Par Svali
Traduction Hélios – PDF Source (page 172)
« Tu sais bien que tu es en train d’inventer tout ça, que ce n’est pas vrai. Je ne me souviens sûrement pas des choses dont tu me parles ». La personne qui disait cela, c’était ma mère il y a deux ans, et elle me disait en termes non douteux qu’elle ne me croyait pas. Son amnésie est intacte et puissante, elle la protège. Je voulais m’expliquer avec elle sur le fait qu’elle et moi avions passé une partie de notre vie dans une secte et que je l’aimais et voulais qu’elle en sorte. Je lui avais dit pendant cet appel téléphonique, le premier depuis un an, le nom exact des gens que nous connaissions toutes deux.
« Maman, tu es en état de dissociation, c’est pourquoi tu ne te souviens pas », lui ai-je dit. « Non, c’est faux, rien ne s’est passé », a-t-elle maintenu. Je décidais de la bousculer un peu dans son déni. Elle savait que je n’avais jamais appris l’allemand consciemment pendant la journée, bien que ce soit dans cette langue qu’elle me parlait la nuit depuis mon plus jeune âge. Elle ne la connaissait pas du tout consciemment ni ne la comprenait. « Alors pourquoi est-ce que je parle allemand, maintenant que je suis retournée avec les gens d’avant ? » lui demandais-je en allemand. « Je ne l’ai jamais appris, tu le sais ou tu l’as entendu dire. C’est l’espagnol et le latin que j’ai appris à l’école ». Il y a eu un blanc. « Tu es peut-être médium et tu l’as appris par télépathie », répondit-elle. Il fallait que ma mère entretienne son déni et s’en sorte en expliquant l’inexplicable. Mais comment a-t-elle compris ma question qui était posée en allemand ?
Mon fils s’intègre rapidement maintenant. Il y avait en lui presque une centaine de personnalités quand il est venu vivre avec moi il y a deux ans et demi à l’âge de 10 ans (les Illuminati fragmentent très lourdement leurs enfants dès l’enfance), et aujourd’hui il n’en reste plus que quinze environ. Il m’a dit dernièrement que le vrai David, l’enfant réel, remontait à la surface et vivait sa vie. Je remercie Dieu qu’il soit assez jeune pour pouvoir guérir, et pour écarter de moi tout sentiment de jalousie sur la facilité et la rapidité de sa guérison. Son thérapeute m’expliquait l’autre jour cette facilité : »Votre fils se sent en sécurité maintenant, et il n’a pas un mais deux parents qui valident ses souvenirs en disant qu’ils le croient quand il se rapproche d’eux. Cela veut dire qu’il n’a pas besoin de passer sa vie à surmonter le déni parental et c’est l’une des raisons de sa guérison si rapide ». Je n’ai jamais, au grand jamais dit à mon fils qu’il inventait quand il retrouve des souvenirs. Je prie avec lui et demande à Dieu de guérir ses souvenirs et d’apporter une sécurité à mon fils, et de combler les zones de souffrance par la connaissance de Son amour et de sa compassion. Je prie pour que mes deux enfants soient bénis. Et Dieu a répondu fidèlement. Mon fils ne fait plus de cauchemars la nuit, s’est fait de bons amis à l’école, pratique des sports, a de meilleures notes qu’il y a deux ans et me dit qu’il est heureux (cette dernière chose étant la plus importante pour moi).
Je pense que le déni est une sérieuse barrière à la guérison. Quand un survivant commence à retrouver la mémoire, il ira souvent trouver les membres de sa famille pour la valider ou pour s’y confronter. Il est aussi fréquemment face à un manque de validation, à du déni ou même de la violence verbale de la part de ces mêmes membres familiaux, qui ont besoin de garder leur propre déni pour se protéger de vérités douloureuses. « Tu es fou », « Tu es malade », « Tu as une imagination malsaine », « Comment peux-tu inventer des choses pareilles ? », « Tu as besoin d’aide », et des phrases plus cruelles sont lancées à la figure de celui dont l’amnésie commence à se dissiper par ceux qui veulent la conserver. Après tout, si UNE personne commence à se souvenir, alors d’AUTRES le peuvent et il est possible que le reste de la famille ne soit pas être assez fort psychologiquement ou physiquement pour accomplir ce rappel. Je trouve que l’une des plus tristes réalités est que de se remémorer quelque chose d’aussi douloureux que la maltraitance ritualisée demande psychologiquement plus d’intégrité, d’honnêteté et de recherche de vérité, et que c’est celui qui retrouve des souvenirs qui va entendre le contraire de la part des membres de la famille non désireux de se retrouver face à leur propre souffrance.
La désapprobation de la famille est extrêmement pénible et suffit à faire douter de la réalité des souvenirs. « Peut-être que j’invente tout ça, sinon ils s’en souviendraient aussi ? » pense le survivant. Ou bien, « J’aime mes parents/frères et sœurs/cousins et je ne veux pas leur faire de mal. Et s’ils avaient raison ? » Quand les souvenirs commencent à revenir, ils viennent souvent par flashs qui durent une ou deux secondes, ils sont flous et peuvent sembler irréels à la personne qui recouvre la mémoire. Ajoutez les messages des autres, hauts et forts : pas question de te souvenir et voilà le survivant qui rechute.
Le déni peut aussi venir de l’intérieur. C’est un mécanisme basique de protection pour la personne confrontée à une souffrance ; combien de fois nions-nous CONSCIEMMENT nos propres erreurs (ce n’était pas ma faute, j’avais passé une mauvaise journée, et tout le monde était contre moi ») pour protéger notre image personnelle? Plus le coup porté à la conception de soi est douloureux (les gens cherchant désespérément à garder une image d’eux satisfaisante), plus fort sera le besoin de nier.
Si les événements vécus par une personne ont détruit sa capacité à s’accepter en tant qu’être humain qui en vaut la peine (ce vers quoi la maltraitance ritualisée pousse au maximum), elle aura alors besoin de nier que c’est arrivé pour pouvoir fonctionner dans la vie de tous les jours. C’est l’une des raisons pour laquelle une fois le déni abandonné, le fonctionnement du survivant peut faiblir temporairement en revivant les horribles vérités d’une enfance pleine de souffrances. C’est aussi une raison qui donne au déni un rôle de protection et il doit être abandonné lentement, soigneusement, avec l’aide et le soutien d’un thérapeute compétent. Certains dénis de protection peuvent être bons dans les premiers temps, aussi longtemps que la personne ne recontacte plus les membres de la secte, car ils permettent aux souvenirs de revenir lentement et en quantité plus facile à gérer.
Le déni peut aussi être programmé (programmation de déni). C’est fait depuis la petite enfance, quand on apprend méthodiquement et de manière calculée à l’enfant à ne pas croire à ce qu’il a sous les yeux, et qu’on crée des alters qui nieront, et qu’on punira sévèrement la personne qui ne nie pas les abus rituels. On peut aussi l’associer à un programme de suicide ou de flood .
Il y avait en moi une composante qu’on appelait « déni obligatoire », créée quand j’avais 2 ans et demi. Son travail était de s’assurer que je nierais avoir été maltraitée, même confrontée à une preuve accablante (comme des cicatrices, des archives juridiques indiquant un abus dans la petite enfance et la validation de certains membres de la famille). J’allais vivre une horrible abréaction au début de mon processus de guérison, après avoir hurlé, tempêté et pleuré toutes les larmes de mon corps, pour ensuite entendre mon « déni obligatoire » annoncer calmement, « Il ne s’est rien passé, j’invente tout ça ». Elle (l’alter) pensait protéger ma vie, car il y avait un programme de suicide qui serait entré en action si elle ne faisait pas son boulot et des protecteurs violents qui la détruiraient. Elle resterait calme, mais en transpirant beaucoup jusqu’au jour où elle réaliserait que son travail n’était plus nécessaire et que ceux qui la punissaient (et moi avec) n’avaient plus à jouer ce rôle.
Surmonter un déni peut vouloir dire surmonter une vie d’entraînement à nier et une intense peur de punition si la personne n’y arrive pas. Se sentir en sécurité, ne pas avoir de contact avec des membres de la secte et raisonner ces parties de soi, tout cela peut aider à diminuer le déni. Enfin, le déni peut venir de la société. La secte a fait intégrer au survivant depuis l’enfance que « Personne ne te croira, ils penseront que tu es folle si jamais tu parles et ils t’enfermeront ». Notre société actuelle regarde souvent ailleurs ou regarde le survivant de travers. Des groupes tels que le FMS ont été créés pour lancer des campagnes médiatiques avec des déclarations illégitimes sur la récupération des souvenirs et pour invalider les survivants qui ont le courage de parler et de dire, « C’est vrai et cela se produit ». Combien de nouvelles histoires sortent qui font apparaître la maltraitance ritualisée comme une « hystérie moderne » ou qui tentent de dénigrer les thérapeutes qui veulent travailler avec le survivant pour l’aider ? Je sais que lorsque j’étais à San Diego, le conseil dirigeant était bien conscient du pouvoir des médias et il disait, « N’attaque pas ton ennemi, discrédite-le (par les médias) ». Ils trouvaient que c’était bien plus efficace et des journalistes comme M. Sauer leur font un excellent travail. J’espère que lui et d’autres que je connais dans le groupe apprendront qu’ils peuvent s’en échapper.
Le survivant apte à surmonter le déni familial, le déni intérieur et le déni programmé, rencontrera encore des regards vides ou pire, des gens qui lui tourneront le dos en disant, « Je ne veux pas entendre parler de ça », ou « Impossible d’en entendre parler ». Des pasteurs le diront, des ouvriers sociaux, des ouvriers CPS (?) et ceux dont la zone de confort ne peut-être traversée par la pensée que de la maltraitance ritualisée puisse exister. Ceux qui disent au survivant, « Je te crois », peuvent sembler parfois extrêmement rares et j’applaudis leur volonté de regarder des réalités qui nous rendent souvent mal à l’aise. Personne ne VEUT penser que des êtres humains peuvent faire ces choses à d’autres ou qu’une aussi horrible maltraitance est possible.
Je suis ici pour dire haut et fort que la maltraitance ritualisée existe. Elle est réelle. Ce n’est pas une invention. Les gens qui révèlent leur maltraitance ne sont pas fous, ils ne mentent pas, ils ne cherchent pas attention ou sympathie. Ce sont les gens les plus courageux, les plus intelligents et les plus honnêtes psychologiquement que j’ai connus dans ma vie et beaucoup d’entre eux font face à la plus intense souffrance émotionnelle possible par la grâce de Dieu et y survivent. Mon seul espoir est qu’un jour, bientôt, notre société se réveillera et sortira de son propre déni et voudra apporter une aide au nom de ceux qui ont survécu et travaillent désespérément pour échapper à l’emprise de la secte et à ceux qui y sont associés. Puisse Dieu bénir toute personne qui fait la démarche de partir et d’avancer vers la vérité et la liberté, et de combattre le mal profond de notre pays (et du monde entier).