn Moss-Sharman:

C’est une lutte. Je tiens à vous remercier aussi au nom des victims/survivants et des personnes travaillant dans le domaine, pour cette série d’émissions radiophoniques. Personne d’autre ne l’a fait, et je tiens à vous remercier pour cette initiative.

Traduction: Pedopolis – PDF en téléchargement
Interview à mettre en lien avec ces deux articles:
Et ces deux vidéos:

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