La Dépêche Le désaveu de la cellule Homicide 31

Affaire Alègre. Les dossiers Galbardi et Martinez retirés aux gendarmes.

Exit la cellule Homicide 31. Ce groupe d’enquête constituée, en juin 2000, autour de l’ex-adjudant Michel Roussel pour exhumer les meurtres de Patrice Alègre a vécu. Les juges Serge Lemoine et Fabrice Rives qui instruisent conjointement tous les dossiers criminels attribués à au tueur toulousain viennent de retirer aux gendarmes trois des cinq dernières affaires dont ils étaient encore chargés. Et pas les moindres. Il s’agit des assassinats de Line Galbardi, une prostituée frappée à mort en janvier 1992, dans une chambre de l’hôtel de l’Europe, de celui du travesti Claude Martinez retrouvé mort dans son studio un mois plus tard, et du viol d’une autre prostituée toujours en 1992.

Trois dossiers au centre de la deuxième affaire Alègre qui a éclaté après les révélations des deux ex-prostituées Patricia et Fanny au début de l’année 2003. Le dessaisissement des gendarmes intervient après des semaines de grande tension entre les hommes de la cellule homicide 31 et les juges qui les avaient déjà déchargés de l’enquête sur la mort de la jeune Valérie Réorda, une mineure de 16 ans, tuée en 1990 à Saint-Jory (notre édition du 20 janvier). Au palais de justice de Toulouse, l’attitude des gendarmes était de plus en plus ouvertement remise en cause. Et l’association des familles des victimes « Stop à l’oubli » avait écrit au garde des Sceaux pour se plaindre des méthodes d’homicide 31. « Témoignages non enregistrés, dépositions tronquées »… Des accusations graves qui posent nombre de questions sur la réalité des investigations des gendarmes depuis le déclenchement médiatique de l’affaire. Aujourd’hui les magistrats instructeurs sont déterminés à relancer ces enquêtes. C’est logiquement les policiers de la direction nationale pour la répression des atteintes aux personnes et aux biens (DNRAPB), déjà saisis du meurtre d’Édith Schleichardt en 1990 et des décès suspects de quatre travestis asphyxiés dans l’incendie de leur appartement en 1992, qui reprennent désormais tous ces dossiers. Un quasi-dépaysement judiciaire qui en dit long sur les coulisses de l’affaire Alègre.

G.-R. Souillés

Source: http://www.ladepeche.fr/article/2005/02/10/361678-le-desaveu-de-la-cellule-homicide-31.html

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