Agé de 72 ans, il a été mis en examen ce mercredi pour viol et agression sexuelle, à la suite d’une plainte d’une de ses élèves. Elle avait 15 ans au moment des faits et lui 50 ans. Il a été laissé libre, sous contrôle judiciaire.
Nouvelle affaire de violences sexuelles dans le monde du sport. Ce mercredi, le célèbre entraîneur de golf Dominique Larretche a été mis en examen pour « viol et agression sexuelle sur mineur par personne ayant autorité ». Le coach, sommité des greens aujourd’hui âgé de 72 ans, est soupçonné d’avoir imposé des relations sexuelles, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et plus largement en Ile-de-France, à l’une de ses anciennes élèves alors que celle-ci avait 15 ans et lui 50.
Les faits présumés, qui remontent aux années 1998-1999, ont été dénoncés par Elodie (le prénom a été modifié), 37 ans aujourd’hui, dans une plainte adressée, en septembre 2020, au parquet de Nanterre.
Convoqué dans les locaux de la Sûreté territoriale des Hauts-de-Seine, où il a été placé en garde à vue ce mardi, comme l’a révélé l’Equipe, Dominique Larretche — ancien joueur pro devenu par la suite entraîneur de plusieurs grands espoirs français dont Victor Dubuisson — a été confronté à son ancienne élève. Au terme de cette confrontation, il aurait admis, selon un proche du dossier, avoir entretenu une relation avec la plaignante, tout en affirmant ne l’avoir jamais contrainte.
Emprise
Elodie n’avait que 6 ans quand elle a rencontré pour la première fois Dominique Larretche. A l’époque, l’ancien joueur donnait des cours à ses parents au golf de l’Ile-Fleurie, à Chatou (Yvelines) où il était l’entraîneur vedette. La famille a ensuite déménagé et la jeune fille s’est alors inscrite, comme ses parents, au golf d’Ableiges, dans le Val-d’Oise, où son très grand potentiel a vite été détecté. Et comme beaucoup de graines de champion, la future espoir a été orientée vers celui qui était alors considéré comme l’un des meilleurs coachs de France.
Selon nos informations, la jeune femme dénonce plusieurs viols en avril et juin 1999 au domicile de l’entraîneur, à Levallois-Perret, et en lisière d’une forêt, au retour d’une séance d’entraînement. Avant et entre ces faits, le coach est aussi accusé d’une multitude de gestes inappropriés, de baisers et de caresses, notamment pendant les leçons particulières. Des gestes que la jeune fille, que l’on décrit sous l’emprise d’un homme charismatique et reconnu dans le milieu, n’aurait pas osé dénoncer ou repousser.
« Dominique Larreteche assume et reconnaît avoir eu une relation inappropriée avec elle, explique son avocat, Me Sorin Margulis. Si vingt-deux ans plus tard, cette relation est vécue comme traumatisante, il le regrette d’autant plus qu’il avait pour elle une inclination sincère malgré leur différence d’âge. » « Il semble ne s’être jamais posé la question de l’âge de la victime », relève de son côté l’avocat de la jeune femme, Me Yves Crespin.
Les enquêteurs doivent déterminer s’il y a eu d’autres victimes
Face au juge d’instruction, l’entraîneur a précisé que la plaignante avait « clairement manifesté » son désir d’avoir cette relation. Il a aussi insisté sur le fait qu’il n’y a eu de sa part, aucune violence ou contrainte physique ou psychologique et que la jeune fille était venue et revenue, de plein gré, à son domicile de Levallois.