(Reportage France 2, Faites entrer l'accusé) Patrice Alègre, le sang et la rumeur

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En juillet 1997, les gendarmes exhument le corps de Mireille Normand, qui a été violée et étranglée. Les soupçons se portent aussitôt sur un certain «Franck» que Mireille avait rencontré il y a peu. Il s’appelle en fait Patrice Alègre. Une fois arrêté, il avoue les viols et meurtres de six femmes. En juin 2000,la cellule «Homicide 31» voit le jour pour enquêter à temps plein sur le parcours criminel du tueur. Ils mettent peu à peu au jour une autre facette de la vie de Patrice Alègre : ses fréquentations dans le milieu de la prostitution. L’affaire prend une autre tournure et devient même politique quand certaines prostituées accusent des notables d’avoir participé à des parties fines imprégnées de violences et organisées par Patrice Alègre. La presse s’interroge : le tueur en série était-il protégé par les hautes sphères ?

 

Faites entrer l'accusé - Patrice Alègre, le sang et la rumeur

Juillet 1997. La famille de Mireille Normand est inquiète. Depuis quinze jours, la jeune femme ne répond plus au téléphone. Son frère décide de traverser la France pour se rendre chez elle, à Foix, dans l’Ariège. A la maison, tout semble normal, excepté un mot laissé dans la cuisine et signé « Franck ». Mais aucune trace de Mireille. Dans le jardin, en revanche, une portion de terre a été retournée et plus loin, les restes d’un feu jonchent le sol. Alertés, les gendarmes exhument bientôt le corps de Mireille Normand. L’autopsie révèle que la défunte a été violée et étranglée. Les soupçons se portent aussitôt sur ce « Franck » qui aurait séjourné chez elle. Mais qui est cet homme ? Si la famille de la victime ne le connaît pas, certains amis, en revanche, se rappellent bien de ce « beau gosse » aux yeux « bleu glacier » que Mireille avait rencontré il y a peu. Les gendarmes remontent peu à peu la piste et découvrent la véritable identité de « Franck ». Il s’appelle en fait Patrice Alègre. Et l’homme n’en est pas à sa première victime. Il est même en cavale depuis cinq mois ! Recherché pour un viol commis à Toulouse sur une jeune femme de 21 ans. Elle s’appelle Emilie Espès et elle aussi a été frappée et violée. Mais la jeune femme a eu la vie sauve. Quant au meurtre de Laure Martinet, une étudiante retrouvée violée et tuée sept ans plus tôt, près de Toulouse, les gendarmes se demandent si elle n’aurait pas également croisé la route de Patrice Alègre.

La traque de celui qui deviendra l’un des pires tueurs en série Français commence. Huit mois durant, les enquêteurs épluchent les écoutes téléphoniques de son entourage et l’interpellent enfin, en région parisienne, au mois de septembre 1998. Reste maintenant à découvrir tous ses terribles secrets. Car avec son côté charmeur et ses yeux clairs, Patrice Alègre n’a jamais eu de mal à séduire les filles. A combien s’élève donc le nombre de ses victimes ? En tout, les enquêteurs parviennent à lui faire avouer les viols et meurtres de six femmes ! Mais ils ont la conviction que la liste ne s’arrête pas là…

En juin 2000, la cellule « Homicide 31 » voit le jour : huit hommes chargés d’enquêter à temps plein sur le parcours criminel du tueur en série. Ils examinent des centaines de dossiers et mettent peu à peu à jour une autre facette de la vie de Patrice Alègre : ses fréquentations dans le milieu de la prostitution… L’affaire prend une autre tournure. Le dossier devient politique. Certaines prostituées accusent des notables d’avoir participé à des parties fines imprégnées de violences et organisées par Patrice Alègre. La presse s’interroge : le tueur en série était-il protégé par les hautes sphères ? La rumeur fait trembler Toulouse et les médias s’emballent. 25 magistrats et un homme politique de premier plan, Dominique Baudis, l’ex-député-maire de la ville, sont mis en cause. Jusqu’à ce qu’enfin se pose une ultime question : et si tout cela était faux ?

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