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(France 3) Pédophilie : Matheus Branquinho ancien député suppléant LREM condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis à Saint-Etienne

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Matheus Branquinho était accusé d’avoir agressé une fillette de son entourage et d’avoir détenu des images pédopornographiques. L’ancien député suppléant niait en bloc les faits d’agression. Le tribunal de Saint-Etienne l’a condamné à 3 ans de prison dont 2 avec sursis.

Matheus Branquinho, ancien député LREM suppléant de la 3e circonscription de la Loire, a été jugé coupable d’avoir commis des agressions sexuelles sur enfant. Les faits qui lui sont reprochés remontent à l’année 2020.

Il a été condamné pour avoir agressé une fillette de six ans appartenant à son cercle familial, ainsi qu’une amie de cette dernière âgée de huit ans. Des actes commis à l’occasion de jeux au domicile des parents de ces enfants. L’homme était également accusé de détention d’images pédopornographiques. Le quadragénaire avait été placé en détention provisoire de mars à août 2021 au sein des prisons de La Talaudière, puis à Lyon-Corbas. Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il a comparu ce lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne.

Il avait déjà passé 7 mois en détention provisoire, et il devra porter un bracelet électronique pour effectuer le reste de sa peine.

4000 documents à caractère pédopornographique
A la barre ce lundi après-midi, Matheus Branquinho a nié tous les faits qui lui sont reprochés : les agressions sexuelles sur les deux fillettes mais aussi la détention de documents à caractère pédopornographique. Il les avait pourtant en partie reconnus au cours de l’enquête. A la barre, l’homme de 42 ans, a expliqué :

J’ai beaucoup de regrets et de compassion pour les personnes qui se sont senties agressées. Je n’ai rien fait du tout cela. Je ne suis pas attiré sexuellement par des mineurs.

Matheus Branquinho
La juge lui a cependant rappelé les 4000 photos et fichiers à caractère pédopornographique retrouvés sur cinq disques durs à son domicile. Des images saisies par les enquêteurs. Elle lui a aussi rappelé ses « allées et venues » sur le dark web. Ce qui a été établi par un rapport d’expertise. Il a mis en évidence les nombreuses recherches sur le moteur de recherche Thor, permettant d’accéder au dark net. Le mis en cause s’est défendu en disant qu’il le faisait uniquement dans le cadre de son métier d’informaticien. Mais Matheus Branquinho est apparu particulièrement confus, provoquant même l’impatience de son avocat.

Tension, émotion et confusion
Dans la salle d’audience, la famille de l’une des jeunes victimes présumées est présente pour assister au procès. La tension est palpable. A l’énoncé des faits et à la lecture des déclarations des fillettes de 6 et 8 ans, certains ne peuvent retenir leurs larmes. La famille de la deuxième fillette n’est pas présente. L’audience est trop lourde pour elle.

Alors qu’on lui demande de s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés, Matheus Branquinho est toujours aussi confus. Le juge reproche à plusieurs reprises son manque de clarté : « il est difficile de suivre vos explications ». Même son avocat doit intervenir pour lui demander de répondre clairement aux demandes qui lui sont formulées.

Sur les faits, lors de la lecture des déclarations des fillettes, les faits sont pourtant précis. F. âgée de 6 ans au moment des faits, a expliqué aux enquêteurs qu’à une dizaine de reprises Monsieur Branquihno lui a « caressé » l’entrejambe. Selon les dires de la fillette, les caresses auraient eu lieu alors qu’ils se trouvaient dans sa chambre, mais aussi à l’extérieur de sa maison et dans le jardin du prévenu, près d’un cabanon.

Le prévenu affiche sont étonnement et continue à réfuter les faits. Ses explications sont confuses. Le prévenu avait reconnu devant le juge d’instruction avoir eu des acte « impulsifs » qui auraient pu porter atteinte aux deux jeunes victimes présumées, les qualifiant « d’actes manqués ». Il revient aujourd’hui sur ses propos, arguant qu’il pensait que ces révélations pouvait « lui servir » pour sa défense. La juge ne comprend pas cette position. Matheus Branquinho explique avoir été victime de pressions, qu’ »il était dans le noir » et voulait simplement « en finir avec tout ça ». Aujourd’hui, le mis en cause revient sur ses propos.

Traumatisme
Pour ce qui est de l’agression présumée de la petite C. à l’époque âgée de 8 ans, on reproche au prévenu plusieurs agressions. Pour une première se serait déroulée dans le bureau du père de l’enfant, durant une partie de jeu vidéo. Matheus Branquinho affirme avoir simplement joué au jeu avec la victime présumée et son frère, rien de plus. Une agression aurait eu lieu dans le salon, le même jour : le prévenu affirme que deux adultes était présents et qu’ils n’ont rien vu, rien dit.

Chez les deux fillettes, l’expertise psychologue note un traumatisme, caractérisé par un « sentiment de mal être et de culpabilité ». Concernant le quadragénaire, l’expertise psychologique a révélé une personne à l’intelligence de moyenne à haute, mais incapable de reconnaître le mal qu’il peut faire.

Face aux questions de son propre avocat, l’accusé reconnaît avoir créer un fichier d’images pédopornographique en 2007. « Vous avez l’impression que je me retourne contre vous mais je cherche à vous aider » lui dit-il. Mais l’accusé n’en démord pas : il reconnaît la simple présence des fichiers sur son ordinateur, sans admettre une intervention de sa part.

En fin de journée, le procès était toujours en cours. Le parquet a requis 5 ans d’emprisonnement, dont 2 ans avec sursis, avec une obligation de soins et une interdiction d’exercer une activité avec des mineurs.

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