AFP / 20 Minutes A Aix, une «violence inouïe» au procès d’une mère jugée pour le viol de sa fille

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«Les hurlements sont d’une violence inouïe»: un expert a décrit mercredi devant la cour d’assises à Aix des vidéos montrant le viol d’une fillette de 3 ans par sa mère, qui comparaît avec son amant, lui aussi accusé d’avoir violé l’enfant.

«Je n’ai jamais vu en 30 ans de métier des enregistrements aussi insoutenables», assure devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône l’expert informatique, qui a récupéré ces vidéos, ainsi que des photos, sur l’ordinateur d’Élodie, 31 ans.

Sur le banc des parties civiles, le père de la fillette –qui a découvert en 2012 les sévices que subissaient sa fille en enregistrant à son insu la jeune femme et sa fille en son absence– accuse visiblement le coup en écoutant la description de ce que qu’a subi Camille (le prénom a été modifié, NDLR) –violée avec des godemichés et contraintes à avoir des relations sexuelles orales avec sa mère.

Celle-ci, une petite femme un peu ronde, portant de fines lunettes, un collier sombre et un tee-shirt à manches longues vert foncé, reconnaît tous les faits qui lui sont reprochés et assure avoir agi ainsi pour satisfaire son amant, Nicolas, 32 ans, qu’elle accuse également d’avoir violé l’enfant en sa présence.

Interrogée par la présidente Jacqueline Faglin, elle réitère plusieurs fois ses accusations, se contentant de répondre «oui» aux questions, sans donner aucune explication sur ses propres agissements.

Déjà condamné à de multiples reprises, dont une fois alors qu’il avait 17 ans pour corruption de mineur, son ex-amant, un cuisinier à l’allure sportive, tatouages dissimulés sous une chemise bleu ciel, nie tous les faits qui lui sont reprochés.

Et les conversations électroniques reconstitués par l’expert, qui semblent évoquer assez clairement des relations sexuelles avec Camille, mais aussi des projets zoophiles? «Un contexte où c’était à celui qui disait le plus de choses impossibles», «j’avais beaucoup bu, on s’excitait mutuellement», avance-t-il, semblant parfois un peu intimidé, mais sans donner l’impression de se démonter.

 

- ‘Éternelle victime’ -

 

Et les photos et vidéos «insoutenables» qu’Élodie assure lui avoir envoyées? «J’ai juste reçu des images de zoophilie et de pornographie adulte», assure Nicolas, longuement interrogé par la présidente. «C’était pas des choses réelles, ça ne s’est pas du tout passé», poursuit-il pour évoquer les projets pédophiles qu’ils semblaient échafauder sur internet.

Son avocat Charles Reinaud rappelle qu’aucun élément matériel ne vient accréditer les accusations de viol d’Élodie.

A l’époque des faits, teint en blond –une experte psychologue lui trouve même à cette époque un petit air du chanteur M. Pokora–, le jeune homme, qui travaillait alors avec le père de Camille, «avait vraiment un look qui attirait le regard», selon cette experte.

Elle, vendeuse au «physique banal (…), à l’intelligence banale (…), aux loisirs extrêmement banals», est «absolument fascinée par le jeune homme», décrit devant la cour cette psychologue. Marquée par des «complexes physiques récurrents», Élodie, qui affirme avoir toujours manqué d’affection, «se posait en éternelle victime de l’existence», résume la psychologue.

Assurant avoir été «manipulée» par son amant, elle aurait aussi expliqué à l’experte lui avoir «offert» sa fille «face à un flot de fantasmes affichés», poursuit encore l’experte.

Un psychiatre décrit ensuite une personnalité «relativement immature, relativement dépendante au niveau affectif, une personnalité peu affirmée». «Elle a tendance à vouloir se conformer à ce que veut l’autre», poursuit-il, avant de conclure, «mais elle reste maître de son libre arbitre».

Les deux amants comparaissent jusqu’à vendredi et encourent 20 ans de réclusion criminelle.

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