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(Le Monde et AFP) Le procès de Jean-Marc Morandini pour « harcèlement sexuel » et « travail dissimulé » s’est ouvert

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En 2016, deux jeunes acteurs avaient accusé l’animateur d’avoir profité de castings pour les pousser à s’exhiber nus. Cinq personnes dénoncent également des faits de « travail dissimulé » dans la société de production de Jean-Marc Morandini.

Le procès de l’animateur de télévision Jean-Marc Morandini, poursuivi pour « harcèlement sexuel » à l’encontre d’un jeune comédien s’est ouvert mardi 13 juin devant le tribunal judiciaire de Paris en présence du prévenu. Le procès est prévu sur deux journées. Ces poursuites concernent le tournage, entre juin et septembre 2015, d’une websérie intitulée Les Faucons, dont Jean-Marc Morandini était le producteur. Il est également dans ce cadre jugé pour « travail dissimulé » de cinq plaignants par sa société de production Ne zappez pas ! production (NZPP) .

L’animateur de la chaîne CNews (groupe Canal+) aurait encouragé de jeunes comédiens, âgés au moment des faits de 19 à 26 ans, à s’exhiber nus pour les castings de cette série. Une pseudo directrice de casting, Catherine Leclerc (en réalité Jean-Marc Morandini sous pseudonyme), leur avait adressé des courriels pour leur demander avec insistance d’envoyer des vidéos d’eux nus, le pubis rasé, et de scènes de masturbation parfois avec éjaculation.

Selon les enquêteurs, le « personnage totalement fictif » de Catherine Leclerc constituait une « figure maternelle et sécurisante inspirant confiance », notamment au plus jeune des plaignants, comédien sans agent, sans formation et sans expérience du milieu du cinéma, l’incitant « à toujours repousser ses limites dans l’acte de nature sexuelle, sous le prétexte allégué de travailler sa posture de comédien ».

Ce jeune comédien avait notamment reçu en août 2015 deux e-mails de la fausse Catherine, signés « maman », lui demandant s’il était prêt à faire une fellation à Jean-Marc Morandini « qui n’est pas n’importe qui ». Le jeune homme, soucieux de ne pas passer à côté de l’opportunité de devenir comédien, répondait : « Il est évident que je ne vais pas faire le difficile sur la nudité (…). J’obéirai à ce que vous m’ordonnerez. »

En décembre l’animateur avait été condamné à une peine d’un an de prison avec sursis assortie d’une obligation de soin de deux ans et son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) pour des faits de « corruption de mineurs » commis sur trois adolescents entre 2009 et 2016, lors d’échanges électroniques à caractère sexuel et d’un casting à son domicile.

Jean-Marc Morandini a fait appel de cette condamnation et reste présumé innocent.

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