Archives de catégorie : Village de la Justice

(Village de la Justice) Expertises judiciaires : le recours au « syndrome d’aliénation parentale » bientôt proscrit car médicalement infondé.

marie-christine-grysonPar Marie-Christine Gryson-Dejehansart.
Le ministère des Familles de l’Enfance et des Droits des femmes vient d’annoncer la prochaine publication d’une fiche sur le site du ministère de la Justice, visant à proscrire l’utilisation du concept idéologique dénommé « syndrome d’aliénation parentale » (SAP) ou « aliénation Parentale » (AP). Depuis une dizaine d’années, de nombreux spécialistes de l’enfance et du psycho-traumatisme n’ont eu de cesse d’en dénoncer la dangerosité au regard de la protection des enfants. Ils déplorent également son introduction abusive dans les milieux de la justice par le biais de son enseignement dans certaines formations de professionnels et en particulier à l’École nationale de la magistrature.

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Village de la Justice Outreau 2015 : les psychologues au procès de Daniel Legrand : Sachants et Experts (Marie-Christine Gryson-Dejehansart)

Je ne souhaitais plus m’exprimer sur le procès de Daniel Legrand qui vient de se tenir aux assises des mineurs à Rennes, ne remettant pas en cause la décision acquittement, mais de nouvelles polémiques suscitent des commentaires de la part de la psychologue clinicienne que je suis. Il s’agit de considérations relatives aux des interventions des psychologues Sachants et Experts, y donner suite est parfaitement légitime et déontologique. Ce texte reprend donc les réponses apportées aux nombreuses interrogations de collègues posées lors des réunions et des formations professionnelles intervenues après ce procès en lien avec la sordide affaire d’Outreau. Pour une meilleure compréhension, il rapporte le déroulé des interventions des psychologues, les uns en tant que « Sachants » (invités) les autres en tant qu’experts (missionnés). Lire la suite sur Village Justice Suite ...

Village Justice Outreau : un procès bien différent (Par Jacques Cuvillier)

J’ai fait part dans mon article précédent du sentiment de Me Reviron, avocat de Jonathan, selon lequel le procès de Daniel Legrand serait très différent des procès d’Outreau de nos mémoires. Quelques jours après, au vu de la campagne qui s’amorçait dans la presse, et qui réactivaient le souvenir des dérives médiatiques de 2004, j’ai fait part, dans un commentaire au bas de cet article, de mes propres doutes. Et le procès s’est ouvert… Après trois journées d’audience, ce qui frappe quand l’on se rapporte au tumulte de Saint-Omer, c’est la très bonne tenue du procès. La fermeté et la pédagogie du Président Philippe Dary est en tout point remarquable.

Les fils Delay – alors accompagnés par Me Boyer – avaient dans une première réaction fait savoir par voie de presse qu’ils ne comptaient pas prendre part à ce procès. Ils n’en attendaient rien, ne croyaient plus en la Justice. Lorsqu’il s’est exprimé mercredi, Jonathan a d’ailleurs rappelé cette position qu’il partageait avec ses frères. On ne peut alors que la mettre en perspective, lorsque Chérif Delay, l’aîné des « enfants » est intervenu à la barre, avec ce préalable très émouvant dans lequel il remercie la cour pour le fait qu’il puisse pour la première fois s’exprimer et être écouté.

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Village de la Justice Marie-Christine Gryson-Dejehansart – L’affaire d’Outreau et ses processus pervers : décryptage

Cette communication a été donnée lors du Colloque organisé par le REPPEA [1] le 10 Avril au Palais d’Iéna intitulé : « Maltraitances sexuelles, physiques et psychologiques sur les enfants : mécanisme de défense et effets de la perversion chez les professionnels » sous le titre : « Décryptage des processus pervers dans le traitement de l’affaire d’Outreau ».

Il s’agit de partir d’un constat concernant cette sordide affaire : la vérité judiciaire des plaignants, les 12 enfants victimes reconnus comme tels par la Justice, a disparu des médias et par conséquent de la conscience des politiques et de la société toute entière. Autre constat : ce qu’il reste dans la mémoire collective est le mensonge d’enfants carencés susceptibles de ce fait d’inventer des agressions sexuelles qu’ils n’ont pas subies et qui est devenu ce que j’ai appelé le storytelling d’Outreau [2] dans mon ouvrage « Outreau la vérité abusée » [3]. La question qui se pose est : « comment cela a t-il pu se faire et corrélativement comment cette affaire est-elle devenue un référentiel catastrophique, la clé de voûte de la régression en matière de protection de l’enfance ? ».
On a coutume de constater que lorsque l’on traite des agressions sexuelles en institution par exemple, l’environnement court le risque de fonctionner sur le même mode pervers agresseur-agressé. On a eu ici une démonstration de grande ampleur avec les procès d’Outreau et leurs suites.

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