Ce mardi matin, il y avait comme une ambiance de fête de famille au procès de Daniel Legrand: on se salue longuement entre confrères journalistes, les avocats de défense saluent chauement leurs porte plumes, et Daniel Legrand serre la main aux journalistes puis à ses avocats. Il faut dire que tout le monde se connaît à force.
On a même repéré les « conspirationnistes », les seuls à prendre des notes du début à la fin des débats, soit dit en passant.
Ensuite, Eric Dupond et Franck Berton font leur petite conférence de presse (dans la salle d’audience), distribuant leurs petits communiqués de presse, avec les éléments de langage que vous retrouverez dans, hélas, la plupart des médias.
Dimitri devait être entendu, mais il n’était « pas en état » de témoigner. On attendait aussi la venue de Gérard Lopez, psychiatre et fondateur de l’institut de victimologie de Paris, qui est dans l’incapacité de venir, et nous lui donnons toutes nos pensées les plus positives.
1. Hélène Romano
C’est donc Hélène Romano, docteur en psychopathologie, qui a été la première à passer à la barre. Elle est venue expliquer comment fonctionnent les victimes, ce qu’est mémoire traumatique.
Elle explique que lors d’un événement comme un viol, la gestion du stress entraîne une incapacité à mémoriser corectement, et leur mémoire « ne peut pas être linéaire » car ces victimes subissent une dissociation.
« La mémoire traumatique est une mémoire purement émotionnelle », détaille Hélène Romano, « ces victimes ne peuvent pas vous faire un récit chronologique, ce qui est une preuve d’authenticité ». Des effets encore plus marqués quand les abus sont commis par des proches.
La spécialiste ajoute que quand ces victimes tentent de relater les faits, « leur récit est en miettes, éclaté. On ne peut pas attendre d’une victime qu’elle donne un récit linéaire ». Du coup, quand on les interroge, on estime facilement que leur discours n’est pas authentique, et on estime qu’ils mentent.
Le président lui demande alors pourquoi les enfants Delay ont dit récemment des choses qu’ils n’avaient pas dites avant (a priori il fait référence aux accusations contre Daniel Legrand, qui n’avaient pas été explicitées auparavant par deux des frères Delay).
« La mémoire traumatique varie suivant la manière dont l’enfant a vécu et suivi les faits, selon son état psychique. Parfois, la mémoire de l’émotion peut se débloquer, des éléments du passé prennent sens, des sensations reviennent », explique Hélène Romano, « certains éléments réactivent le traumatisme, par exemple un procès ».
Le président lui demande alors comment on peut savoir « qu’un souvenir reconstitué n’est pas un souvenir reconstruit »?
Hélène Romano rappelle l’existence d’une théorie obscure, appelée les faux souvenirs, et rappelle que « ce que l’on sait, c’est que la restitiution d’un souvenir, c’est la dimension émotionnelle et sensorielle qui est réactivée ». Pour elle, « le fait de ne pas être sûr de sa mémoire » est un gage d’authenticité.
Précisons qu’à ce stade, nos amis du Figaro, du Monde et de La Voix du Nord n’avaient encore rien noté sur leurs carnets. Il faut dire que ces explications, qui tendent à valider les déclarations des enfants, ne plaisent pas beaucoup aux avocats de la défense.
Elle explique aussi comment un enfant peut mélanger deux personnes (« s’il y a plusieurs agresseurs, le nom qui revient est celui qui a le plus marqué », et « deux auteurs ne peuvent faire qu’un dans le souvenir de la victime ») ou bien désigner la boulangère comme un homme, notamment « si elle n’est pas très féminine », ce qui était le cas de Roselyne Godard.
Elle rappelle ensuite à quel point un procès au cours duquel ils doivent témoigner est traumatisant pour ces victimes, précisant que « c’est un moment hautement à risque du point de vue psychique ».
Questionnée par l’avocate d’Enfance Majuscule, Hélène Romano revient sur ce que représente pour un enfant d’être traité de menteur par des avocats, par un tribunal, par la presse: « c’est une violence indiscible que de traiter un enfant de menteur. Il témoigne comme il peut, avec ses mots à lui, de ce qu’il a vécu. Cela peut tuer psychiquement d’être traité de menteur à ce moment-là ».
Elle rappelle aussi qu’il est essentiel de prendre correctement en compte la parole des enfants, en précisant « qu’un enfant victime peut être sous emprise et il peut détourner ses accusations pour ne pas s’enfoncer davantage ».
Elle explique encore qu’avant 6 ans les enfants n’ont pas la capacité à construire un mensonge, et évoque ensuite les mineurs auteurs d’agressions sexuelles (ce qui pourrait être le cas de Daniel Legrand, qui dodelinait de la tête toute la matinée) « sont à 80% des mineurs victimes, qui agressent parce qu’ils sont débordés par ce qu’ils ont vécu ». Et elle ajoute que « l’agresseur aussi peut avoir des difficultés à nommer ce qu’il a fait ».
Hélène Romano insiste enfin sur le fait que ces violences, ces chaocs traumatiques, ont d’importantes conséquences sur la santé ».
L’avocat général, manifestement décidé à venir en aide coûte que coûte à Daniel Legrand, tente d’attaquer avec la fumeuse théorie des faux souvenirs, ce à quoi la psychologue répond que « le mot ‘faux’ ne correspond pas à la réalité de l’enfant ».
Puis, le club des 6 passe à l’attaque, d’abord Eric Dupond (Moretti), qui lui demande -un régal- si elle a vu les enfants, si elle était aux autres procès, si elle connaît le dossier. Il insiste encore, demandant (sans attendre les réponses évidemment, le but est seulement de nous faire son laïus) pourquoi elle s’exprime sur ce dossier.
On serait pliés de rire si Dupond n’était pas d’aussi mauvaise foi, parce que c’est bien le clan de la défense qui a fait venir un certain Paul Bensussan, qui n’a jamais rencontré un seul des enfants d’Outreau, et, selon Hélène Romano, « n’a jamais reçu un enfant enthérapie », pour expliquer à la cour qu’il ne faut pas prendre au sérieux la parole d’enfants « carencés ». Autant dire que c’est le jour et la nuit avec ce que dit Hélène Romano, mais là ça ne dérangeait pas Dupond qu’un type qui ne connaissait rien au dossier vienne donner son avis.
Puis Dupond enchaîne sur une histoire d’amalgammes, de blogs, précisant que « ces enfants ont été reconnus victimes et ils le sont », mais ajoutant que « au total plus de 50 personnes ont été mises en cause ».
Puis il continue sa tirade, disant qu’Hélène Romano « n’est ni témoin ni experte », alors qu’elle est régulièrement appelée à témoigner dans des tribunaux, qu’elle publie à l’INSERM et participe à des colloques internationaux. Mais on connait la vieille habitude de Dupond et ses copains: taper sur les experts, détruire les témoins même au recours de mensonges de bas niveau (mais est-il vraiment capable d’autre chose? Cela reste un mystère), décrédibiliser les victimes. Un beau travail de la part d’un type qui ose critiquer des citoyens un peu moins endormis que la moyenne.
Il fait des raccourcis, sort des phrasses de son contexte, et on arrive très vite au premier cirque de la journée (il y en aura au moins une dizaine, tous du fait de la défense).
Ce à quoi Hélène Romano lui répond qu’il est « dans l’instrumentalisation », et le président lui demande de « passer à une autre question ». Car de toute manière, Dupond se tape des réponses.
Le ténor de Lille tente ensuite d’attaquer Hélène Romano parce qu’elle a dit que la boulangère qu’elle ne connait pas et elle l’a précisé « n’était peut-être pas trés féminine », ce qui est un fait. Bien-sûr, Dupond en profite pour nous faire son exposé sur la boulangère, exposé sans aucun intérêt pour le débat.
Dernière carte: il revient sur l’affaire du cadavre de la petite fille qui aurait été mis sous le lit d’un des enfants Delay, ce qui pour lui est faux. Il demande au témoin: « qu’est-ce que ça vous inspire? », et c’est le président qui doit le couper une fois de plus: « de quoi parle-t-on là? ». Car oui, une fois de plus on s’égare, on nous refait les procès d’Outreau et on s’éloigne du cas Daniel Legrand.
C’est ensuite Me Vigier, avec son sourire de … (censuré) qui tombe sur le témoin, rappelant qu’elle n’était pas là pendant les témoignages de Jonathan et Chérif (il est interdit aux témoins d’assister aux débats, mais peut-être que cet avocat l’ignore). Ouis il déclare: « quelle que soit la question, votre réponse est la même: vous sacralisez la parole de l’enfant, vous n’êtes pas en croisade ».
Donc prendre en compte la aprole de l’enfant sans la jeter autmatiquement à la poubelle reviendrait à la « sacraliser »? Voilà le genre de raisonnements qui nous a amenés à toutes ces affaires de pédophiles dans nos écoles.
Bref, là encore, c’est le cirque à l’audience, tout le monde crie, et le président doit rappeler la défense à l’ordre, expliquant à Vigier de ne pas faire « les commentaires après vos questions ». Ce qui est en effet une habitude fâcheuse quand on prétend vouloir la sérénité des débats.
2. Laurence G.
Laurence G. est une des ces personnes sans qui les frères Delay auraient eu encore plus difficultés à garder la tête hors de l’eau. Elle a hébergé Chérif puis Dimitri, en 2011 et 2012.
D’un coup, Durand Souffland, Dussart et Aubenas se rappellent qu’ils ont un stylo et un bloc notes.
Laurence G. rappelle le parcours de Chérif Delay, qu’elle l’a recontré lors d’une séance de dédicaces de son livre « Je suis debout », et qu’elle a commencé à l’aider quand il s’est agi de lui payer son billet de retour de l’Algérie (car le conseil général du pas de Calais avait payé l’aller seulement).
Elle raconte les « terreurs nocturnes » de Chérif, « la sueur, els yeux écarquillés, il hurlait qu’il voyait Eric Dupond-Moeretti allait le dévorer ». Elle parle de ses « flashs dans la journée », de ses angoisses, de ses problèmes de santé, directement liés aux violences qu’il a subies.
Elle explique « la règle d’or », que se sont fixés la grande majorité sinon tous les gens qui sont venus en aide à ces frangins: « ne jamais parler de son affaire. Mais quand ça débordait et qu’il avait besoin de parler je l’écoutais ». Et hop, par terre la théorie du complot de complotiques qui auraient « instrumentalisé » les victimes pour faire ce procès.
Parce que des règles, elle a tenté de leur inculquer: travailler, respecter les autres et d’abord soi-même, se bouger, ne pas être dans la vengeance, d’abord pour eux mêmes…
Après quelques mois, Dimitri est arrivé à son tour. « Puis Jonathan a voulu venir mais je n’en avais ni les moyens ni la placs, c’était impossible », explique Laurence, qui a trouvé une autre solution. Jonathan aussi manifestait des symptomes impresisonnants, devant même être hospitalisé.
« Ils avaient la volonté mais pas la capacité d’avancer », résume-t-elle. Elle raconte que Chérif a vomi du sang qu’elle ramassait à la bassine, qu’à l’hôpital on a dit qu’il n’avait rien, que c’était psychosomatique, qu’il avait peur du noir, de s’endormir, peur des chiens, peur d’un cadeau « car il se demande toujours ce qu’il y a dedans », peur de Noël…
Elle dit qu’elle a réussi à organiser le premier noël où les trois frères éaient réunis depuis l’affaire.
Tout cela permet aussi de comprendre que sans ces citoyens, ces anonymes qui ont un peu pris de la souffrance de ces enfants, les frères Delay n’auraient eu aucune aide. Et ce sont justement ces citoyens qui sont traités de complotistes aujourd’hui par les avocats de Daniel Legrand.
Laurence G. parle aussi des menaces de mort envoyées par Chérif Delay, à Lavier, mais aussi à Badaoui, Wiel, Martel, Marécaux, Dausque et Daniel Legrand fils, en 2011. Des menaces pour lesquelles Chérif a été condamné à six mois de sursis et tois ans de mise à l’épreuve.
Elle évoque Jonathan, qui a écrit, plusieurs fois, le début de son livre, dans lequel il parle du meurtre de la petite fille, et cela dans le détail, sans ponctuation, d’une seule traite.
« Le pire qu’ils ont vécu c’est d’être traités de menteurs », ajoute le témoin, « les médias sont assassins, les ont traités de menteurs, et cela, ils l’ont très, très mal vécu ».
Ce qui n’empêchera pas Me Duponpon de déclarer que « personne, je dis bien personne, n’a dit que ces enfants étaient des menteurs » (on lui ressortira les copies d’écran s’il veut se rafraîchir la mémoire).
Et de rappeler que les enfants, eux, n’ont jamais été reçus à Matignon, ou à l’ELysée, comme Sarko leur avait promis.
« Je m’adresse à ces citoyens, je suis une citoyenne », a dit Laurence G..
Puis, le président du tribunal questionne Laurence G. au sujet de recheches qu’elle a faites sur l’affaire d’Outreau. Mais, elle n’a jamais parlé de toutes ces recherches à Chérif.
Puis on nous sort une enquête préliminaire qui a fait suite aux menaces de mort de Chérif, dans lequel les policiers qui trouvaient que Laurence G. « accusait les acquittés » (crime de lèse majesté moderne), et qui reprenaient les propos de certains témoins qui trouvaient que Chérif était instable.
On lui demande : « comment expliquez vous que Chérif n’ait pas menacé Daniel Legrand père? »
– « Je ne sais pas je ne lui ai jamais posé de questions sur cette liste ».
C’est elle qui a empêché que Chérif ne passe à l’acte, mais on lui reproche quand-même de « n’avoir rien fait ».
Le président fait ensuite remarquer à Laurence G. qu’elle a traité Wiel d’ « ordure » en parlant à Chérif quand elle cherchait à le dissuader de s’en prendre au curé d’Outreau, et lui reproche d’aller « contre une décision de justice ».
Ce qui revient à dire qu’on doit nier la parole d’une victime, lui dire de se taire définitivement. Mme G. répond simplement que par là, elle lui signifiait qu’elle entendait sa douleur. Ce qui est indispensable pour pouvoir avancer avec lui.
Et puis surprise, Me Reviron, l’avocat de Jonathan, commence par dire qu’il ne la « rejoint » pas quand elle « invective des avocats, des journalistes », sur son blog. Ce qui n’a strictement rien à voir dans les débats de ce jour, d’autant que Dupond n’a jamais porté plainte contre ces écrits.
L’avocat général passe ensuite, évoquant un « sentiment d’amour maternel », disant que Laurence était « prête à adopter » Chérif, ce qu’elle dément. L’avocat général, décidément prompt à attaquer les témoins des parties civiles, enchaîne avec une histoire de « quasi inceste ». En réalité, Chérif l’a hébergée 8 jours dans l’appartement qu’elle lui avait trouvé, car à ce moment elle n’avait pas d’autre solution.
Puis c’est au tour de Dupond, qui lance: « Je soutiens qu’il y a des dizaines d’activistes qui ont milité pour rétablir je disais ‘une autre vérite' », et il se met à invectiver divers citoyens dans la salle, mais des citoyens qui ne sont pas d’accord avec lui seulement. Puis il continue -pourquoi s’arrêter en si bon chemin?- « vous m’avez pourri d’insultes depuis 10 ans ».
Sauf que Laurence G. ne l’a jamais insulté, même si, sur un ton sarcastique, elle a critiqué les positions de l’avocat, et elle n’a commencé à le faire qu’il y a 3 ou 4 ans.
En fait, pendant 6 ans, Dupond et les révisionnistes d’Outreau ont eu les mains libres pour faire oublier les victimes. Mme G. rappelle alors à Dupond, puisque l’avocat général ne le fait pas, qu’on n’est pas à la 17 e chambre correctionnelle, réservée aux délits de presse.
Dupond demande alors si elle connaît Serge Garde, puis la questionne à son sujet. Elle l’a vu une ou deux fois. Puis il l’interroge sur Jacques Cuvillier, qui exerce lui aussi sont point de vue critique sur l’affaire d’Outreau, et a été attaqué nommément et même diffamé en plein tribunal par Dupond.
Il lui demande si elle connaît Marie-Christine Gryson, puis Michel Gasteau, autant de gens qui ont osé rappeler l’existence des 12 enfants victimes.
Dans le public, on se demande si on est bien encore au procès Legrand.
Puis Dupond nous sort quelques extraits des articles de Caprouille qu’il qualifie « d’ignominieux », et Laurence G. le coupe: « si on est au procès des « révisionnistes » dites-le ».
L’avocat en vient ensuite au fait que Laurence G. a qualifié Daniel Legrand de « victime de proxéntisme », et elle rappelle alors pourquoi on est là: Daniel legrand est accusé d’avoir commis des viols quand il était mineur et il a dit lui-même qu’il était payé en shit et en argent pour le faire. Cela correspond donc à la définiton d’un mineur victime de proxénétisme.
Dupond ne lâche pas et tente encore de donner un peu de substance à sa théorie du complot, mais en vain, alors il dit que Laurence G. se rend coupable de « corruption », parce qu’elle cite un policier qui a qualifié l’affaire d’Outreau d’ « affaire d’Etat ».
3. Homayra Sellier
L’après-midi s’ouvre avec le témoignage d’Homayra Sellier, la fondatrice d’Innocence en Danger. Elle explique que l’ONG est née en France en 2000, et explique l’importance de ce procès à cause de ce qu’elle appelle « la jurisprudence Outreau », qui fait qu’on ne croit plus les enfants.
Elle explique comment elle a rencontré les enfants Delay et comment elle en venue à les aider. La rencontre avec Chérif a eu lieu à l’occasion de la publication de son livre « Je suis debout ».
Elle explique que Dimitri aussi avait des « problèmes de toutes sortes » et ajoute que « les trois frères Delay se sont retrouvés seuls, démunis et SDF ». Ce qui n’a pas du tout dérangé les médias, pourtant prompts à pleurer sur le sort des acquittés.
« Il a fallu leur trouver un toit, et ce sont des amis qui hébergent et aident ces enfants », explique Homayra Sellier, « le calvaire de ces enfants pendant toutes ces années est quelque chose qui ne peut se raconter »
Elle précise : « je n’ai aucun intérêt autre que d’aider ces enfants à retrouver leur dignité. Ces garçons ont fait preuve d’une immense résilience et d’un immense courage ». Pour elle il était important que ce procès ait lieu, pour que les enfants Delay puissent enfin s’exprimer, car « on a mis sur leur dos le fiasco d’Outreau ».
Le président lui demande quel a été son rôle dans la tenue de ce procès: « En 2013, j’ai appris que ce procès n’avait pas été audience. Nous avons pensé que c’était honnête de notre part de demander au procureur de Douai ce qu’il en était. Deux semaines après, on nous a appris que ce procès serait audiencé et qu’il aurait lieu à Rennes ».
– Quel a été le rôle de FO Magistrats ?
– Je ne connais pas la démarche de FO magistrats, je l’ai appris par les médias.
Elle doit aussi rappeler qu’elle n’est « pas là pour juger ». Et que « si ce procès a lieu aujourd’hui c’est parce que le procès n’a pas été audiencé »
Puis elle ajoute : « je ne comprends pas pourquoi on nous traite de révisionnistes », et qu’à l’époque « les faits ont surtout été débattus dans les médias. Et les médias ont simplement oublié de rappeler que 12 enfants étaient reconnus victimes, jusque très récemment ».
« Les enfants Delay ont été laissés sans rien. Ils avaient des problèmes mais qui s’est préoccupé d’eux ? Personne ! » lâche-t-elle.
Enfin, elle précise qu’elle ne connaît pas le fond du dossier et ne s’exprimera pas sur la culpabilité de Daniel Legrand.
Puis l’avocat de Jonathan Me Reviron tient à rectifier « une rumeur qui circule sur Internet », selon laquelle il serait membre du comité juridique d’IED. Une rumeur balancée par un journaliste qui n’a même pas pris la peine d’appeler IED pour vérifier. Mais le but n’était paslà : il fallait juste décrédibiliser l’avocat des parties civiles, me Reviron, comme on l’avait fait avant avec les experts.
En réalité, Me Reviron n’a travaillé avec IED que sur le cas de la petite Fiona. Ils se sont aussi retrouvés chacun partie civile dans un autre dossier, sans savoir que l’autre était présent également.
Là dessus, nouveau cirque de la défense, qui se met à crier, n’écoute pas réponses et doit être remise en place par le président.
Puis l’avocat général évoque le film de Serge Garde, financé par IED à 70 % suite à un appel aux dons. Comme si dans le cadre du procès de Daniel Legrand, on avait à parler de ce documentaire. S’il y a des critiques à faire sur ce film, eh bien les intéressés n’avaient qu’à porter plainte.
Dupond enchaîne en lançant à Homayra Sellier que « la justice n’est pas responsable du sort des enfants », ce qu’elle n’a jamais dit. C’est encore un argument bidon qu’il faut crier bien fort pour qu’il passe pour crédible. Il l’accuse de « mettre tout ça dans le même sac ».
Le cirque repart, les avocats de la défense parlent tous en même temps, et un avocat des parties civiles doit rappeler que « on ne peut pas terroriser les témoins ».
Le président rappelle aussi que si on applique à la lettre l’article 331 du code de procédure pénale, on ne fait venir que des témoins pour évoquer l’accusé ou sa moralité, ou les faits. Dans ce cas, la quasi totalité des témoins appelés à ce procès par la défense n’auraient pas été convoqués. On apprend donc qu’on a pris un peu de liberté histoire de faire venir tout ce monde.
Une fois le calme revenu, Homayra Sellier explique : « je ne mélange pas la justice et l’aide sociale . Mais depuis Outreau, les gens tremblent de faire une erreur judiciaire. Sur le terrain, on voit bien qu’on ne croit plus les enfants »
Puis l’avocat général s’excite : « je ne peux pas laisser dire des choses pareilles ! ». Sauf que là, tous ceux qui se préoccupent de la protection des victimes savent pertinemment qu’Homayra Sellier a raison.
« Au quotidien nous sommes dans les tribunaux, et personne ne croit les enfants, ni leurs parents qui dénoncent des abus sexuels », rappelle la présidente d’IED, « il y a une jurisprudence d’Outreau, et il faut que l’effet d’hypnose de cette affaire saute ».
L’avocat général continue son réquisitoire conte IED : « et c’est la justice qui est coupable ! ». Car oui, dès qu’on ose critiquer la justice, pourtant rendu au nom du peuple français, les magistrats font mine de s’indigner, comme si tout allait bien, comme s’il ‘y avait jamais de problème.
– « On estime que els victimes ont menti. Le contexte dans lequel ces enfants ont été entendus lors des procès n’a pas été connu de l’opinion publique », répond Homayra Sellier.
Le président : Ils ont eu des avocats, quand-même… certes il y a eu moins d’écho…
Homayra Sellier : On les a traités de menteurs, jusqu’à leur demander si aujourd’hui ils allaient dire qu’ils avaient été violés par un extra terrestre !
Les enfants, rappelons le quand-même, n’avaient que deux avocats, contre 19 pour les accusés. Evidemment, il y avait un déséquilibre. En outre, les avocats des enfants ne se sont pas exprimés dans la presse, laissant le champ libre à la défense.
Puis, Me Dupond compare modestement sa plaidoirie à « la justice », puisque critiquer sa plaidoirie revient à critiquer « la justice » et fait une caricature débile du témoignage d’Homayra Sellier. Il ressort son grand argument du moment, qui fera littéralement flop ce mardi 26, disant donc que « les enfants sont instrumentalisés » et parlant de « désinformation totale ».
Car en fait, tout ce qui ne correspond pas à la version de Dupond est de la « désinformation ». Le Figaro, Le Monde, la Voix du Nord, eux, ne font pas de « désinformation » selon Me Dupond.
Puis il dit que « ces enfants n’ont jamais accusé Daniel Legrand » ce qui est totalement faux mais on n’en est plus à un mensonge près.
Nouveau cirque de la défense, tout le monde parle en même temps une fois de plus.
Dupond parle de « l’honneur de la justice », nie encore que « les enfants ont été malmenés » et tente de créer un nouveau scandale pour étouffer au maximum le témoignage d’Homayra Sellier. Dupond tente aussi de justifier la raison pour laquelle les enfants otn été placés dans le box des accusés parce que « ça poursuit les esprits ».
Il revient sur le documentaire, accuse le témoin d’être de parti pris, ce à quoi elle répond qu’elle n’a fait que le financer. L’avocat, après avoir fait le procès de Laurence G. et celui d’Innocence en Danger, nous fait maintenant le procès du documentaire de Serge Garde. Il attaque les personnes qui ont participé au documentaire (il y en a 24). « On ne devrait entendre que vos amis », lui répond Homayra Sellier, « vous avez reçu trois invitations à vous exprimer, vous ne l’avez pas fait et c’est votre choix ». Mais le contradictoire, Dupond n’en est pas fan.
Puis, l’avocat de Chérif Me Lef-Forster rappelle que « ces derniers temps, les reportages n’ont pas beaucoup laissé la parole aux victimes », ce qui est le moins qu’on puisse dire. Il pose aussi la question du contradictoire dans ce dossier, largement bafoué jusqu’à présent. « On fait le procès de ceux qui souhaitent ce procès alors qu’il y a eu un accord avec le parquet de Douai pour que ce procès n’ait pas lieu », précise l’avocat.
Nouveau cirque des avocats de la défense, décidément montés sur des ressorts ce mardi matin.
Puis c’est au tour de Franck Berton, qui parle d’ « engagement militant », accuse Homayra Sellier de « prendre la défense des enfants » (honteux n’est-ce-pas). Il revient aussi sur le film de Serge Garde, lui demandant « combien » elle a mis dedans, de justifier cette dépense alors qu’on ne voit pas du tout ni l’intérêt de cette question, ni en quoi elle fait avancer les débats.
« Aucune chaine télé n’a voulu acheter ce documentaire ou le diffuser, et nous avons trouvé primordial qu’une autre vérité soit entendue », rappelle la présidente d’IED. Puis Berton demande à Homayra si Laurence G. fait partie d’IED, ce qui est encore à côté de la plaque et finit en énième cirque dans la salle d’audience.
La défense fait tout ce qu’elle peut pour empêcher Homyra Sellier et les avocats des victimes de s’exprimer. Il revient aussi sur cette histoire de comité juridique, et c’est un nouveau cirque car il insiste cinq minutes là-dessus et Homayra Sellier et Me Reviron doivent passer, eux, vingt minutes à se justifier d’une rumeur sans fondement, et non vérifiée par un journaliste.
Nouveau cirque, puis Me Lef-Forter déclare qu’il y a « une volonté systématique de déstabiliser notre partie ».
Enfin quand Me Hubert Delarue, avocat de Legrand se présente, Delay lui dit qu’il se rappelle de lui. Enfin un peu de mémoire…
4. Franck Devulder
C’est le policier qui était allé avec les enfants en Belgique pour reconnaître la maison en belgique, près du parc de jeux, où des viols auraient eu lieu.
Il explique que les deux enfants, qui se trouvaient dans des voitures différentes, ont fini par reconnaître la même maison. Dimitri a d’abord désigné le n°87, Jonathan a désigné, comme sa mère alors dans le bureau du juge Burgaud, le n°81.
Le policier de la PJ de Lille explique que des investigations ont été menées par la police belge mais qu’elles sont restées infructueuses. Personne n’a rien vu, rien entendu, RAS.
Sauf qu’on n’a pas mené de recherches au sujet du jeune propriétaire ce ce bâtiment.=, pourtant décrit par Badaoui.
Le policier explique qu’il y a eu quelques bugs au niveau du suivi des commissions rogatoires lancées par le juge Burgaud, et destinées à vérifier la piste Belge.
Ce policier a dit à ses collègues belges que l’affaire de la Belgique « était inventée de toutes pièces » car Daniel Legrand s’était rétracté et qu’il était « tenté de le croire », ce qui ne les a pas incités à pousser les recherches. Mais le policier explique qu’il n’a pas dit cela officiellement et que cela n’aurait pas du se trouver dans le rapport d’enquête de la police belge.
Le policier confirme que Badaoui, interrogée sur le n°87, a précisé que le propriétaire était un jeune agriculteur et d’un matelas au grenier, ce qui est tombé juste. Mais ces éléments n’ont été trouvés qu’ensuite par la police. Il explique aussi que sin on n’a pas emmené Myriam Badaoui au repérage, c’est parce qu’il aurait été trop compliqué
On évoque aussi le meurtre de la petite fille, qui selon Legrand comme selon Badaoui était belge. Aucune disparition correspondante n’a été signalée, les fouilles n’ont rien donné, et malgré les témoignages concordants l’affaire a été close.
Concernant la Belgique, l’investigation a été close en mai 2002.
Après quelques autres épisodes de cirque, de questions étranges de l’avocat général, l’audition se termine.
5. Thierry Delay
On entend Thierry Delay, pâle et amaigri, par visioconférence depuis sa prison. Son discours est le même que d’habitude, sauf qu’il reconnaît seulement avoir violé ses quatre fils. Il dit avoir la sclérose en plaques, ce qui va beaucoup émouvoir nos amis de la presse.
On lui demande si il connaît Daniel Legrand il répond que non. On lui demande « que pouvez-vous dire sur cette affaire ? », il répond » pas grand chose ».
De fait, il ne dit rien et attend les questions. « Je ne connais pas l’accusé ». Selon lui, il n’est en prison que pour avoir violé ses propres enfants, et « personne d’autre n’était là lors des viols » Puis il admet que Badaoui, Grenon et Delplanque étaient là.
Le nom de Daniel Legrand ne lui dit rien, il n’a jamais vu le père Legrand, n’a jamais été en Belgique, que Badaoui a menti parce qu’elle est « un peu mythomane ».
Puis on l’interroge sur le caméscope qu’il a acheté, et il dit qu’il n’a jamais fait de film, que tout cela « c’est que des mensonges », qu’il a seulement commis des « perversions » sur ses enfants…
Il confirme quand-même que les faits ont démarré au noël 1996 avec les cassettes pornos offertes à noël.
On évoque ensuite le sex shop rue des Religieuses Anglaises, où il dit qu’il se rendait « trois ou quatre trois fois par semaine » pour acheter des vidéos et des accessoires, le tout en étant bénéficiaire des allocations. Il reconnaît le patron du sex shop qu’il voyait à chaque fois qu’il venait.
Delay dit qu’il n’a jamais acheté de vidéos pédophiles au sex shop, qu’il n’y passait pas de commande.
Il explique les abus commis par sa prise d’alcool., dit qu’il n’a commis « aucun meurtre », que Legrand a menti et qu’il ne connaît pas, mais en fait si il l’a quand-même connu pendant l’instruction.
On apprend aussi par Delay qu’il a été violé par un cousin et a subi des attouchements par son père.
On revient sur le caméscope, et Delay explique qu’il ‘la acheté pour filmer ses enfants, ce à quoi Me Reviron lui demande comment il se fait qu’on n’ait pas retrouvé une seule vidéo des enfants Delay tournée avec ce caméscope. La seule vidéo tournée par cet engin qui a été retrouvée est celle des ébats du couple Delay en présence de Dylan, encore bébé.
Delay dit qu’il n’a jamais fumé de cannabis (Legrand avait déclaré qu’il venait chercher son shit chez Delay) alors que dans un parloir il dit à sa famille qu’il a arrêté de fumer du shit. S’il a arrêté, fait remarquer Me Reviron, c’est qu’il avait commencé.
Puis, interrogé sur les faits, il dit qu’Aurélie Grenon n’a « mis qu’un vibromasseur à Dimitri », alors qu’elle même a confessé davantage et que Delplanque a violé Jonathan et Dimitri, pas d’autres enfants.
Puis, il finit par admettre que le jugement de Paris « c’était la vérité », avec les 12 enfants reconnus victimes. Il nie avoir violé tous les autres enfants. Puis Me Lef Forser évoque les déclarations de Dimitri, ce à quoi Delay répond: « je ne pense pas que Dimitri ment. Il ne ment pas ».
C’est un scoop, car si son fils préféré ne mentait pas, c’est qu’il disait la vérité, et qu’il y a bien d’autres coupables et d’autres victimes. Alors que les médias nous ont fait des tartines sur Delay qui « disculpe » Legrand, en réalité le témoignage de Delay était un peu plus compliqué que cela.
Chérif a tenu à dire à Delay : « Aujourd’hui je fais 1m82 , je pèse 71 kilos et je n’ai plus peur de toi … Quand je te vois là tu me fais pitié ».
Puis c’est Jonathan qui a tenté d’obtenir des réponses. Il lui demande : « Tu confirmes qu’il n’y a pas d’autres adultes et j’aimerais que tu le dises face à moi »
– Je sais plus… On était que 4.
– Tu en es sûr et certain ?
– Oui
– Tu n’as pas de souvenir quand tu nous filmais ?
– Non
– Pourquoi avoir commis toutes ces choses ?
– J’avais pas ma tête à moi, je n’étais pas dans mon état normal.
Quand on rappelle à Delay qu’il y a eu 12 victimes, il dit « je ne comprends pas qu’il s’acharne sur moi ».
– C’est un complot contre vous ? Demande l’avocate d’Enfance Majusule.
– Non, mais je sais pas pourquoi on a dit qu’il y avait autant d’enfants chez moi.
A la demande des avocats de la défense, Delay dit qu’il n’a jamais montré de cassettes zoophiles à ses enfants. Ce n’est donc pas de là que viennent leurs histoires de ferme de chiens, puisque Thierry Delay dit forcément la vérité.
Le 4e jour, tout le monde est revenu, et Chérif explique que « thierry Doque a torturé deux enfants » qu’il a frappés, étranglés.
n fin de journée, on diffuse deux vidéos, celles des auditions filmées de Jonathan et Dimitri. Le son était déplorable, tous les « journalistes » sont partis dès le début, mais nous on est restés et on a pu comprendre quelques éléments.
6. Cassette de Jonathan, enregistrée le 23 janvier 2001.
Agé de 6 ans, il explique que son père lui mettait son zizi dans la bouche et dans le derrière : « j’avais du sang à mes lèvres, à ma bouche tellement qu’il avait un gros zizi », explique le petite garçon, aujourd’hui devenu grand et qui maintient ses accusations. « J’en ai marre », lâche-t-il au policier.
On lui demande « maman elle faisait quoi ? », et il explique « elle me tient les bras ». L’enfant parle aussi de cassettes pornos, dit que ces gens « mettent plein de choses dans le derrière » de lui et de ses frères.
Il parle « des monsieurs et des madames qui viennent à la maison », nombreux apparemment.
Puis on en vient à Jean-Marc, qui venait aussi. L’enfant le décrit comme « vieux », qui « n’arrive plus à parler », qui « tient les mains », qui « venait à la maison plusieurs fois » et qui lui a fait pareil que les autres.
Il parle de David Delplanque, un voisin qui lui aussi mettait son zizi « dans mon derrière et après il y avait plein de sang dedans ».
Il évoque une « Aurélie Delplanque » qui faisait l’amour avec les parents Delay et lui. On lui demande s’il connaît différentes personnes : Monique « ma marraine, elle ne faisait pas, elle », Jean « ca ne me dit rien », François, « ça ne me dit rien », Julien « je connais pas »… L’enfant n’en rajoute clairement pas et ne désigne que ceux dont il est bien sûr qu’ils l’ont violé. Il dit que sa demi sœur Emeline a été violée par leur père, il l’a vu, et ajoute que « d’autres gens ont fait du mal à Emeline ».
L’enfant raconte qu’il a vu son père mettre son zizi dans le derrière d’autres enfants, ceux des Delplanque et d’autres qu’il ne connaît pas.
Puis le policier aborde la question de l’argent, dont beaucoup d’enfants et certains adultes ont parlé. Jonathan évoque une scène chez ses parents, avec plein de gens tout nus, dont Dimitri lui a parlé.
7. Audition de Chérif qui est diffusée, le 18 janvier 2001.
Chérif explique comment tout a commencé, au noël 95 ou 96, quand « Jonathan était tout petit et Dylan pas encore né ». Il explique qu’il a reçu des cassettes pornos ce soir-là, que les parents les ont mises et qu’ils ont demandé de faire pareil que dans le film.
Il explique que Dimitri tremblait déjà quand ils ont déballé les cadeaux, car lui savait ce qu’il allait se passer. Chérif, lui, était déjà placé et ne se doutait pas encore que durant les quatre jours suivants, ce sont de véritables orgies auxquelles les enfants allaient être soumis.
« ils nous ont forcés à regarder, après ils faisaient pareil », explique Chérif.
Chérif raconte que durant ces vacances de noël, Dimitri a du aller à l’hôpital car il saignait du derrière. Que les frères ont été forcés d’avoir des rapports sexuels entre eux, que le 2e jour Thierry Dausque est venu, et qu’il s’est montré très violent. Dausque, a dit Chérif, était payé par son père pour violer les enfants. « Il y avait cinq billets », dit l’enfant.
« Il voulait faire l’amour avec nous mais nous on voulait pas, il nous a quand-même forcés », ajoute Chérif.
Le 3e jour, « on a fait de nouvelles cassettes » , explique Chérif. Ce jour-là, il y a eu « beaucoup d’autres gens qui son venus, je les connaissais pas mais Dimitri connaît tous les noms ». Il y avait « aussi des dames et sept enfants », ajoute Chérif.
Le 4e jour, tout le monde est revenu, et Chérif explique que « thierry Doque a torturé deux enfants », qu’il a frappés, étranglés.
Chérif explique que des choses comme ça se passaient « tous les week-ends » quand il rentrait chez sa mère, toujours avec les mêmes personnes. Il dit qu’il ne sait pas les noms de tous, mais que DImitri les connait, mais qu’il sait où ils habitent car tous sauf « Doque » sont du même quartier.
Il décrit des godemichés utilisés pour violer les enfants « pour qu’il n’y ait pas de trace d’urine comme ça il y aura pas de preuve », explique le gamin.
Il explique que c’est leur père qui a violé Dimitri dans la cave. En effet, le policier lui demande si c’était vrai, quand sa mère est allée porter plainte parce que Dimitri aurait été agressé dans la cave de leur immeuble, quelques mois plus tôt (une plainte restée sans suites).
Chérif explique aussi que Delay donnait de l’argent à « Doque », et parle aussi de Jean-Marc qui « est très méchant il est pire que mon père », dit Chérif, qui précise que ledit Jean-Marc vit chez sa mère et est « un petit peu handicapé mental ».