Outreau une Mise au Point Réponse au Grand Journal et à Torreton

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Le Grand Journal a tenu à consacrer quelques minutes à Daniel Legrand, Franck Berton l’un de ses avocats, et l’acteur Philippe Torreton, qui a joué le rôle d’Alain Marécaux dans la fiction sur son calavaire d’accusé. Mais l’acquitté ne peut pas venir parce qu’il « n’est pas bien ».

C’est Torreton qui commence, bizarrement, en disant qu’il trouve « scandaleux » ce dernier procès, et en tapant sur Marie-Christine Gryson qui lui a envoyé son livre. Pour Torreton, la psychologue a « été virée » parce que « ses expertises étaient mauvaises« . Torreton se plante, comme l’a rappelé l’intéressée.

Ce 3e procès « c’est une construction d’un groupe de soi disant défense de l’enfant et d’avocat qui n »en finissent pas d’entertenir une légende. Moi j’ai subi ça avant le procès« , selon le comédien, qui a se croit peut-être sur scène.

Berton enchaîne en dénonçant « cette bande de révisionnistes » qui selon lui est à l’origine de ce procès.

Puis, Canal nous gratifie d’un reportage censé nous résumer l’affaire. On y retrouve tous éléments de langage habituels au sujet de ce « dernier round« : « un fiasco sans précédent« , « Tchernobyl judiciaire« , « le couple machiavélique Delay Badaoui » (pour une fois que ce n’est pas Burgaud et Badaoui, « la volte face de Myriam Badaoui » (à St-Omer), « 13 vies brisées« , des acquittés qui pleurent devant les caméras, « Daniel Legrand est blanchi définitivement« .

On qualifie l’audition du juge Burgaud devant la commission d’enquête parlementaire de « surréaliste« , ce qui est normal quand on ne connait du dossier que les déclarations de la défense.

On termine avec Legrand qui perd sa dent devant le Parlement de Bretagne, après son acquittement, et on demande comment il se fait que cette affaire soit toujurs d’actualité.

Le tour de force est de ne pas avoir dit une seule fois le mot « victime ».Rien sur les 12 enfants reconnus victimes et indemnisés, ils n’existent pas.

Retour sur le plateau du Grand Journal et Berton répond à la « question »: le procès a « marqué l’histoire judiciaire », mais aussi « parce qu’une bande de révisonnistes, de sgens qui sont finalement mus par une association, je crois qu’il faut la citer, Innocence en Danger« 

Un chroniqueur intervient alors et montre les images de la sortie du tribunal, avec des gens en train de huer les avocats de Daniel Legrand, et Daniel Legrand lui-même, tout en rpécisant que « l’ambiance était tendue dans le tribunal et à l’extérieur du tribunal« .

En réalité, les huées n’ont commencé que parce que certaines personnes se sont cures au cirque, à sortir avec les bras levés en signe de victoire, et à applaudire Legrand devant le tribunal. Il est normal que les gens venus soutenir les enfants aient réagi. Certains, hélas, ont été un peu véhéments, mais en tout cas dans le tribunal il n’y a eu aucun incident, à part un type sorti d’on ne sait où qui a été expulsé au 2 e jour du procès.

Quand ce chroniqueur dit que l’ambiance était tendue, peut-être aprle-t-il de la pression médiatique, des charges violentes contre plusieurs témoins des parties civiles, du comportement envers les soutiens des frères Delay?

Ce chroniqueur continue en déclarant qu’Innocence en Danger « a profité d’une brèche dans la procédure« , et berton fait oui oui. Sauf que les choses ne se sont pas passées comme cela.

La présidente d’IED l’a expliqué lors de son audition: elle a simplement demandé où en était ce dossier. FO Magistrats a rappelé que la France serait en infraction si elle n’audiencait pas le procès, et le procureur a rapidement réagi en le mettant à l’agenda, 3 mois avant la prescription.

Mais, il est peut-être plus facile de croire à un vague complot que de chercher à établir la réalité des faits.

On apprend aussi que « autour » d’IED, « il y a une galaxie qui s’est constituée« . Faudrait savoir, c’est Soral, Marie-Christine Gryson, Serge Garde ou IED le chef de file?

En tout cas on est super organisés si on s’est tous rencontrés juste avant le procès pour mettre au point notre stratégie, qu’on n’a pas d’ailleurs.

Et que trouve-t-on dans ladite « galaxie »? Je vous le donne en mille: « des militants d’extrême droite proches d’Alain Soral ». Mais alors je me demande où ils en ont vu, nous en deux semaines on ‘nen a pas vu un seul.

Hallucination, comme quand Berton a réclamé 25 flics dans la salle pour le verdict, soi-disant parce qu’il craignait des débordements?

« On voit même l’animateur Karl Zero qui met encore en doute l’innocence de votre client« , et hop voilà vous avez « la galaxie« . Il en a oublié un paquet, mais bon on n’est pas là pour mener de vraies enquêtes de terrain, les dépêches AFP et les dires d’un avocat suffisent.

D’ailleurs Berton complète le tableau de la « galaxie » des « révisionnistes »: « l’experte Gryson, l’entourage de Soral, cette association, finalement, dont on a un certain nombre de confusions sur les financements » (ah bon? Pourtant c’est assez clair).

Il en manque encore plein, et « l’entourage de Soral« , on est désolés mais on ne l’a pas vu à ce procès, ni avant, ni après. Là, ‘cest encore de la vieille théorie du complot.

Bref, selon berton, la « galaxie » veut revenir sur les acquittements. On a assez répété que pour nous, le débat n’est pas là, mais apparemment l’argument porte ses fruits, donc on le dit en boucle.

Là où il y va (très) fort, c’est quand il dit que ce sont les « révisionnistes » qui ont « voulu refaire le procès« ! On rêve: c’est bien le club des 6 qui a invité tous ces acquittés qui ne connaissaient pas Daniel Legrand, et qui a apssé son temps à taper sur le juge Burgaud et les experts qui ont vu les enfants. Si on ‘na quasiment pas parlé de Daniel Legrand à ce procès, c’est bien à cause d’eux. On a passé des journées entières à faire le procès de tout le monde sauf de ‘laccusé.

Les parties civiles, elles, auraient bien aimé qu’on reste dans le cadre des débats et qu’on respecte la loi, car comme l’a rappelé le président, si on avait « appliqué à la lettre » ce que dit la loi, les acquittés auraient pu rester tranquillement chez eux au lieu de nous casser les oreilles avec leurs pleurnicheries et leurs oublis opportuns.

Puis Polony demande ce qui pousse « ces gens là à agir« , par exemple « une théorie du complot, une vision fantasmée« … Mais demandez-le nous: on est très faciles à contacter et on serait ravis de vous répondre à vos interrogations.

Berton saisit la perche et répond « moi je pense que c’est un peu tout ca« .

Pas une seule fois on n’évoquera les arguments de « ces gens là« , de la « galaxie » ou on ne sais quoi, non on est juste là pour servir d’épouvantail et occulter le fond du dossier, c’est-à-dire les accusations graves portées par els frèrs Delay contre l’acquitté.

Berton tape ensuite sur « les livres », le documentaire de Serge Garde, le syndicat FO Magistrats, il ajoute même que « pour le bien » des frères Delay il ne fallait pas refaire ce procès.

Puis Torreton, parti dans son délire paranoïaque, continue: « C’est des gens qui existent grâce à ça, sinon on n’entend pas parler de ces gens là, c’est presque des mouvements sectaires, c’est quelque chose qui est absolument terrifiant… Ils existent grace à Outreau, donc ils ont tout intérêt à faire un buzz incroyable. Vous vous rendez-compte, moi avant le film j’ai reçu des courriels, j’ai reçu le livre de Gryson aussi, avec une dédicace extrêmement virulente

- Des menaces? demande le chroniqueur, fébrile

- Pas des menaces parce qu’elle sait y faire donc moi j’ai mis ca entre les mains d’un avocat bien-sur, mais non il n’y avait pas de quoi attaquer. mais c’est de l’intimidation, ah bon vous allez jouer un père pédophile?« 

Sur le buzz, là aussi il faudrait savoir: on a des audiences confidentielles ou on fait le buzz?

Par contre, on est curieux de savoir sur quels critères se base cet acteur pour qualifier ceux qui rappellent l’existence des 12 victimes de « groupe sectaire » ou « presque ».

C’est de la diffamation, et il ne se rend pas compte à quel point il est ignorant dans cette affaire. De quel droit se permet-il de juger le travail de gens qu’il ne connaît pas, alors que tout ce qu’il connait de l’affaire c’est ce qu’a bien voulu lui dire Marécaux, et ce qu’on dit les médias?

C’est lui la secte, à diaboliser la critique, à utiliser l’arguement anti réflexion de secte pour qualifier ces gens qui osent se poser des question et rappeler une bête vérité judiciaire.

Torreton est dans une construction mentale dangereuse, à voir des complots partout. Peut-être qu’il a peur de réfléchir un peu plus en profondeur, peur de ce qu’il trouverait?

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