Women's eNews « The Witchunt-Narrative », un livre qui revient sur les abus des années 80 dans des garderies

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Pour les lecteurs qui n’auraient eu que le son de cloche des médias conventionnels, ce livre sera une révélation choquante sur la manière dont les journalistes ont biaisé des affaires criminelles au détriment des victimes. Il semble qu’aujourd’hui énormément d’enfants maltraités mériteraient des excuses.

Dans son nouveau livre explosif, « The Witch-hunt Narrative », Ross Cheit (professeur à l’université Brown) remet en cause tout ce que vous croyez savoir sur « l’hystérie » des années 80 à propos des abus dans les garderies.

L’infâme affaire californienne de Mc Martin par exemple, a été largement perçue comme une terrible injustice où des adultes innocents ont été persécutés sur base de déclarations de parents hystériques, de mauvais flics, de procureurs fascistes et d’enfants mythomanes. Mais il se trouve que ce livre nous apprend qu’il ne s’agissait pas d’une telle injustice.

Plusieurs des enseignants inculpés étaient innocents, mais les accusations de maltraitance sexuelle sur de nombreux enfants par Ray Buckey (aidé par sa mère) étaient tout à fait exactes. En fait, environ une douzaine d’enfants ont fait des déclarations crédibles sur les abus deux mois avant même d’avoir rencontré les travailleurs sociaux qui ont été ensuite attaqués et calomniés pour avoir soi-disant poussé les enfants à mentir.

C’est le traitement de l’affaire Mc Martin qui fait la force du livre de Ross Cheit. Il aurait été tentant de supposer que si les enfants avaient dit la vérité sur Buckey, ils devaient avoir dit la vérité au sujet de tous les enseignants. Cheit a prit le temps d’examiner attentivement les éléments de preuve pour conclure que certaines accusations étaient fondées tandis que d’autres n’auraient jamais dû être portées.

Cheit est un avocat possédant un doctorat en politique, dans ce livre il apporte méticuleusement les preuves documentées que la plupart des affaires très médiatisées concernant des garderies étaient belle et bien réelles. Les enfants indépendamment les uns des autres racontaient la même histoire, sans aucune influence des parents, de la police ou de toute autre personne. Contrairement à la version clamée par les grands médias, il n’y avait pas de raison de soupçonner que les enfants aient été contraints de mentir par des parents vindicatifs.

Autres affaires:

En plus de l’affaire Mc Martin, Cheit déballe la vérité sur l’affaire « Country Walk » en Floride, où les enfants ont été discrédités lorsqu’ils ont prétendu avoir « chevauché des requins ». Il s’avère que l’enfant mentionné parlait de requins parce qu’il avait vu une émission de TV avec Jacques Cousteau. Un autre a montré de l’intérêt pour un requin en peluche qui se trouvait dans la salle d’entrevue au cours d’une des enquêtes.

Il y avait bien un lien avec des requins mais le public n’avait aucun moyen de savoir que les déclarations sur les requins ne nuisaient pas à la crédibilité des enfants quand à la violence subit. Les reportages n’ont pas expliqué pourquoi deux des enfants ont parlé de requins.

J’ai été déçu de voir que l’une des plus célèbres affaires de cette époque a bien été mentionnée dans le livre mais elle n’a pas été analysée. Il s’agit de l’affaire « Little Rascals » de Edenton, elle a fait l’objet d’un documentaire, « Innocence Lost », par le réalisateur bien connu Ofra Bikel, film-documentaire ayant fait polémique.

Bikel a estimé que les propriétaires de la garderie ont été diffamés par des témoignages incroyables d’enfants. Par exemple, Bikel a présenté le témoignage d’une petite fille disant qu’elle avait été violée dans un vaisseau spatial. Lorsqu’on lui a demandé une nouvelle fois en contre-interrogatoire si le vaisseau était bien réel, l’enfant répondit que oui. Bikel omis de préciser un détail crucial à ce sujet. Dans le contre-interrogatoire, la petite fille a expliqué que la garderie avait emmené les enfants à un carnaval et que la petite avait été agressée dans un des chars en forme de vaisseau spatial.

Cette histoire en particulier n’est pas dans ce livre, mais il contient beaucoup de choses du même genre. Même pour le lecteur le plus sceptique, il sera difficile de nier qu’il a été berné, trompé dans une certaine mesure par la couverture médiatique. Ce qui signifie qu’énormément d’enfants maltraités méritent des excuses.

Nouvelle guérison:

Parce qu’il n’y a que la vérité qui compte, le livre de Cheit pourra au moins apporter une nouvelle guérison aux victimes, dont beaucoup sont maintenant eux-mêmes parents de jeunes enfants et qui ont attendu des décennies pour que la vérité soit dite.

Il a fallu 15 années de recherches minutieuses à Cheit pour écrire ce livre, sans doute parce que les lois sur la confidentialité font qu’il est difficile pour lui d’accéder rapidement à des transcriptions et autres documents officiels. Étant donné la nature du sujet, le livre a dû également avoir plusieurs relectures pour les questions juridiques.

L’avantage d’un tel examen rigoureux est que le livre est méticuleusement documenté, rédigé avec soin et rempli de tableaux et de références prouvant ce qu’il s’est réellement passé.

Pour les lecteurs qui n’ont eu que les versions officielles médiatiques, ce livre sera une révélation choquante sur la façon dont les médias peuvent fausser les affaires criminelles au détriment des victimes par de graves déformations de la vérité, voir même par des mensonges purs et simples, ce qui est autorisé pour la défense dans les tribunaux américains mais pas dans les poursuites.

Ce qui ne veut pas dire que les flics et les procureurs disent toujours la vérité, mais ils peuvent avoir de sérieux ennuis pour avoir menti dans un tribunal. Par contre, aucunes sanctions ne s’appliquent lorsque le mensonge vient du côté de la défense. Et lorsque les journalistes écrivent des mensonges, ils acquièrent une légitimité tout simplement parce que le public suppose que les déclarations faites à l’audience, surtout si elles sont ensuite publiées dans un journal, doivent être fondées et qu’elles sont la réalité.

Voici enfin un livre basé sur des faits inattaquables qui démentent les non-sens.

Wendy Murphy (l’auteur de l’article) est professeur de droit sur la violence sexuelle à New England Law / Boston. Ancienne procureur de crimes sexuels, Murphy a écrit de nombreuses revues de lois et articles sur la violence faite aux femmes et aux enfants. Son premier livre « And Justice For Certains », a été publié en 2007 et a récemment été mis à jour pour être réédité en livre de poche.

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