MAJ le 14 Avril 2016
Les procès se suivent et se ressemblent en ce doux pays … Comme d’accoutumée, la carte des faux souvenirs a été brandie avec insistance pour contrecarrer des accusations d’inceste remontant aux années 90 que Anouk, la fille de Chantal, a renouvelé ce jour devant la Cour. Comme d’accoutumée aussi sa maman qui avait réagi à ces révélations par une réaction de protection serait selon l’Accusation une manipulatrice, induisant le « classsique » Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP) chez sa fille.
Ce 11 Avril 2016 fût consacré pour son début aux préparatifs du procès: tirage au sort des jurés, présentation des Parties et des témoins, tous les protagonistes de l’affaire étaient présents, dans une salle clairsemée d’une quinzaine de personnes. Chantal Clos, dans le box des accusés semble usée par 6 ans et demi de prison, mais elle semble aussi très heureuse de voir dans le public quelques visages familliers. Sa fille et sa soeur étaient là, elles vont témoigner à ce procès, ainsi que de nouveaux témoins. Chantal a répété regretter l’action pour laquelle elle a été condamnée en 2013, avoir « passé l’autre rive », quand elle a enlevé et séquestré en 2009 l’avocate de son ex-mari. Elle fût autorisée par la Présidente à serrer sa fille dans ses bras quelques minutes sous le contrôle de son avovate (elles sont interdites de contact depuis le jugement en première instance).
A la barre, l’ex-mari a reçu des remontrances de la Présidente, frôlant l’outrage à magistrat pour son état d’excitation, cette dernière lui sommant de se calmer, lui rappelant qu’il n’était pas « au bar du commerce » et lui demandant de jeter son chewing-gum.
L’après midi, alors que la salle est remplie par beaucoup détudiants en droit, et face à Maître Aubert, avocat à l’accusation et spécialiste en droit familial, Anouk a renouvelé les accusations d’inceste qu’elle n’avait jamais reniées. Elle a relaté de nouveaux détails notamment des « pénétrations digitales », déclarant se souvenir très bien d’un ongle particulier de celui quelle accuse, son géniteur, un ongle de guitariste, décrivant la douleur qu’il provoquait. Pour l’accusation il s’agit là de faux souvenirs induits dont Anouk serait la victime (nos lecteurs se rappellent très certainement que l’an dernier à Rennes, au procès Outreau 3, un psychologue Québéquois avait donné le « coup de grâce » en appliquant pendant des heures soporifiques cette théorie fumeuse aux frères Delay, pourtant reconnus victimes par la Justice et qu’il n’avait jamais rencontrés, et encore moins expertisés (Lire l’article de Dondevamos « Outreau et les faux souvenirs, le retour d’une théorie obscurantiste« ). Le SAP (syndrome d’aliénation parentale, « oeuvre » du pro-pédophile Richard Gardner), a quant à lui été invoqué aujourd’hui à Melun pour expliquer toute cette affaire. Anouk, elle, a simplement reconnu avoir suivi sa mère.
Un voisin (accusé lui aussi à l’époque de viol par Anouk), évoque pour chantal et sa fille un syndrome lié à l’accumulation compulsive de biens, pour expliquer pourquoi elles avaient tant d’objets chez elles quand elles exerçaient une activité de brocante pour tenter de survivre financièrement. Apparement anodine, cette question de l’habitat de Chantal Clos avait aussi passionné le Journal Le Monde dans son article du 7 Janvier 2010 intitulé « Une encombrante voisine »: http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/01/07/une-encombrante-voisine_1288583_3224.html
Chantal a été malmenée ce jour par les témoignages des Parties Civiles (Policiers, enquéteurs …). Elle subit toujours un lourd traitement médicamenteux, et elle est suivie psychologiquement tout comme sa fille. On apprend aussi que Chantal a fait 2 tentatives de suicide depuis son incarcération dont les conditions sont très difficiles. Quand la Présidente lui demande si elle a des projets pour l’avenir, elle déclare qu’à bientôt 60 ans elle souhaite avant tout profiter de sa famille, faire du bénévolat, et reprendre l’activité de son association consacrée à l’aide aux victimes, l’ICW – Collectif des mères.
Les Parties Civiles demandent à ce que Chantal Clos soit condamnée à 30 ans de réclusion pour tentative d’assassinat avec préméditation, charge que la Présidente a écarté car Chantal est présente ce jour pour répondre uniquement et de nouveau en cet Appel d’enlèvement et de séquestration, charges punies par la loi de 20 ans d’emprisonnement et pour lesquelles elle avait été condamnée à 15 ans en première instance.
Les personnes qui nous donnent des informations sur le déroulement du procès et qui se trouvent sur place perçoivent une ambiance lourde, en tout cas pour le moins tendue. Il ne faudrait pas que les partisans de la Partie Civile ou du public ne s’égarent. De notre côté il n’est pas question de faire le moindre scandale, nous resterons parfaitement calmes et courtois afin que les débats continuent à se dérouler dans la sérénité nécessaire à un procès équitable.
A suivre …
Alf Red pour Pedopolis.com
Lire la suite : Procès en Appel de Chantal Clos (Jour 2) – Un témoin favorable à Chantal Clos sommé de comparaître.
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