(France Dimanche) Jean-Pierre Coffe : Face à la pédophilie !

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Le chroniqueur culinaire Jean-Pierre Coffe vient de publier un ouvrage autobiographique dans lequel il évoque un événement dramatique de son enfance.

 

Orphelin de père à deux ans, Jean-Pierre Coffe a eu une jeunesse douloureuse. Mais à 10 ans, alors que la guerre vient de s’achever et qu’il a été placé dans un pensionnat de religieux, l’enfant va vire une expérience particulièrement traumatisante. Les faits se sont déroulés à Nancy.

« Après quelques séances de catéchisme, je me suis vite rendu compte que les dix commandements n’étaient pas les mêmes selon la place tenue dans la hiérarchie catholique. Quant aux voeux de chasteté, certains frères les avaient purement et simplement oubliés… » écrit Jean-Pierre qui va alors assister, impuissant à une scène de pédophilie ! A l’époque, ainsi qu’il l’explique, le jeune homme n’a même pas idée de ce que signifie le mot. « Mais, ajoute-t-il, un adulte en soutane qui tripote un mineur, je connaissais. »

Un soir, tandis que les enfants viennent de se coucher dans le dortoir, un frère fait sa ronde pour vérifier que les pensionnaires dorment bien. Le petit Jean-Pierre fait semblant. Il se souvient : « une demi-heure après le couvre-feu, il (le frère) est sorti discrètement de sa chambre et s’est approché du lit de mon voisin, avant de lui caresser le visage, de se pencher pour l’embrasser sur le front, puis sur la bouche. Il a ensuite glissé sa main sous les draps, qui se sont rapidement soulevés en cadence. Le frère s’est ensuite relevé, a tiré les draps, et tendu la main. Mon voisin s’est levé, l’a suivi dans sa chambre… »

Comprenant bien que la situation n’est pas normale, Jean-Pierre Coffe, quelques jours plus tard questionne l’enfant. Ce dernier nie en bloc, et Jean-Pierre est convoqué par le surveillant de nuit qui lui explique que cette nuit-là, le garçon et lui ont prié la Sainte Vierge. Puis, l’adulte l’accuse d’avoir de mauvaises pensées, et menace de l’envoyer en conseil de discipline.

Sa punition sera bien pire. Mis à genou, fesses nues, le pauvre gamin va recevoir une fessée à coups de ceinturon. « Soixante et un ans plus tard, je garde une cicatrice sur la main que je tentais d’interposer entre mes fesses et la boucle du ceinturon. » « A me dégoûter à jamais de la pratique religieuse », conclut Jean-Pierre Coffe.

Christian Morales

Une vie de Coffe, chez Stock

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