De nouveaux cas d’une mystérieuse maladie baptisée «Sleepy Hollow» ont été enregistrés au Kazakhstan, dans le village de Kalatchi où un dixième de la population s’est endormi en plein jour sans se réveiller, pendant plusieurs jours dans certains cas.
«La neuvième vague de la maladie a commencé», a affirmé le chef de l’administration de la région d’Esil, Amanbek Kalzhanov, à l’agence Interfax. «Hier, deux personnes, un homme et une femme, sont tombées malades. Depuis que l’épidémie s’est déclarée, 120 villageois ont souffert de cette maladie».
Selon Amanbek Kalzhanov, la situation à Kalatchi est, de manière générale, sous contrôle. L’hôpital local est pleinement opérationnel, tout comme l’école municipale qui est fréquentée par 40 élèves environ.
Mais la plupart des habitants du village qui abritait 600 habitants ont accepté de déménager ailleurs, a annoncé le responsable local Sergueï Koulaguine.
«Sur 218 familles, 124 ont exprimé le désir de déménager. 34 familles, soit 95 personnes, y compris 27 enfants, sont déjà partis», a-t-il dit.
Les premiers cas de «l’épidémie de sommeil» ont été enregistrés en mars 2013. Il n’y a pas une seule personne dans le village dont un membre de famille ou un ami ne s’est pas endormi sans raison apparente, selon les habitants du village.
«Si vous essayez de réveiller un malade, il semble qu’il essaie d’ouvrir les yeux mais il n’y arrive pas. Il dort et il dort…», a détaillé Igor Samoussenko, le père d’un enfant qui souffre de cette maladie à la chaîne de télévision RTD.
«Je suis faible, mes jambes sont lourdes comme si je portais une centaine de paires de bottes et j’ai la tête qui tourne», a expliqué une habitante du village à RTD, avant d’ajouter que d’autres patients se comportent «comme s’ils étaient ivres».
Malgré de nombreuses tentatives de découvrir la cause de cette pathologie inexplicable, le mystère de Kalatchi reste entier.
Des groupes de médecins et de chercheurs, y compris des virologues, des radiologues et des toxicologues ont visité les lieux pour essayer de trouver l’origine de la maladie, mais en vain.
Le mois dernier, le professeur Leonid Rikhvanov du département de géo-écologie et de géochimie de la ville de Tomsk a déclaré que les mines d’uranium de l’époque soviétique pourraient être responsables. Selon lui, les autochtones seraient empoisonné par le gaz radon qui s’échappe des mines environnantes.
Le radon est un gaz incolore et inodore qui se forme lors de la dégradation de l’uranium. Respirer ce gaz pourrait provoquer des cancers des poumons.
«Ce gaz, qui produit des effets toxiques, plonge une personne dans un état de quasi-sommeil, et elle s’endort», a expliqué le professeur Rikhvanov. Les malades ont décrit d’autres symptômes, y compris des hallucinations, de trous de mémoire, des vertiges et des nausées.
Leonid Rikhvanov a également déclaré que les experts n’avaient pas pu trouver de traces de radon auparavant, parce que les méthodes conventionnelles de détection ne permettent pas de détecter ce gaz dans l’air.
Alors que les niveaux de radiation dans le village et autour des mines sont proches de la norme qui est de 16 micro roentgen par heure, le compteur de Geiger de l’équipe de RTD a montré un niveau alarmant de 268 micro roentgen par heure près d’un puits de mine inondé et abandonné, après le village. Cependant, une expertise indépendante de l’eau, du sol et de la végétation de Kalatchi n’a pas fait apparaître d’anomalies.
Les personnes qui souffrent de cette «maladie du sommeil» se sont vues attribuer des diagnostics différents. Alors que les enfants sont traités pour des encéphalites d’origine toxique, les adultes sont traités comme s’ils souffraient d’une attaque. Mais après quelques jours dans les services de soins intensifs, ils se rétablissent complétement jusqu’à ce qu’ils s’endorment de nouveau soudainement. Certains docteurs mettent la faute sur une psychose de masse.