C’est un coup de tonnerre à Téteghem. Éric Kempe, le deuxième adjoint de Franck Dhersin, a été placé en garde à vue lundi et a été mis en examen, ce mardi en début de soirée, pour téléchargement d’images pédopornographiques. Il a été placé sous contrôle judiciaire. Son arrestation fait suite à celle de Stéphane Bak, il y a quinze jours.
La police a débarqué lundi à 7 h au domicile d’Éric Kempe, le deuxième adjoint au maire de Téteghem. Perquisition, saisie d’ordinateur et garde à vue… pour une mise en examen ce mardi par un juge d’instruction.
Les faits dont Éric Kempe est suspecté relèvent du téléchargement et de la détention d’images pédopornographique. Son interpellation fait suite à celle de Stéphane Bak, survenue le 24 mai.
Les deux hommes auraient échangé via internet des fichiers pornographiques mettant en scène de très jeunes enfants, agrémentés de messages comme : « J’ai hâte que tes enfants aient des bébés ! Tu me les prêteras ? »
Le nom d’Éric Kempe est ressorti grâce au travail des enquêteurs de la brigade des mineurs qui avaient épluché l’ordinateur de Stéphane Bak, le directeur d’une boîte d’intérim de Grande-Synthe, qui avait téléchargé des centaines d’images pédopornographiques sur fond de zoophilie. Il partageait sa « déviance » avec ses « copains » et d’autres personnes adeptes de la pédopornographie sur Internet.
L’avocat d’Éric Kempe, Jean-Pierre Mougel tient à minimiser les agissements de son client : « Il reconnaît ce qui lui est reproché. Mais attention, on n’est pas dans un cas de figure compulsif ou des milliers de photos auraient été téléchargées. Vingt-cinq photos en tout et pour tout ont été retrouvées sur son ordinateur et rapidement effacées ».
Jean-Pierre Mougel a précisé ce mardi qu’Éric Kempe avait pris la décision de démissionner sur-le-champ du conseil municipal.
Franck Dhersin : « Je vais proposer qu’on lui retire ses délégations »
L’arrestation et la mise en examen d’Éric Kempe résonnent comme un coup de tonnerre à Téteghem. Depuis des années, il était l’homme de confiance du maire, un pilier dans la gestion des affaires municipales. Franck Dhersin, le maire de la commune confie que la nouvelle l’a abasourdi : « C’est un homme discret que je connais depuis quinze ans. Je me suis beaucoup appuyé sur lui. C’est un travailleur qui fait bien son boulot, un excellent technicien. Professionnellement, je n’ai jamais rien eu à lui reprocher. Quand j’ai su qu’il était en garde à vue pour ce type de faits, j’étais atterré ».
Attaché à la présomption d’innocence, Franck Dhersin avouait malgré tout, aujourd’hui, qu’il n’avait pas d’autre choix que de prendre une décision rapide : « Je vais réunir mes adjoints dès ce soir pour proposer qu’on lui retire ses délégations. C’est le seul pouvoir que j’ai. Légalement, on ne peut pas démissionner un élu, ni lui retirer ses indemnités. La décision doit venir de lui ». Franck Dhersin tenait à préciser que les images n’ont pas été téléchargées depuis un ordinateur de la mairie. « Cela s’est fait sur son ordinateur personnel dans un cadre strictement privé. Néanmoins, il est un homme public et cela est très dérangeant. Les élus doivent rester irréprochables ».
La Voix du Nord