ELLE PAIE POUR VOIR SES ENFANTS
Le Journal d’Ici, paru le 06 juin 2013. G.A.
Payrin-Augmontel: Après avoir été condamnée pour avoir caché ses enfants, Sandrine Chastan est aujourd’hui confrontée à de nouvelles difficultés, notamment d’ordre financier.
Après avoir accusé son ex-compagnon d’inceste en s’appuyant sur les confidences de ses enfants, Sandrine Chastan avait choisi de se mettre hors-la-loi. N’étant pas crue par la justice, cette mère de famille avait en effet décidé de quitter la région avec ses enfants afin « de les protéger ». Un choix qui lui avait valu des poursuites pour non-présentation d’enfants, le père ayant gardé un droit de visite après leur séparation. Retrouvée puis jugée, elle avait dû se résoudre à être condamnée et surtout à voir ses enfants placés dans une structure d’accueil. Autant de décisions qui ont suscité plusieurs mouvements de soutien spontanés. Jacques Thomet – journaliste puis rédacteur en chef à l’AFP pendant plus de 30 ans – s’est lui aussi intéressé au cas de la Tarnaise à laquelle il consacre régulièrement des articles sur son blog. Ses derniers écrits dénoncent « une sorte de prostitution institutionnalisée pour cette mère qui doit désormais payer pour voir ses jumeaux une fois par mois ».
13 euros les deux heures
Si un jugement rendu à Castres le 21 juin 2012 lui a octroyé le droit de rencontrer ses enfants une fois par mois pendant deux heures, au sein du centre social Aramis à Clermont-Ferrand, ce n’est que le 22 mai dernier que les retrouvailles ont pu avoir lieu. Un moment loin d’être intime puisqu’il s’est déroulé en présence d’éducateurs. Dans son dernier courrier, la structure a par ailleurs informé Sandrine qu’elle devrait verser la somme de 13 euros lors de chacune de ses visites mensuelles. Pour une jeune femme déjà ruinée par ses actions en justice, le coup est rude à encaisser. Malgré cela, Sandrine tente de préserver ses enfants et est toujours aussi décidée à faire connaître sa cause et les zones d’ombres des différents dossiers. Sans monter en haut d’une grue ou d’une cathédrale, elle tente en effet d’alerter les plus hautes autorités du pays notamment sur « le manque de déontologie de certains avocats ».
Dans un de ses courriers adressés au Président de la République, elle dénonce ainsi le fait que ses avocates montpelliéraine puis castraise soient devenues celles de son ex-compagnon, créant un conflit d’intérêts. Une situation qui perdurera lorsque les collaborateurs de l’avocate castraise reprendront le dossier suite à l’indisponibilité de celle-ci puis sera amplifiée, selon Sandrine, par le fait que le dernier avocat de la partie adverse soit le conjoint de la juge d’instruction ayant eu en charge l’ouverture de la plainte en constitution de partie civile relative à la plus jeune de ses filles. Autre motif de plainte de la part de Sandrine, l’avocate de ses jumeaux, maintenue sur demande du Conseil général, aurait modifié soudainement son comportement en devenant virulente et dénigrante à son égard. « Elle prend position et en oublie l’intérêt de mes enfants. Puis elle disparaît brusquement de toutes séances au TPE, sans qu’aucun motif ne soit rapporté, aussitôt après une audience en Cour d’appel où il lui est demandé comment et par qui elle a été saisie initialement », explique Sandrine Chastan. La réponse de la direction des affaires civiles et du sceau est tombée le 23 mai dernier. « Au vu des éléments que contient votre courrier, je vous informe avoir attribué votre requête respectivement à monsieur le procureur général près la cour d’appel de Montpellier et madame le procureur près la cour d’appel de Toulouse ».
L’affaire Chastan n’est donc pas terminée.