Le Dauphiné Libéré Matthieu* rejugé pour le meurtre d’Agnès

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(Photo: Longtemps montré en exemple pour sa pédagogie de tolérance et d’humanisme, le collège-lycée Cévenol a fermé ses portes le 11 juillet. AFP)

Condamné à la perpétuité en première instance, l’assassin et violeur d’Agnès Marin, une collégienne de 13 ans retrouvée carbonisée au Chambon-sur-Lignon en 2011, est rejugé à partir de ce lundi.

Le procès en appel de Matthieu* s’ouvre demain devant les assises pour mineurs de Riom. Le verdict est attendu le 10 octobre. Ces dix jours permettront-ils au jeune meurtrier présumé d’échapper à la perpétuité ?

En juin 2013, la cour d’assises des mineurs de Haute-Loire était allée au-delà des 30 ans de réclusion réclamés par le ministère public. Une condamnation à perpétuité unique à ce jour pour un mineur, à l’exception de celle de Patrick Dils en 1989 pour le double meurtre de Montigny-les-Metz, mais acquitté en 2002. « Cette peine n’a pas de sens. Cela signifie qu’on le considère comme un monstre qu’il convient d’éliminer, qu’on a fait d’ores et déjà une croix sur la perspective de ce garçon de se soigner et de s’améliorer », estime Me Isabelle Mimran, l’une des deux avocates qui avait fait appel.

Les faits

Le 16 novembre 2011, Agnès Marin, élève en troisième au collège-lycée Cévenol, établissement privé select du Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire, disparaissait après une après-midi libre. Très vite, les soupçons s’étaient resserrés sur Matthieu, 17 ans, élève de première, portant des griffures au visage. Placé en garde à vue le 17, le jeune homme conduisait le lendemain soir les enquêteurs vers le corps carbonisé de la jeune pensionnaire. Outre les violences sexuelles, l’autopsie dénombrera dix-sept coups de couteau dans le thorax et à la tête. Son ADN était également retrouvé dans une tache de sang sur le jean porté par Matthieu ce jour-là. L’adolescent expliquait alors avoir attiré sa camarade dans la forêt au prétexte de cueillir des champignons hallucinogènes.

La personnalité de l’accusé au centre des débats

La personnalité de l’accusé, ayant une addiction aux stupéfiants et aux jeux vidéo et qualifié par les experts de garçon « aux traits pervers très actifs et effrayants », devrait être à nouveau au cœur des débats.

Tout comme les failles du contrôle judiciaire strict assuré par la Protection Judiciaire de la Jeunesse du Gard qui visait Matthieu au sein de l’établissement scolaire après quatre mois de détention provisoire pour le viol sous la menace d’une arme de Julie, 15 ans, dans le Gard, un an plus tôt. Une affaire pour laquelle il est également rejugé à Riom. Avec ce nouveau procès, qui devrait se tenir à huis clos partiel, la famille Marin, qui a assigné l’Etat pour faute lourde, entend aussi dénoncer « les dysfonctionnements de l’institution judiciaire ».

*L’accusé étant mineur (17 ans) au moment des faits, la loi interdit de donner son nom

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