(AFP / AP / Reuters / Le Figaro) Laurence Rossignol «choquée» que Roman Polanski préside les César

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La ministre des Droits des femmes a fustigé le choix du réalisateur du Pianiste pour présider la cérémonie récompensant les meilleurs films français de l’année.

Invitée ce vendredi 20 janvier sur France Culture, la ministre du Droit des femmes Laurence Rossignol a jugé «surprenant et choquant» le choix qu’a fait l’Académie des arts et techniques du cinéma en désignant Roman Polanski comme président de la 42e cérémonie des César, qui aura lieu le 24 février. «Je trouve surprenant et choquant que l’histoire d’un viol dans la vie d’un homme ne pèse pas», a déclaré Mme Rossignol à la radio. Et pour cause, le réalisateur du Pianiste et de Rosemary’s Baby est impliqué dans une affaire de viol sur mineure remontant à 1977, aux États-Unis.

«C’est un choix qui témoigne, de la part de ceux qui ont décidé de le nommer président des César, d’une indifférence à l’égard des faits qui lui sont reprochés», a-t-elle estimé. «En fait, ce n’est pas grave, pour les organisateurs, que Roman Polanski soit poursuivi aux États-Unis et ait à son actif le viol d’une (…) enfant de 13 ans». Cette décision s’inscrit selon elle «dans une espèce de banalité à l’égard du viol», «ce que les féministes désignent comme étant la culture du viol dans laquelle nous évoluons».

Le silence d’Alain Terzian

Une association féministe a appelé jeudi à un rassemblement de protestation le jour de la cérémonie devant la salle Pleyel à Paris, où se tiendra la remise des César. Une pétition sur change.org pour la «destitution de Roman Polanski comme président des César» avait recueilli vendredi à la mi-journée plus de 42.000 soutiens.

Jeudi, l’ex-ministre de la Culture Aurélie Filippetti avait en revanche souhaité «qu’on laisse (Roman Polanski) présider cette cérémonie», saluant un «très grand réalisateur». Il a reçu huit César à ce jour. «C’est quelque chose qui s’est passé il y a 40 ans», avait-elle dit. L’Académie des arts et techniques du cinéma et de son président Alain Terzian n’a toujours pas commenté ses réactions de la part des associations féministes et de la ministre du Droit des femmes.

Né en France de parents polonais, Roman Polanski, 83 ans, avait été poursuivi en 1977 en Californie pour le viol d’une adolescente de 13 ans. Libéré sous caution après 42 jours de prison, le cinéaste qui avait plaidé coupable de «rapports sexuels illégaux» avec une mineure, s’était enfui des États-Unis avant le verdict.

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