Hotel de ville de Paris, le 8 Aout 2013

À l’occasion de la manifestation contre les placements abusifs d’enfants, qui se déroulait à Paris le 8 août dernier, le Cercle des Volontaires a rencontré Chérif Delay, l’un des enfants victimes de l’affaire d’Outreau. Douze ans après l’éclatement de cette affaire, Chérif, aujourd’hui âgé de 23 ans, nous raconte son parcours pour se reconstruire et son combat au quotidien pour rester debout. Il nous interpelle sur l’omerta des pouvoirs publics français sur ces affaires de pédo-criminalité, mais aussi sur les œillères de beaucoup de nos concitoyens concernant l’existence de réseaux pédo-criminels.

 

L’affaire d’Outreau, est souvent qualifiée de « fiasco judiciaire », qui serait caractérisé par l’errance du juge Burgaud, et par une accumulation d’erreurs et de faux témoignages. Cette affaire reste pourtant une énigme. A l’issu du procès en appel du 1er décembre 2005, un verdict d’acquittement général pour l’ensemble des accusés est rendu par le jury. Sur les dix-huit personnes accusées, seulement quatre seront définitivement condamnées. Dans le même temps, douze enfants seront reconnus victimes et indemnisés pour les viols qu’ils ont subit, selon leurs déclarations, par prés de soixante-dix personnes. Comment la justice peut-elle reconnaître un crime et les victimes de ce crime, sans pour autant rechercher les coupables ?

Alors que la prescription des poursuites menaçait d’enterrer définitivement la vérité en octobre prochain, la Cour de Cassation a rendu un arrêt le 24 juillet 2013, appelant Daniel Legrand (l’un des treize acquittés dans l’affaire d’Outreau) à comparaître dans les prochains mois devant le Tribunal de Douai.

Jennifer Cingouin