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(AFP & BFM) Le plasticien Claude Lévêque visé par une enquête pour viols sur mineurs

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Le sculpteur Laurent Faulon accuse le célèbre plasticien Claude Lévêque, dont les oeuvres sont exposées partout dans le monde, de l’avoir violé lorsqu’il était âgé entre 10 et 17 ans.

Pour expliquer son silence pendant près de 30 ans, Laurent Faulon confie, comme toujours dans ces affaires d’abus sexuels, l’emprise de son agresseur. Aujourd’hui âgé de 51 ans, le sculpteur accuse le célèbre plasticien Claude Lévêque de l’avoir violé dans les années 80 lorsqu’il n’était âgé que de 10 ans, et jusqu’à ses 17 ans. Des agressions que l’artiste aurait également fait subir aux deux frères de Laurent Faulon.

Les faits dénoncés par Laurent Faulon dans le quotidien Le Monde se sont produits au milieu des années 80. Claude Lévêque, étudiant aux Beaux-Arts à Bourges, est également moniteur en centre aéré. C’est à cette occasion qu’il rencontre le frère ainé de Laurent Faulon et s’intègre dans la famille. Les premiers attouchements décrits par le sculpteur ont débuté le jour de ses 10 ans en 1979. Claude Lévêque est alors âgé de 26 ans.

Des faits « certainement prescrits »

Laurent Faulon évoque aussi l’ »emprise » de Claude Lévêque, dont un des tapis orne un bureau de l’Elysée, sur sa famille, issue d’un milieu très populaire dans la Nièvre. Il raconte ses années de mal-être mais aussi sa dépendance aux opiacés pour faire face à ce douloureux passé. Le sculpteur accuse le plasticien d’avoir aussi violé ses deux frères. L’un d’eux, tombé dans la drogue comme lui, est mort en 1998 à l’âge de 34 ans à la suite d’une énième tentative de suicide.

En février 2019, Laurent Faulon finit par en parler à la justice en réalisant un signalement auprès du parquet de Bobigny. Une enquête est alors ouverte au printemps de la même année pour viols et agressions sexuelles sur mineurs ouverte à l’encontre de Claude Lévêque, aujourd’hui âgé de 67 ans, et dont les œuvres sont exposées un peu partout dans le monde. Les investigations sont confiées à la Sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis, où réside l’artiste.

« J’ai conscience que les actes criminels dont j’ai été victime sont certainement aujourd’hui prescrits mais cette plainte me permet de dénoncer à la justice d’autres actes non prescrits sur d’autres victimes et de signaler qu’un ou plusieurs mineurs sont à l’heure actuelle en grand danger d’abus sexuels si l’irréparable n’a pas déjà été commis », a écrit Laurent Faulon dans son signalement des faits à la justice.

Une enquête pour trouver d’éventuelles autres victimes

Selon Laurent Faulon, l’artiste revendiquait ses relations avec des mineurs: « J’associais la pédophilie à une sorte de résistance à la société. Pour me convaincre, je lisais des auteurs pédophiles, comme (Gabriel) Matzneff par exemple. Lévêque lit ce genre de littérature, j’ai connu ce genre de littérature par (son) biais », a-t-il expliqué aux enquêteurs, toujours selon Le Monde.

Le quotidien indique que « la justice a reçu un autre signalement concernant Claude Lévêque » et ajoute avoir recueilli d’autres témoignages qui « décrivent des comportements troublants avec de jeunes garçons ».

Claude Lévêque nie les faits

En réaction à cette enquête, Claude Lévêque annonce, par la voix de son avocat, avoir déposé deux plaintes contre X fin 2020, l’une pour diffamation et l’autre pour dénonciation calomnieuse et chantage. Le plasticien dit avoir reçu en 2015 des courriers anonymes l’accusant de « prétendues agressions ». Il avait alors déposé plainte mais l’enquête avait été classée sans suite en novembre 2016.

Dans ce communiqué, Me Emmanuel Pierrat explique que Laurent Faulon puis sa compagne ont porté plainte en 2019 à Genève, où le sculpteur réside. « Si ces plaintes n’ont jamais abouti, ces agissements ont gravement nui à Claude Lévêque tant professionnellement que personnellement », estime l’avocat.

L’avocat revient également sur les potentielles autres victimes évoquées par Laurent Faulon. « Les témoins et la supposée victime, entendus par la brigade de Bobigny, ont fermement démenti les propos diffamatoires et calomnieux soutenus par Laurent Faulon », insiste-t-il, assurant que Claude Lévêque se réservait le droit d’attaquer en justice toute personne « lui portant directement ou indirectement atteinte afin de faire valoir ses droits ».

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