Secte sataniste et sacrifices d’enfants à Agen – Témoignage de Véronique Liaigre

TF1 Secte sataniste et sacrifices d’enfants à Agen – Témoignage de Véronique Liaigre

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Voici le témoignage de Véronique Liaigre, diffusé sur TF1 le 5 juillet 2001 et qui avait mystérieusement disparu par la suite. Le sujet, bien trop lourd pour la chaîne, sera creusé dans notre vidéo de samedi et j’expliquerais les différentes ramifications entre plusieurs affaires et celle-ci. En attendant, voici un résumé de l’histoire de Véronique Liaigre ainsi que son témoignage vidéo…

Transcription :

- Patrick Poivre d’Arvor: Voici maintenant un dossier terrible sur lequel Alain Ammar et son équipe travaillent depuis plusieurs semaines. Les accusations qui sont portées dans son enquête par une jeune femme mineure à l’époque des faits, sont extrêmement graves, on a même peine à y croire pour certaines d’entres-elles, mais c’est sa parole. Les noms qu’elle cite ont été recouverts d’un « bip » pour ne pas atteindre à la présomption d’innocence.

- Voix off: Véronique a 20 ans, depuis l’âge de 5 ans elle a vécu l’enfer. Violée, prostituée par ses parents qu’elle a dénoncé et qui attendent de comparaître devant la cour d’assise, elle est parvenue à échapper à ceux qu’elle désigne comme ses bourreaux. Son histoire n’est pas ordinaire et peut même paraître inventée. Toutefois, s’il est légitime de douter, ce que nous a dit et répété spontanément cette jeune femme a de quoi révolter. En particulier lorsqu’elle affirme, malgré les menaces qui pèsent dit- elle sur elle, avoir fréquenté une secte sataniste, des martinistes, et avoir subi des tortures et torturé elle-même.

- Véronique Liaigre: On se fait battre, on se fait mettre des objets dans les orifices, il y a des fois des sacrifices d’enfants pour rendre grâce à Satan, il y a beaucoup de choses comme ça… On tue un animal, on nous verse le sang sur la tête et le reste dans une coupole qu’on met sur l’autel.

- Journaliste: Donc en fait, vos parents, comme tous les parents de ces enfants dont vous nous parlez vendaient leurs enfants ?

- VL: Exactement, puisque ça rapporte un certain pourcentage d’argent. Un enfant qui a moins de 8 ans vaut 22 000 francs.

- J: D’où viennent-ils ces enfants ?

- VL: Les enfants qui sont sacrifiés ne sont pas déclarés, ou sont des enfants étrangers. Notamment quand j’étais sur Agen, c’était des petits africains, ils étaient noirs. Sur Jallais j’en ai vu aussi, sur Nanterre aussi, mais c’était des petits blancs, des français, mais c’était des enfants nés de viols.

- J: Des enfants nés de viols ?
- VL: Oui, qui n’avaient pas été déclarés. Ce sont des accouchements qui sont fait chez les parents

dans des conditions abominables.
- J: Donc, dans la mesure où ils n’étaient pas déclarés, ils étaient sacrifiés ?
- VL: Voilà…
- J: Non seulement vous faisiez parti de la secte, mais vous avez participé à ces rituels…

- VL: Oui. En 1994, j’ai du sacrifier sous la menace d’une arme, avec deux de mes amies, un enfant à Jallais. Et on a dû toutes les trois l’assassiner… Sous la menace d’une arme, si on ne le faisait pas, on se serait fait… Ils l’auraient fait avec encore plus de violence et ils nous auraient fait encore plus mal. Donc on était obligé de le faire…

- J: Et qui vous menaçait d’une arme ?
- VL: « bip » celui qui dirige la gendarmerie de « bip ». – J: Et ces cadavres, qu’est-ce qu’ils en font après ?

- VL: Celui qui m’a le plus marqué, c’est celui auquel j’ai participé. Ils l’ont amené dans une cave qui était à Cholet, transporté dans un sac noir avec une croix blanche renversé… Et ils avaient un gros bidon, ils ont mis quelque chose… Je ne sais pas si c’était de l’essence ou de l’acide ou quelque chose comme ça, mais Cécile, Sophie et moi-même, nous nous sommes toutes les trois sauvées.

- J: Donc en fait ils brûlent les cadavres. – VL: Ils doivent les brûler oui.

- J: Vous pensez que tout cela est une sorte de réseau, des gens qui se tiennent un petit peu pour ne pas tomber…

- VL: Voilà, et puis c’est pour se protéger aussi, parce qu’étant donné qu’il y a des hommes de lois qui sont dedans, c’est vrai que cela ferait un drôle de tapage si on apprenait qu’il y avait des juges et tout ça qui font partie de ce réseau là.

- J: Vous en avez vu vous personnellement ?

- VL: J’ai vu un e-mail de « bip », de monsieur « bip » mais je ne savais pas qui c’était…

- J: Qui disait quoi ?

- VL: C’était pour un transfert de fonds…

- J: Et vous pensez que ces gens là font partie des sectes elles-mêmes ? Cette élite dont vous parlez ?

- VL: Ils les couvrent… Je ne dirai pas forcément qu’ils en font partie, mais ils les couvrent, ça c’est sûr.

- Voix off: Jean-Claude Disses est l’avocat de Véronique à Agen. Ville où elle fut transférée du Maine- et-Loire vers un foyer fréquenté par des pédophiles. D’abord sceptique sur les accusations de sa cliente, il est aujourd’hui convaincu qu’elle dit la vérité.

- Jean-Claude Disses (avocat de Véronique Liaigre): Je la crois lorsqu’elle me dit qu’elle a été violée dans sa famille. Je la crois lorsqu’elle dit qu’elle a été prostituée par certains membres de sa famille. Je la crois lorsqu’elle explique que cette prostitution est forcément et nécessairement passée par de nombreuses personnes adultes qui sont venues abuser d’elle pour de l’argent. Je la crois lorsqu’elle dit en même temps qu’elle était photographiée pendant ces scènes et je la crois d’autant plus que nous retrouvons apparemment, c’est le point qu’il faut vérifier, ces photos sur un CD-Rom à Amsterdan (ndlr: Affaire Zandvoort).

- Journaliste: Donc c’est bien elle, elle s’est reconnue et a dit « ça c’est moi ».

- JCD: Voilà, c’est tout à fait ça. Elle dit « c’est moi », elle le dit devant un inspecteur de police et en même temps qu’elle s’identifie, elle identifie également cinq de ses copains et copines d’enfance. Cela signifie que si ce point s’avère exact, il faut nécessairement que ces enfants aient été soumis à des scènes pornographiques, que ces scènes aient été filmées, et que ces photos aient été envoyées à Amsterdam pour atterrir sur un CD-Rom pédophile qui a été saisi par la police hollandaise dans le cadre d’une procédure en Hollande. Et donc ça nécessite forcément qu’il y ait une organisation qui prend des photos, qui les diffuse, il y a donc une organisation et un réseau !

- Voix off: Véronique nous a conduit devant l’un des nombreux lieux où se passaient selon elle le 21 de chaque mois des cérémonies sataniques.

Véronique Liaigre (au pied d’un immeuble de centre-ville devant une porte cochère) : Voilà, c’est ici que je suis venue plusieurs fois. Notamment je me rappelle bien d’une fois en 1994, où je me suis retrouvée à un rituel satanique avec un meurtre d’enfant. On était montés au second étage. Là, il y a eu des viols, on devait être 5 ou 6 enfants, ce n’était pas une très grosse réunion. Il y avait « bip », « bip », il y avait beaucoup de gens, notamment des notables dont je ne connais pas forcément les noms.

- Journaliste: Et vous même, vous avez subi…
- VL: Oui j’étais là et j’ai subi… Il y avait mon père, ma mère n’était pas là cette fois-là.

- Voix off: Son incroyable mémoire permet aussi à Véronique de se souvenir d’un coup de téléphone où elle entend parler de la petite Marion Wagon, disparue le 14 novembre 1996.

- Véronique Liaigre: J’étais chez un des pédophiles, « bip », et donc là le téléphone a sonné. Elle s’est mise à hurler, elle était à l’étage, moi j’étais dans sa chambre en bas. J’ai donc décroché le téléphone qui se trouvait dans sa chambre et j’ai entendu un homme que je connaissais, Walter, qui réclamait plus d’argent sinon il allait tout dénoncer à la police. Il disait lui-même : « De toute façon, j’irai pas en prison, c’est pas moi qui l’ai tué, moi je n’ai fait que l’héberger sous vos ordres, et que six jours. Et maintenant je veux l’argent, moi je n’irai pas en prison. » Et là j’ai entendu Jean-Marc qui a dit : « De toute façon, là où sont enterrés les ‘macabés’, ils ne sont pas près de les retrouver. »

- Journaliste: Et vous savez où ils sont enterrés vous ?

- VL: Je pense qu’ils sont enterrés à Granges sur Lot dans l’arrière cour.

- J: Le cadavre de Marion serait éventuellement là…

- VL: Oui, je pense.

- Voix off: Des fouilles auraient été effectuées récemment, en vain… Véronique aurait-elle affabulé ? En tout cas sa déclaration laisse incrédule le père de la disparue.

- Journaliste: Quand on parle de secte, vous n’y avez jamais pensé ?

- Michel Wagon: Bien sûr que si. On a reçu des tas de courriers, des centaines et des centaines de lettres. Mais c’est le côté auquel on ne veut pas penser, sur lequel on se refuse. Maintenant c’est vrai que les événements de l’époque, avec l’affaire Dutroux, nous ont fait… On s’est dit, bon ça n’arrive qu’en Belgique mais en fin de compte, ça peut se passer en France. C’est le côté auquel on ne pense pas…

- Voix off: Un ancien commandant de gendarmerie à l’époque chargé de l’affaire Marion se souvient du coup de téléphone dont parle Véronique :

- Michel Louvet: On a pas été capable de savoir d’où venait l’appel, l’appel arrivait chez un particulier. Nous n’avons pas été capable de remonter l’appel, donc on ne sait pas qui l’a passé. Heu… C’est vrai que j’ai entendu dire qu’il y avait une jeune fille qui avait fait des dépositions mais je ne les connais pas parce que je ne suis plus actuellement dans la gendarmerie. Ce que je veux dire, c’est que je fais confiance à mes anciens collaborateurs pour vérifier toutes les pistes.

- Jean-Claude Disses: Comment se fait-il que ces cinq enfants violés à Angers, on retrouve leurs photos à Amsterdam dix ans après… Voilà la question ! Et cette question là, vous comprenez bien qu’elle est trop grave pour qu’on puisse s’amuser à ne pas se la poser !!

- Véronique Liaigre: C’est très dur, ça revient dans les cauchemars toutes les nuits. Chaque seconde, quand un enfant crie ou qu’un enfant pleure… Dans la rue, à n’importe quel moment quand on voit un enfant, on se dit que peut-être maintenant il serait aussi grand que celui-là.

- Voix-off: Police et justice ont prit les déclarations de Véronique au sérieux et s’attèlent à les vérifier une par une aussi invraisemblables qu’elles paraissent. De ces vérifications, dépend peut-être l’éradication de certains réseaux pédophiles et criminels…

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