(Le Point) Fondation Clinton : les liens troubles entre Bill Clinton et Douste-Blazy

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Selon « L’Obs », la taxe Chirac aurait permis de financer la Fondation Clinton grâce à Unitaid, organisation présidée par l’ancien ministre de la Santé français.

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Si l’élection avait lieu en France, Hillary Clinton l’emporterait sans doute face à Donald Trump. Le pays regarde d’un œil complaisant la candidature de l’ex-première dame tandis qu’il fustige le comportement du milliardaire. Mais la donne pourrait changer. LObs a mené une enquête sur la controversée Fondation Clinton. Cette dernière, au coeur de la campagne américaine, aurait-elle été financée par les Français ?

L’hebdomadaire révèle que la taxe Chirac (une part du montant des billets d’avion en partance de France était prélevée) aurait servi à remplir les caisses de la fondation. « En donnant votre obole (la taxe Chirac, NDLR) à cette ONG admirable, mais peu transparente, vous avez fait œuvre triplement charitable, explique L’ Obs. Vous avez contribué à sauver de centaines de milliers d’enfants en Afrique. Au formidable rebond de Bill Clinton sur la scène internationale. Et à l’improbable résurrection d’un homme politique […], Philippe Douste-Blazy. »

Des intérêts communs

Alors ministre des Affaires étrangères, l’ancien maire de Toulouse doit faire appliquer cette taxe et trouver une œuvre humanitaire qui recevra les recettes financières. Il rencontre Bill Clinton en 2005. Ils évoquent un vaste projet de « centrale d’achat de médicaments ». L’organisation sera baptisée Unitaid. « Bill Clinton a vu dans Unitaid le gros paquet d’argent dont sa fondation avait besoin », signale à L’ Obs Joe Conason, le biographe de Clinton. La centrale d’achat est lancée en 2006 et Philippe Douste-Blazy en prend la présidence. Concrètement, la fondation négocie avec les labos, achète les médicaments ; Unitaid signe les chèques.

La Cour des comptes épingle le manque de transparence

« Tout a été fait dans les règles, avec appels à projets, même au début », se défend le désormais candidat à la présidence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Car, selon l’hebdomadaire, dès les premiers mois, « le représentant brésilien au conseil d’administration s’interroge sur le très haut niveau de fonds qu’Unitaid donne à la Fondation Clinton, par rapport à d’autres institutions plus installées comme l’Unicef ». Cependant, la fronde va prendre de l’ampleur. La Cour des comptes note en 2011 qu’en quatre ans la Fondation Clinton « a reçu 541 millions de dollars », Unitaid « n’a pas de contrôle direct sur les fonds qu’il attribue ». « Rien n’indique que ces aides sont exactement employées comme le souhaite l’organisme ni que les médicaments initialement choisis [...] sont bien ceux livrés », poursuivent les auditeurs de la Cour. « Je faisais tout pour obtenir plus de transparence, mais c’était difficile », répond l’ancien ministre de la Santé français.

L’ Obs explique enfin que la relation intime qu’ont nouée Douste-Blazy et Clinton pourrait être favorable à ce premier dans sa quête du prestigieux poste de patron de l’OMS. Et l’élection à la tête des États-Unis d’Hillary Clinton pourrait bien profiter au Français…

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