Gerard Louvin et son mari

(Paris match) Le producteur Gérard Louvin et son mari accusés de viols incestueux

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 Une plainte a été déposée le 8 janvier dernier contre le producteur de télévision Gérard Louvin et son époux Daniel Moyne. Le plaignant, qui est le neveu de Gérard Louvin, affirme avoir été victime de viols incestueux.

Le journal «Le Monde» révèle ce lundi 25 janvier 2021 que le producteur de télévision Gérard Louvin et son époux Daniel Moyne sont aujourd’hui visés par une plainte déposée le 8 janvier par le neveu du premier, Olivier A., qui les accuse respectivement de complicité de viols sur mineur par ascendant et de viols sur mineur. Selon le plaignant, qui est aujourd’hui âgé de 48 ans, les faits se seraient déroulés dans les années 80.

Dans un document que «Le Monde» a consulté, Olivier A. dit avoir subi des agressions à partir de ses 10 ans et dit «avoir été victime de nombreux actes d’agression sexuelle qui se sont aggravés jusqu’à l’âge de 14 ans». Selon la plainte, Olivier A. «a dans un premier temps été victime de caresses et de masturbations. Puis, il aurait été victime d’abus plus graves puisqu’il affirme avoir été obligé de pratiquer des fellations sur la personne de Daniel Moyne», le tout avec la complicité supposée de son oncle Gérard Louvin.

« Je n’associais pas l’idée de mon frère, que j’admirais, et celle d’un pédophile »

Porté par l’affaire Duhamel, qui a été un «électrochoc» et qui lui a donné le courage de porter plainte, Olivier A. avait déjà parlé il y a plusieurs années de ces agressions à sa mère, la soeur de son célèbre oncle. C’est au milieu des années 2000 «lors d’une thérapie familiale organisée pour son petit frère» que «Olivier se confie pour la première fois sur les viols qu’il dit avoir subis, sans trop les détailler». Mais sa mère ne saisit pas «la perche». «Au début, je ne voulais pas y croire. Je n’associais pas l’idée de mon frère, que j’admirais, et celle d’un pédophile. C’est ce que j’ai dit à mon psy : je n’arrivais pas à mettre les deux photos l’une à côté de l’autre.Et, comme Olivier ne m’en parlait plus, ça m’arrangeait sûrement», a-t-elle dit au «Monde».

En 2014, Olivier a fini par lui raconter de «A à Z» les violences sexuelles qu’il dit avoir subies. Cette fois, sa mère le comprend et le croit pleinement. «Cette année-là, il est contacté par des enquêteurs de la brigade des mineurs. A la suite d’un signalement concernant le fils adoptif de Gérard Louvin et de Daniel Moyne, les policiers découvrent qu’il faudrait surtout s’intéresser à ce neveu. Le Monde a eu confirmation, par une source policière, de l’existence d’une lettre anonyme, en 2011, donnant lieu à de premières investigations de la brigade de protection des mineurs. C’est dans ce cadre qu’Olivier a été entendu, comme témoin, en 2014», écrivent nos confrères. Gérard Louvin et Daniel Moyne seront entendus «quelques mois plus tard, fin 2015, en audition libre, et interrogés sur ces accusations. La procédure a été classée sans suite le 5 septembre 2016 par le parquet de Paris, pour cause de prescription».

Plus de trente ans d’une vie « brisée »

Ces derniers mois, Olivier a tenté à plusieurs reprises d’interpeller Gérard Louvin et Daniel Moyne sur les abus qu’il aurait subis, leur reprochant d’avoir «ruiné/brisé plus de trente ans de (sa) vie, abîmé l’enfant innocent qu’(il était) et jusqu’à maintenant l’homme brisé qu’(il est) toujours. (…) Tous les week-ends, toutes les vacances d’été (…) pendant toutes ces années, (il devait se) soumettre aux désirs de Daniel», leur a-t-il écrit dans un mail consulté par le quotidien. A l’été 2020, Olivier a demandé une «réparation» à son oncle «qui lui a, selon (ses) dires proposé une donation, sans reconnaître les faits», précise «Le Monde». En septembre 2020, Gérard Louvin a répondu à son neveu qu’il ne fallait pas qu’il «occulte les très bons moments passés ensemble (…) Je suis prêt à tout entendre et arranger les choses comme tu le souhaites, ou presque, mais je ne veux pas avoir l’impression d’être la victime d’un chantage quelconque», a répliqué le producteur de 74 ans.

Olivier A. aimerait aujourd’hui que Gérard Louvin et Daniel Moyne reconnaissent les faits. De son côté, le producteur a nié en bloc : «Tout ça est faux, bien sûr, je n’ai pas grand-chose à me reprocher, mais c’est une histoire d’argent», a-t-il dit au «Monde». «(Gérard Louvin) est victime d’un chantage permanent à l’argent de la part d’Olivier, parce qu’il pense que Gérard est très riche, donc il lui demande de l’argent sous peine de déposer plainte. Récemment, il a pris un avocat qui a demandé 750 000 euros. Mais Gérard Louvin refuse de céder à ce chantage», a enfoncé le conseil du producteur.

Daniel Moyne, par le biais de son avocate a lui aussi indiqué qu’il «nie évidemment les accusations en bloc. L’affaire Duhamel a libéré la parole des victimes d’inceste, c’est une aubaine, mais ces affaires très graves ne doivent pas devenir des prétextes à des extorsions de fonds».

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