Le Saint-Siège a publié la composition de son groupe pour la protection des enfants dans les institutions cléricales, créé en décembre
Le Saint-Siège a rendu publique samedi la composition de la commission d’experts pour la protection des enfants dans les institutions cléricales, dont il avait annoncé la création le 5 décembre dernier. « Le principal objectif de ces (huit) personnes sera de préparer les statuts de la Commission, et d’en définir les compétences et les fonctions », a précisé le communiqué.
Ces huit premiers membres sont aussi bien des hommes d’Eglise que des laïcs, des hommes que des femmes.
La pédopsychiatre française Catherine Bonnet, fortement engagée dans la lutte contre les abus sexuels sur mineurs, notamment l’inceste, fait partie de la liste, de même que l’Irlandaise Marie Collins, qui travaille depuis de nombreuses années en faveur des victimes de prêtres pédophiles, dont elle-même fait partie.
Elle avait notamment témoigné de son expérience lors du Symposium sur la pédophilie dans le clergé, organisé à Rome en février 2012.
La psychiatre britannique Sheila Hollins siègera également à la commission, de même que la Polonaise Hanna Suchocka, ancien Premier ministre puis ministre de la Justice de son pays, avant d’occuper le poste d’ambassadrice de Pologne près le Saint-Siège pendant plus de dix ans.
A leurs côtés, l’archevêque de Boston, Mgr Sean Patrick O’Malley, qui avait pris des positions très fermes contre la pédophilie alors que son diocèse avait été fortement touché par des affaires de ce type dans le passé. Il fait partie du « G8 » du pape.
Rapport de l’Onu
L’avocat italien Claudio Papale, spécialiste en droit canon et expert des « délits contre la morale », le théologien jésuite argentin Miguel Yáñez, ami de longue date du pape François, et le père Hans Zollner, jésuite allemand psychologue et psychothérapeute de renom, qui avait été à l’origine de l’organisation du Symposium de 2012, complètent la liste.
La commission adoptera une « approche multiple » du fléau de la pédophilie, a précisé le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, de la prévention au suivi pénal, de l’éducation à la mise en place de « bonnes pratiques ».
Début mars, dans un entretien fleuve au Corriere della Sera, François avait répliqué à un rapport très critique de l’ONU en défendant les efforts de l’Eglise contre la pédophilie, affirmant qu’elle était « peut-être l’unique institution publique à avoir réagi avec transparence et responsabilité » à ce fléau.
L’association américaine d’anciennes victimes de prêtres pédophiles, SNAP, avait aussitôt fustigé « une mentalité archaïque et défensive », reprochant à François de « n’avoir rien fait, littéralement rien » pour protéger les enfants.
Des milliers d’entre eux ont été abusés sexuellement par des prêtres dans de nombreux pays, particulièrement en Irlande et aux Etats-Unis, et majoritairement entre les années 1960 et 1990. Ce scandale a fortement dégradé l’image de l’Eglise dans le monde.
Un rapport du comité de l’enfant de l’ONU, début février, reprochait au Vatican de n’avoir pas rendu obligatoire les dénonciations à la justice et de garder le secret sur les enquêtes ecclésiastiques.
Source: http://www.lepoint.fr/monde/une-psychiatre-francaise-dans-la-commission-anti-pedophilie-du-vatican-22-03-2014-1804139_24.php