Deux Français et un Marocain, principaux accusés dans l’affaire du plus grand réseau de pédopornographie découvert en 2016 en Espagne, seraient en fuite. Dans cette affaire, Interpol a été saisi à propos de 550 utilisateurs ayant acheté du matériel pédopornographique produit par ces trois personnes via une société.
Du nouveau dans l’affaire du Réseau de pédopornographie, démantelé entre 2016 et 2017 en Espagne. Selon plusieurs médias espagnols, la Cour provinciale de Tarragone a jugé, en novembre et à huis clos, les pédophiles impliqués dans ce réseau, qui était actif dans plusieurs pays dont le Maroc.
Mais à la surprise du procureur et du juge chargé de cette affaire, les trois principaux accusés de cette affaire, deux Français et un Marocain, sont en fuite. «L’affaire a été jugée (…) sans les trois principaux responsables du réseau, toujours en fuite», écrivent lundi El Periodico et El Periodico Mediterraneo.
«Jean Luc Aschbacher, Christian Arson et Youness En-Naciri qui ont été libérés après avoir purgé des années de détention provisoire, mais voyant les preuves que la police ont rassemblés contre eux, ont pris la fuite», explique le premier. Et d’assurer qu’ils sont toujours recherchés et que «s’ils sont arrêtés, ils devront faire l’objet d’un nouveau procès».
Cette affaire, impliquant des mineurs marocains, a éclaté en 2015 lorsque les Mossos d’Esquadra à Tortosa avaient découvert les deux français et le jeune marocain «entourés d’une montagne de films de pédopornographie dans une maison».
Des mineurs de plusieurs pays, dont le Maroc
L’enquête et les perquisitions dans plusieurs villes en Espagne ont d’abord permis d’arrêter quatre autres personnes, accusés d’abus sexuels et de corruption de mineurs, de production et de distribution de matériel pédopornographique et d’appartenance à une organisation criminelle, entre autres. Le procureur avait réclamé un total de «6 317 ans de prison pour tous», poursuivent les médias espagnols. Au total, «ils sont 43 suspects qui passeront désormais par le banc des accusés», complète El Periodico.
Les autorités espagnoles avaient aussi annoncé que des mineurs de Tortosa, Barcelone, Valence et de plusieurs pays, dont le Maroc, la Thaïlande, la Roumanie et le Vietnam avaient été visés par ce réseau. Baptisée «Trinity», l’opération avaient aussi permis d’identifier 103 victimes. On ignore pour le moment si les victimes marocaines ont obtenu une réparation, ou si une coordination entre le Maroc et l’Espagne a eu lieu dans le cadre de cette affaire.
Les médias espagnols donnent également plus de renseignements sur les trois pédophiles en fuite. «Les deux Français (…) étaient deux producteurs de porno gay. Ils étaient déjà pédophiles, mais à partir [des années 2000] ont commencé à commettre des délits en faisant de la pornographie juvénile», explique Jordi Domènech, inspecteur des Mossos. Ils visaient ainsi des enfants des rues et des milieux défavorisés en Espagne, mais aussi dans d’autres pays comme le Maroc.
Quant au Marocain Youness En-Naciri, il serait l’une de leurs premières victimes qu’ils ont fini par «adopter». «Parlant arabe et savant manier la caméra, il leur servait pour ramener plus de mineurs.»
La société de production Aschom SL, appartenant aux deux Français, avait partagé ses vidéos de pédopornographie avec 550 utilisateurs résidant en dehors des frontières espagnoles. «Les Mossos ont transmis à Interpol les données personnelles de chacun d’entre eux afin que cet organisme informe la police de 44 pays», conclut-on.