Dans les pas de la star du Seigneur des Anneaux, Corey Feldman, lui-même victime d’abus sexuels enfant, a accusé cette semaine l’industrie du cinéma américain de protéger les pédophiles.
«Ils se refilaient leurs victimes entre eux.» Près de trente ans après ses premiers pas au grand écran, Corey Feldman, n’a rien oublié. Les scènes d’abus sexuels, les procédés d’intimidation… Hollywood était presque une cour de récréation pour les prédateurs selon l’acteur. «C’est un endroit où les adultes peuvent plus que n’importe quel autre endroit du monde avoir des liens directs et inappropriés avec les enfants», a expliqué le comédien au Hollywood Reporter cette semaine.
Deux jours après les accablantes déclarations de Elijah Wood, qui révélaient notamment les «réseaux organisés» agissant dans l’ombre de l’industrie du cinéma, ces nouvelles paroles résonnent comme un véritable tir de mortier.
L’acteur de 44 ans, connu du grand public pour ses rôles dans Vendredi 13 et Les Goonies, n’y est pas allé par quatre chemins. Selon lui, Hollywood est un nid à pédophiles. Et cela ne date pas d’hier…
«Ils se connaissent tous entre eux»
Enfant star dans les années 80, Corey Feldman a lui-même été abusé sexuellement. S’il lui a fallu des années de thérapie pour panser la plaie, d’autres ont eu moins de chance. C’est le cas de son grand ami Corey Haim, mort à l’âge de 38 ans après être tombé dans la drogue. «Il a été plus sévèrement touché que moi, raconte l’acteur. Moi, je n’ai subi que quelques attouchements (…) Corey, lui, a vraiment été violé.»
Pire encore, les prédateurs dont ils ont fait les frais seraient depuis toujours protégés dans le sérail d’Hollywood. «Je pense que le violeur de Corey Haim n’était pas un cas isolé et c’est peut-être pour cette raison qu’il n’a jamais été mis en cause depuis toutes ces années». Et d’ajouter: «Ces types-là sont capables de menaces et d’intimidation pour faire taire les gens. Une chose est sûre, ils se connaissent tous. Demandez à n’importe quel enfant du groupe dont je faisais partie à l’époque: Ils nous échangeaient entre eux.»
Pourtant loin de pouvoir révéler le nom de ses agresseurs, Corey Feldman se dit encore aujourd’hui contraint de garder le silence. Et ce, même s’il sait en toute âme et conscience que des prédateurs courent toujours à Hollywood. «Je ne peux pas citer de noms (…) J’adorerais être le premier à le faire, mais je ne peux pas.» En cause, la peur d’être accusé de diffamation et de poursuites judiciaires.