La maltraitance dans l’enfance modifie notre ADN jusqu’à la troisième génération

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On sait que la maltraitance, le viol dans l’enfance sont souvent associés, aussi bien chez l’animal que chez l’humain, à des troubles de nature psychiatrique à l’âge adulte. L’équipe de recherche du professeur Alain Malafosse, du Département de psychiatrie de la Faculté de médecine de l’Université de Genève (Suisse) vient de démontrer que, chez l’homme, la maltraitance infantile ou des circonstances de vie difficile laisse des traces dans l’ADN du sang des victimes.

Le stress généré par des abus subis dans l’enfance induit une méthylation génétique (modification épigénétique) au niveau du promoteur du gène du récepteur des glucocorticoïdes (NR3C1), qui agit sur l’axe hypothalamique-hypophysaire-surrénal. Cet axe intervient dans le processus de gestion du stress et, lorsqu’il est altéré, perturbe la gestion du stress à l’âge adulte et peut entraîner le développement de psychopathologies, comme le trouble de la personnalité « borderline ». Les mécanismes de régulation du stress cérébral peuvent être perturbés de manière durable en cas de maltraitances répétées dans l’enfance. Le traumatisme s’inscrit donc dans notre génome de toutes nos cellules.

L’équipe scientifique a montré que plus la sévérité de l’abus était importante et plus la méthylation du gène était considérable.

Le plus incroyable c’est que ces modifications chimiques du génome se perpétuent au moins sur trois générations. C’est ainsi que l’équipe a observé que l’ADN d’une petite fille d’une femme qui avait été violée par son père, portait les mêmes modifications épigénétiques que sa grand-mère et que ces modifications étaient beaucoup plus importantes que chez la mère et la grand-mère. La petite fille issue du produit de l’inceste et qui n’a jamais été violée porte la plus grande cicatrice dans le génome de toutes ses cellules.

Il y a cependant une bonne nouvelle, cette trace, cette signature peut être effacée par des thérapies et des traitements médicamenteux.

Encore une raison de soigner ces profonds traumatismes pour les effacer de notre tête mais également de notre ADN.

Référence : N Perroud, A Paoloni-Giacobino, P Prada, E Olié, A Salzmann1, R Nicastro, S Guillaume, D Mouthon, C Stouder, K Dieben, P Huguelet, P Courtet and A Malafosse. Increased methylation of glucocorticoid receptor gene (NR3C1) in adults with a history of childhood maltreatment: a link with the severity and type of trauma. Translational Psychiatry (2011) 1, e59; doi:10.1038/tp.2011.60. Published online 13 December 2011.

Source: http://adn109.over-blog.com/article-la-maltraitance-dans-l-enfance-modifie-notre-adn-jusqu-a-la-troisieme-generation-98209267.html

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