Le Nouvel Observateur Courrier de Patrice Alègre: Karl Zéro relaxé

Share Button

PARIS (Sipa) — Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé, vendredi, l’animateur de télévision Karl Zéro, de son vrai nom Marc Tellenne, poursuivi pour avoir lu à l’antenne en 2003 un courrier du tueur en série Patrice Alègre obtenu dans des conditions controversées.

En juin 2003, Karl Zéro, alors animateur du « Vrai Journal » diffusé sur Canal+, avait lu un courrier de Patrice Alègre, dans lequel le tueur en série reconnaissait les meurtres de deux prostituées, puis l’avait montré à l’écran.

Les noms de Dominique Baudis et de Marc Bourragué, qu’Alègre désignait à tort dans cette lettre comme les commanditaires de ces crimes, avaient été masqués. Mais les deux hommes avaient porté plainte.

La justice a estimé qu’il « n’était pas établi (…) que la lettre objet des poursuites soit sortie de la maison d’arrêt ou des mains du détenu Patrice Alègre en dehors des cas autorisés par les règlements ».

Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public qui demandait la relaxe de l’animateur et d’un journaliste de son équipe, Gadh Charbit, des faits de « sortie illicite de correspondance ».

Lors de l’audience le 12 octobre, Karl Zéro, vêtu d’un costume sombre, avait expliqué qu’un journaliste de son équipe, avait reçu le courrier et lui avait transmis. L’animateur a dit avoir demandé à la direction de la chaîne son sentiment quant à ce courrier.

« C’est le diffuseur qui donne le feu vert, c’est pas l’animateur qui l’impose », s’est-il défendu, avant de réfuter avoir donné une tribune à Patrice Alègre. « Des révélations comme ça, c’est pas rien », s’est-il justifié.

En marge de l’affaire Alègre, condamné en 2002 à la réclusion criminelle à la perpétuité pour une série de meurtres, a éclaté au printemps 2003 l’affaire Alègre-Baudis à la suite de déclarations de deux anciennes prostituées.

Celles-ci accusaient des policiers et des notables, dont Dominique Baudis, ancien maire de Toulouse et président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, et un substitut du procureur, Marc Bourragué, d’avoir participé à des soirées sadomasochistes dans les années 1990 à Toulouse avec le tueur en série.

L’affaire s’est soldée par un non-lieu général en mars 2005 en faveur des deux hommes, la justice estimant les accusations infondées. Dominique Baudis s’est désisté de sa plainte en juin. Marc Bourragué, absent de l’audience, avait maintenu sa constitution de partie civile. Le tribunal l’a débouté de ses demandes.

nvm/pas/mw

Source: http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121116.FAP5274/courrier-de-patrice-alegre-karl-zero-relaxe.html

 

Laisser un commentaire