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(Aisne Nouvelle) À Guise, les enfants étaient utilisés comme «des esclaves sexuels» dans «le cercle familial et amical»

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Six personnes ont été interpellées ce mardi 1er décembre avant d’être mises en examen pour des faits de viols sur mineures. Cinq hommes ont été écroués à l’issue de leurs auditions ce 3 décembre à Laon.

Un vaste coup de filet a été opéré ce mardi 1er décembre après plus de deux ans d’enquête. Au total, six personnes ont été interpellées, principalement à Guise mais aussi à Vadencourt et à Saint-Quentin où un homme a été cueilli sur son lieu de travail.

Une opération d’envergure qui vient clôturer une longue et minutieuse enquête menée par les gendarmes de la compagnie de brigades de Guise. Présentés devant le juge d’instruction ce jeudi 3 décembre, à Laon, tous ont été mis en examen à des degrés divers.

Trois hommes sont suspectés de viols sur deux mineures, un individu a été mis en cause pour avoir filmé les faits tandis que la mère des enfants a été mise en examen pour « non dénonciation et non empêchement de crimes ».

Des viols présumés sur ses trois filles dont la plus jeune âgée de seulement 9 mois

Désigné comme l’instigateur des sévices par les autres protagonistes du dossier, le père des victimes est suspecté de neuf infractions parmi lesquelles les viols sur ses trois filles, dont la plus jeune était âgée de seulement 9 mois au moment des faits. «  Il est mis en cause par tous les autres co-auteurs présumés et leurs versions sont concordantes avec celles des mineures  », souligne le parquet de Laon.

Des mineures, et notamment la plus grande, qui ont peiné à se faire entendre. Dès 2016, l’aînée de la fratrie avait pourtant dénoncé les faits mais l’enquête n’avait pas fait l’objet de poursuite. La faute à l’absence de lésion sexuelle sur l’enfant et aux propos discordants de sa propre mère. Il a fallu attendre deux ans pour qu’une information judiciaire ne soit ouverte, en février 2018, à la suite de nouvelles révélations et le placement des deux enfants. Des accusations cette fois-ci corroborées par l’examen médical de la fillette qui a révélé des lésions vaginales et anales.

Des viols en réunion sur des fillettes de 7 ans et 2 ans

Entendue par les enquêteurs de la brigade de Guise, la victime a livré un récit glaçant des faits commis à son encontre et sur sa sœur alors qu’elles n’étaient âgées que de 7 ans et 2 ans. Pendant trois ans, entre 2014 et 2017, les enfants étaient utilisés «  comme des esclaves sexuels  », selon une source proche de l’enquête. D’après les déclarations des fillettes et de certains co-auteurs présumés, des viols étaient commis en réunion alors que les victimes étaient attachées.

Comble de l’abject, «  les faits étaient commis dans un cercle familial et amical  », révèle le parquet de Laon. Outre le père des enfants mis en cause, le cousin de ce dernier et des amis étaient ainsi «  sollicités  » pour participer aux viols. Le tout, avec la participation du parrain de la dernière née qui filmait les scènes.

« Je ne l’ai fait qu’une fois. Je sais que j’ai fait une bêtise »

Entendus par les magistrats du pôle criminel de Laon, les mis en examen ont tous livré une version édulcorée du dossier. À l’image de cet homme de 36 ans qui a reconnu un viol tout en affirmant que la victime âgée de 8 ans était «  consentante  ». «  Je ne l’ai fait qu’une fois. Je sais que j’ai fait une bêtise  », indique-t-il avec froideur. Un autre suspect affiche le même détachement. L’individu admet «  seulement  » trois fellations et un viol en réunion «  sous la pression du père  ». «  J’ai trop honte de l’avoir fait, ça m’a marqué  », souligne-t-il d’une voix inaudible.

En revanche, les autres suspects ont battu en brèche les accusations dont ils font l’objet. C’est le cas du père des enfants mais également de celui d’un personnage bien connu de la justice avec 19 mentions pour exhibitions sexuelles sur son casier judiciaire.

Âgés de 36 à 65 ans, les cinq mis en examen ont été placés en détention provisoire dans différentes maisons d’arrêt de la région, et au-delà, pour éviter tout risque de concertation.

Seule la mère des enfants a été laissée libre sous contrôle judiciaire.

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