Metronews Béziers : elles assassinent leur voisin le croyant pédophile

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Deux mères accusées d’avoir assassiné en 2009 un voisin qu’elles soupçonnaient d’attouchements sur leurs filles sont jugées à partir de lundi, devant la cour d’assises de l’Hérault à Montpellier.

Leur erreur a coûté la vie à un homme. Christelle Roze, 35 ans, et Corinne Da Prat, 42 ans, sont jugées à partir de lundi pour avoir assassiné leur voisin, à Béziers (Hérault). Elles le soupçonnaient de s’être livré à des attouchements sur leurs enfants. La première, mère de trois enfants dont deux filles, a été écrouée en avril 2010 avec son ami Clément Lauer, 28 ans, militaire. Ils comparaissent pour « assassinat, modification des lieux d’un crime et incendie volontaire ». Quant à Corinne Da Prat, maman de deux filles, elle comparaît pour « complicité d’assassinat », après avoir été libérée en mars 2011 et placée sous contrôle judiciaire.

Les mères, victimes de violences sexuelles

C’est cette dernière qui est à l’origine de l’affaire. Intimement persuadée que son voisin, Philippe Pouillé, est un pédophile, elle informe Christelle Roze et Clément Lauer des attouchements subis selon elle par leurs enfants. Malgré l’absence de preuves, ceux-ci ne remettent pas en cause ses dires et élaborent avec elle le projet de tuer Philippe Pouillé. Dans la nuit du 7 au 8 décembre 2009, Christelle Roze aurait ainsi, avec l’aide de Clément Lauer, étranglé le sexagénaire que les enfants appelaient « papy », s’introduisant dans l’appartement grâce aux clefs que Corinne Da Prat avait volées. Après le crime, les accusés mettent le feu au domicile de la victime.

« Dès qu’on touche à mes enfants, je bute », ont entendu les policiers lors d’écoutes téléphoniques de Corinne Da Prat. De leurs côtés, les fillettes ont réitéré les accusations de pédophilie devant un pédopsychiatre. Mais celui-ci, dans son rapport, s’est montré très prudent et a souligné la fragilité des propos et les possibles manipulations psychologiques de la part des mères. La justice a relevé que rien n’attestait de la pédophilie de la victime, hormis quelques accusations contestées dans la famille du défunt. Selon le rapport des enquêteurs, les accusés auraient en revanche été victimes de violences sexuelles pendant leur jeunesse. Un traumatisme qui pourrait expliquer qu’elles aient voulu se faire justice elles-mêmes. Le procès va durer cinq jours.

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