Par Marie-Christine Gryson-Dejehansart.
Le ministère des Familles de l’Enfance et des Droits des femmes vient d’annoncer la prochaine publication d’une fiche sur le site du ministère de la Justice, visant à proscrire l’utilisation du concept idéologique dénommé « syndrome d’aliénation parentale » (SAP) ou « aliénation Parentale » (AP). Depuis une dizaine d’années, de nombreux spécialistes de l’enfance et du psycho-traumatisme n’ont eu de cesse d’en dénoncer la dangerosité au regard de la protection des enfants. Ils déplorent également son introduction abusive dans les milieux de la justice par le biais de son enseignement dans certaines formations de professionnels et en particulier à l’École nationale de la magistrature.
Archives de catégorie : Village de la Justice
Village de la Justice Outreau 2015 : les psychologues au procès de Daniel Legrand : Sachants et Experts (Marie-Christine Gryson-Dejehansart)
Village Justice Outreau : un procès bien différent (Par Jacques Cuvillier)
Les fils Delay – alors accompagnés par Me Boyer – avaient dans une première réaction fait savoir par voie de presse qu’ils ne comptaient pas prendre part à ce procès. Ils n’en attendaient rien, ne croyaient plus en la Justice. Lorsqu’il s’est exprimé mercredi, Jonathan a d’ailleurs rappelé cette position qu’il partageait avec ses frères. On ne peut alors que la mettre en perspective, lorsque Chérif Delay, l’aîné des « enfants » est intervenu à la barre, avec ce préalable très émouvant dans lequel il remercie la cour pour le fait qu’il puisse pour la première fois s’exprimer et être écouté.
Village de la Justice Marie-Christine Gryson-Dejehansart – L’affaire d’Outreau et ses processus pervers : décryptage
Il s’agit de partir d’un constat concernant cette sordide affaire : la vérité judiciaire des plaignants, les 12 enfants victimes reconnus comme tels par la Justice, a disparu des médias et par conséquent de la conscience des politiques et de la société toute entière. Autre constat : ce qu’il reste dans la mémoire collective est le mensonge d’enfants carencés susceptibles de ce fait d’inventer des agressions sexuelles qu’ils n’ont pas subies et qui est devenu ce que j’ai appelé le storytelling d’Outreau [2] dans mon ouvrage « Outreau la vérité abusée » [3]. La question qui se pose est : « comment cela a t-il pu se faire et corrélativement comment cette affaire est-elle devenue un référentiel catastrophique, la clé de voûte de la régression en matière de protection de l’enfance ? ».
On a coutume de constater que lorsque l’on traite des agressions sexuelles en institution par exemple, l’environnement court le risque de fonctionner sur le même mode pervers agresseur-agressé. On a eu ici une démonstration de grande ampleur avec les procès d’Outreau et leurs suites.