Il a voulu la faire taire. L’homme de 75 ans ayant tué une psychologue âgée d’une trentaine d’années, d’une balle de fusil, dans son cabinet situé à Annecy (Haute-Savoie), mercredi 26 août au matin, n’était pas l’un de ses patients.
Mais la jeune praticienne, nommée Morgane Nauwelaers, avait connaissance de graves faits présumés à son encontre.
Un signalement rédigé la veille de son assassinat
Spécialisée en psychopathologie, elle s’apprêtait à signaler son tueur à la police pour des soupçons concernant « des faits de nature sexuelle commis sur mineure de 15 ans dans le cadre familial », issus d’éléments qu’elle avait recueillis dans un cadre professionnel, a révélé la procureure de la République d’Annecy, Véronique Denizot, dans un communiqué partagé ce jeudi 27 août, notamment relayé par Le Figaro.
Morgane, la jeune psychologue abattue par un homme de 75 ans à Annecy, s’apprêtait à faire un signalement à la justice «concernant des faits de nature sexuelle commis sur mineure de 15 ans dans le cadre familial» > https://t.co/NtoF9OThKN pic.twitter.com/2rwWN7KvwB
— Le Parisien (@le_Parisien) August 28, 2020
La magistrate a indiqué que la jeune praticienne envisageait « depuis une dizaine de jours » de faire ce signalement. Elle l’a finalement rédigé la veille de sa mort.
Et c’est bien cette perspective qui a poussé son assassin à passer à l’acte. Arrêté, l’homme, marié et père de deux enfants, a d’ailleurs immédiatement reconnu son crime.
Il n’était pas un patient sa victime, contrairement à ce qui a d’abord été rapporté par plusieurs médias. Il se montre par ailleurs « exempt de toute pathologie mentale », selon les premiers éléments de l’enquête.
Comme le relève Le Parisien, on ne sait pas encore comment il a su que Morgane Nauwelaers s’apprêtait à le signaler aux autorités.
Abattue en pleine consultation
Mère d’un enfant de 18 mois, Morgane Nauwelaers a été abattue d’une balle dans la tête, alors qu’elle était en consultation. Elle est décédée à l’hôpital, en début d’après-midi. Son mari, avec qui elle partageait le cabinet, était présent.
Il a poursuivi l’assassin, criant « Il vient de tuer ma femme ! » dans la rue, alors que l’homme de 75 ans était parti se réfugier dans un parking de supermarché proche. Là, il a été immobilisé par des passants, en attendant l’arrivée des forces de l’ordre.
Depuis, de nombreux bouquets de fleurs ont été déposés au pied du cabinet de Morgane Nauwelaers, rue Carnot.