Le témoignage de Regina Louf ne vous laissera pas indifférent. C’est normal : l’auteur n’a rien laissé dans l’ombre. Bien au contraire, elle prend tous les risques en écrivant, noir sur blanc, ce que fut son long calvaire de petite fille prostituée et martyrisée par des adultes pervers, aux mains d’un réseau dans l’ombre duquel pourrait bien se profiler Marc Dutroux.
Pendant des mois, c’est à la gendarmerie qu’elle a remis – en toute confiance – les lambeaux déchirés de ses souvenirs. Ce qu’elle y a gagné ? Rien, sauf le rejet de « bien-pensants » offusqués par les terribles vérités qu’elle révèle, mais encore davantage par les rumeurs que certains propagent.
Et pourtant, comment ne pas être frappé par les nombreuses coïncidences entre le récit de Regina et les documents, photos et films diffusés sur Internet. Les frontières de l’impensable ont été sérieusement repoussées depuis ces révélations et la crédibilité de Regina, déjà largement soutenue par des psychiatres, des juristes, des journalistes et des policiers, s’en est trouvé confortée.
Ce qui fait la richesse de ces pages, écrites avec des larmes et du sang, c’est l’incroyable solidité de celle qui en est le centre. Jamais Regina n’a renoncé à revenir à la vie, à rejoindre la lumière qu’elle entrevoyait au bout du trop long tunnel où elle souffrait.
Aujourd’hui, Regina en est sortie. Elle s’est peu à peu reconstruite et a trouvé une force intérieure qui lui permet de vivre heureuse. Mais elle ne peut pas se taire, le silence, dit-elle, c’est bon pour les coupables. Elle doit parler pour tous les enfants victimes aujourd’hui encore.
C’est pourquoi Regina crie. Très fort.