Ce jeudi matin, les élus de Paris en commun ont décidé d’exclure l’ex-adjoint à la Culture de leur groupe. L’ancien protégé de Bertrand Delanoë et d’Anne Hidalgo est désormais bien seul.
De suspense il n’y a pas eu. Tout juste un débat sur les termes à employer : exclusion, mise en retrait. Ce jeudi matin, selon nos informations, lors d’une réunion en visioconférence pilotée par Rémi Féraud – le président des socialistes parisiens et des élus de Paris en commun au Conseil – une grande majorité des conseillers s’est prononcée pour que Christophe Girard ne fasse plus partie de la majorité municipale, du moins officiellement. Une décision très politique alors même que le nom d’Anne Hidalgo circule avec insistance pour porter une candidature à gauche pour la présidentielle de 2022.
Il prend acte de la décision
« Je suis respectueux de la décision de mes camarades socialistes et apparentés de m’exclure de Paris en commun car je ne suis pas démissionnaire, a immédiatement réagi Christophe Girard. Si même le PS et ses alliés, en pleine rénovation courageuse avec Olivier Faure, piétinent le droit, il y a de quoi être inquiet pour les prochaines échéances électorales. »
Comment est-il concevable qu’Anne Hidalgo et les siens gardent Christophe Girard dans sa majorité? S’il n’est pas inquiété par la justice dans le cadre de l’affaire Matzneff, cet écrivain accusé de viol par Vanessa Springora, mais aussi dans le cadre d’un rapport sexuel avec un jeune tunisien de 16 ans – une affaire classée sans suite après l’ouverture d’une enquête préliminaire – sa présence au sein de Paris en commun aurait été un caillou dans la chaussure de la maire (PS). D’autant plus que ses alliés écologistes n’entendaient pas relâcher la pression pour exiger son départ. Avec ce contexte de lutte contre les violences sexuelles et l’émergence #Metoo, Christophe Girard se retrouvait forcément isolé. Aujourd’hui, il fait même figure de paria. « Nous lui avons demandé de quitter Paris en commun, a confirmé Rémi Féraud. Il y avait un constat assez unanime au sein des élus du groupe que son retour, aujourd’hui, dans le groupe au Conseil de Paris n’était politiquement pas possible dans le contexte actuel de débat sur les violences sexuelles. »
La fin de sa carrière politique ?
S’il a effectué la semaine passée son retour au conseil d’arrondissement du XVIIIe, la question est de savoir s’il sera présent mardi prochain au Conseil de Paris mais comme élu sans étiquette ou s’il préférera renoncer à son mandat et démissionner. En tout cas cette mise au ban signe, peut-être, la fin d’un parcours politique entamé au sein des Verts puis chez les socialistes même si aujourd’hui il retrouve sa liberté de parole et compte bien s’en servir dès mardi prochain. Le temps ou son mariage était célébré par Anne Hidalgo avec comme témoin Bertrand Delanoë et Mazarine Pingeot semble désormais bien loin.