(Dondevamos) Réseau pédophile du Var (Amidlisa): la mère protectrice relaxée de la dénonciation calomnieuse

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L’affaire Amidlisa, celle du réseau pédophile du Var, stagne depuis dix ans. La mère, qui avait tenté de dénoncer des abus sexuels commis sur ses enfants, n’a jamais été entendue, et une procédure pour dénonciation calomnieuse a été lancée contre elle et Jack, son beau-père. Ceci, alors que rien n’a été fait pour savoir si les enfants étaient réellement victimes ou pas.

Aujourd’hui, Sophie est relaxée de toutes les accusations portées contre elle : cela veut dire qu’elle a dénoncé les faits de manière légitime.

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Sophie, la mère des enfants, et Jack ont été condamnés pour dénonciations calomnieuses et dénonciations mensongères de faits imaginaires en première instance puis en appel, avant de se pourvoir en cassation et de gagner.

Ce qui implique que les faits de dénonciations calomnieuses et autres devaient être jugés une troisième fois. C’est suite à ce nouveau procès en appel que Sophie a été relaxée en totalité, et que Jack a pris 6 mois de prison avec sursis, pour une raison des plus étonnantes, d’après ce qui a été dit lors du délibéré le 1er juin 2017 : il lui est reproché son appel téléphonique du 23 mars 2009 au gendarme chargé de l’enquête en cours pour demander un rendez-vous ayant des éléments nouveaux à lui transmettre, comme celui-ci lui avait demandé de le faire. Ce grief avait été pourtant cassé et annulé par la Cour de Cassation.

Une procédure à peine croyable

Ce jugement est toutefois une grande victoire: la justice reconnaît que Sophie pouvait porter plainte légitimement pour protéger ses enfants, et qu’elle avait en sa possession des éléments assez inquiétants pour chercher à mettre ses enfants à l’abri. D’ailleurs, il ne faut pas oublier que lorsqu’on a connaissance d’un crime, on est censé le dénoncer.

Pendant dix ans hélas, la « justice » n’a passé son temps qu’à s’acharner sur la mère. Il faut imaginer que dans cette procédure menée à Draguignan, rien n’a été logique.

Par exemple, au tout début de cette affaire, Sophie est allée porter plainte contre un ami du père pour un baiser forcé sur la bouche de sa fille, qui s’en était défendue en pleurant, pour viol buccal et peut-être aussi par les voies basses. Mais dès le lendemain, pas moins de 11 gendarmes sont venus chercher ses 3 enfants à l’Hostellerie de la Sainte-Baume à Saint-Maximin où ils devaient passer la nuit avec leur mère et leurs grands-parents pour se rendre ensuite à Paris à Eurodisney. Le Procureur avait donné ordre de placer les trois enfants en foyer. Les gendarmes n’ont pas présenté à Sophie l’Ordonnance du Procureur, lui enlevant ainsi le droit de faire appel. Après deux audiences chez le Juge des enfants du TGI de Draguignan où la mère était absente, n’ayant pas reçu les convocations qui avaient été envoyées à un mauvais nom et une mauvaise adresse, les enfants au bout de 3 semaines ont été confiés pour un an à leur père. Cette mesure a été sans cesse renouvelée en usant de mensonges et faux témoignages.

Fait incroyable, pendant dix ans les enfants n’ont jamais été écoutés, il n’y a jamais eu d’instruction concernant les abus subis par la fratrie. Toute l’énergie de la justice a été utilisée pour faire condamner Sophie et son beau-père pour dénonciation calomnieuse.

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Et pour y parvenir, des pièces telles que des signalements ont été écartés du dossier, les droits de la défense n’ont pas été respectés, les vices de procédure se sont accumulés. C’est pour cette raison que la famille est parvenue à gagner en cassation.

Si aujourd’hui Sophie est blanchie de cette sombre plainte pour dénonciations calomnieuses et dénonciations mensongères de faits imaginaires, c’est parce que la justice n’a pas eu le choix. L’avocate de la famille, Me O., a introduit dans le dossier des pièces sans équivoque, qui montrent qu’on n’a jamais examiné les faits d’abus sur les enfants. Par conséquent la justice est dans l’incapacité de dire que les faits sont faux, et que Sophie a menti sciemment.

Que faire alors? En raison de la prescription de 10 ans pour la famille, la logique voudrait qu’une instruction soit ouverte avant la date anniversaire du 7 octobre des premiers faits de 2007 concernant les abus sexuels subis par les enfants.

Des abus dont les trois enfants ont parlé à l’époque et qui ont été corroborrés par des expertises médicales. En outre, face à l’inaction de la justice, la famille a cherché et récolté de nombreux éléments qui devraient être étudiés si toutefois la justice voulait éclaircir cette affaire. Ces éléments montrent qu’on a à faire à une bande organisée de violeurs d’enfants, ce qui est probablement un peu gênant pour la justice, dont le but est d’assurer le sommeil des ménages dans leurs chaumières.

En tant que citoyen, on n’imagine pas que des faits si graves ne soient pas instruits, dans un pays où la protection de l’enfance a été déclarée grande cause nationale en 2017 (même si tous ceux qui suivent les dossiers de maltraitances sur mineurs savent que c’est du vent, et que micron vient de supprimer le Conseil National de la Protection de l’Enfance).

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Pour rappel

Dans cette affaire, les enfants ont dénoncé et cité plusieurs adultes comme leurs abuseurs. Ils ont aussi parlé de plusieurs autres enfants victimes, et même de meurtres d’enfants commis en bande organisée (suite aux déclarations des trois enfants, qui ont été filmées par la famille, on dénombre pas moins de 16 meurtres d’enfants commis sur une période de cinq mois). Ils ont parlé de films qui étaient tournés lors des abus, de CD Roms planqués en urgence, de sortes de rituels meurtiers, de menaces de mort.

Comme la justice s’est attachée à faire condamner Sophie sans jamais enquêter sur les faits, les enfants sont restés confiés… à leur père. Aujourd’hui, hélas, ils ne vont pas très bien. Ils ont dû évoluer dans un contexte difficile, même si les abus, a priori, auraient cessé, les enfants ayant assuré à leur mère en septembre 2010, après un an sans les avoir vus, qu’il ne se passait plus rien.

Depuis 2009, Sophie a eu le droit de les voir mais les enfants ne lui ont pas été présentés pendant des mois, ce qui a entraîné 65 plaintes pour non-représentations d’enfants toujours sans suite. Le père ayant fui dans un département lointain, les enfants sont désormais privés de leur mère de manière totalement inique depuis le 1er avril 2016 !

Afin de classer l’affaire, il a été dit que Sophie était dans un « délire interprétatif ». Elle a été traitée de « folle » par des magistrats, malgré sept expertises psychiatriques disant le contraire.

Toutes les plaintes de Sophie ont été classées sans suite. Tous les procès ont été des plus étranges, certaines pièces à décharge ne se trouvant pas dans le dossier, et les rares pièces à charge mises en exergue étaient des faux.  On ne compte plus les vices de procédure dans cette affaire, mais finalement c’est le cas dans de nombreux dossiers d’enfants violés par leur père, surtout si les viols ont lieu en réunion.

On doit d’ailleurs citer ce rapport de l’ONU, datant de 2003 déjà, et qui pointait les « dysfonctionnements » de la justice dans ces dossiers. En gros, la justice fait tout pour ne jamais examiner les faits, et s’attaque quasi systématiquement au parent protecteur. Au final, les enfants sont confiés à l’abuseur. J’ai vu cela des dizaines et des dizaines de fois.

C’est à ce prix seulement que l’on peut  nous dire que « les réseaux pédophiles n’existent pas en france ».

L’affaire du Var est similaire à l’affaire Kamal, à l’affaire Dutroux, à l’affaire d’Outreau et à tant d’autres qui sont restées dans l’ombre, dont les médias n’ont jamais parlé. Il s’agit d’enfants qui dénoncent finalement l’existence d’un réseau pédophile. Mais dans tous ces dossiers, on constate que les enfants ne sont pas entendus, et que tout est fait pour imposer le silence aux victimes et à ceux qui les soutiennent. Quand il y a des condamnations, elles sont a minima. On trouve un ou deux lampistes, les plus grillés et qui en général ont avoué, et on tente de faire croire qu’il n’y a pas de réseau. Ou bien, comme dans l’affaire Kamal, il n’y a pas de condamnation du tout.

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Ce jugement qui disculpe Sophie d’avoir dénoncé des abus sexuels est une étape importante dans cette procédure aussi aberrante qu’interminable. Il ouvre la voie à une enquête digne de ce nom sur les faits extrêmement graves qui ont été dénoncés. Il faut sortir de cette omerta, de ce système d’étouffoir à dossiers gênants, de ce qui relève quelque part d’un système mafieux. Les citoyens doivent aujourd’hui réclamer justice, car rappelons-le, dans ce pays la « justice » est rendue au nom du peuple français.

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