(Le Journal de Dimanche) Affaire Epstein : les 3 éléments qui relient le dossier à la France

Share Button

Les secrétaires d’Etat français Marlène Schiappa et Adrien Taquet ont réclamé l’ouverture d’une enquête en France sur l’affaire Jeffrey Epstein, inculpé de trafic sexuel sur des jeunes filles mineures et retrouvé mort samedi dans sa cellule.

Le milliardaire américain Jeffrey Epstein, qui était inculpé de trafic sexuel sur des jeunes filles mineures, a été retrouvé mort dans sa cellule samedi. Un « suicide apparent » selon le ministère de la justice de son pays. Mais, en attendant les résultats de l’autopsie, l’affaire le concernant est loin d’être close. Le dossier pourrait même rebondir en France où les secrétaires d’Etat Marlène Schiappa

1 – Jeffrey Epstein possédait des biens immobiliers en France et y résidait régulièrement

Le milliardaire américain a été arrêté le 6 juillet dernier par le FBI à son retour de Paris. Selon l’ONG Innocence en danger, qui a publié un communiqué le 12 juillet, le financier rentrait d’ »un séjour de plusieurs semaines en France ».

 

(Egalité femmes-hommes) et Adrien Taquet (protection de l’enfance) ont réclamé lundi l’ouverture d’une enquête. Mi-juillet, l’association Innocence en danger appelait déjà les autorités françaises à collaborer « sans attendre passivement le résultat des investigations ».

Le Miami Herald, le journal américain qui a révélé les premières informations ayant conduit à l’ouverture d’une enquête contre Jeffrey Epstein, a d’ailleurs précisé que le milliardaire possédait une résidence à Paris qu’il occupait régulièrement.

Cette résidence a-t-elle été le lieu des agressions sexuelles et viols pour lesquels son propriétaire a été inculpé? En 2015, une Américaine a accusé Jeffrey Epstein, sous serment, d’avoir été embauchée à l’âge de 15 ans en tant que « masseuse », puis forcée à avoir des rapports sexuels avec lui. Le terme « masseuse » renvoie aux victimes recrutées par l’homme d’affaires pour satisfaire ses besoins et ceux de personnes influentes. Ce témoin affirmait avoir beaucoup voyagé, en tant qu’ »esclave sexuelle », notamment à Paris.

2 – De possibles victimes françaises?

Le procureur américain en charge de l’affaire, Geoffrey Berman, a lancé un appel à témoins afin de trouver plusieurs des nombreuses victimes présumées de Jeffrey Epstein. Pour Homayra Sellier, la directrice d’Innocence en danger interrogée le 20 juillet par L’Express, « il est légitime de se demander s’il n’y a pas de victimes mineures dans l’hexagone ».

« Il avait forcément des ‘masseuses’ françaises, avec la complicité de beaucoup de gens », avancait encore la responsable d’ONG. Lundi, dans une lettre ouverte publiée par L’Obs, Homayra Sellier est encore plus affirmative : « Plusieurs victimes sont de nationalité française. »

En 2015, la presse américaine a dévoilé l’existence d’un « black book », un carnet noir appartenant à Jeffrey Epstein et dans lequel il inscrivait ses « masseuses ». Selon le Miami Herald, ce « black book » comprenait plus de 100 noms, « répartis » dans toutes les résidences dont le milliardaire était propriétaire. Des pages de ce carnet avaient été publiées en 2015 par le site people Gawker, aujourd’hui fermé. L’une d’entre elles concerne la résidence d’Epstein à Paris avec plus d’une quinzaine de noms accolés à des numéros de téléphone français.

3 – Un Français cité dans le dossier d’enquête américain

L’affaire ne concerne pas seulement Jeffrey Epstein, mais des dizaines de personnalités qui auraient participé à son trafic sexuel de jeunes filles mineures. Selon les témoignages diffusés par la presse et les déclarations sous serment aux autorités américaines, d’importantes personnalités politiques ou du monde des affaires sont concernées.

Cités, Donald Trump, Bill Clinton, l’ex-Premier ministre israélien Ehud Barak ou encore le prince Andrew, troisième enfant de la reine Elizabeth II, ont tous démenti. Un seul Français a été cité dans le dossier, par Virginia Roberts Giuffre, une des victimes de Jeffrey Epstein dont le témoignage a été révélé par le site Politico. Il s’agit de Jean-Luc Brunel, dirigeant de l’agence de mannequinat MC2 dont le siège est aux Etats-Unis. Ce dernier n’a jamais souhaité faire de commentaires.

 

Laisser un commentaire