(AFP / Le Figaro) Le réalisateur Roman Polanski renonce à présider les César

Le réalisateur Roman Polanski renonce à présider la 42e édition des César, les récompenses annuelles du cinéma français, annonce son avocat à l’Agence France-Presse en raison de la polémique, qu’il juge « injustifiée », déclenchée par des associations féministes contre sa nomination

L’association Osez le féminisme était montée au créneau, appelant à une manifestation devant la salle Pleyel le soir de l’événement. Une pétition demandant la destitution du cinéaste circule, recueillant plus de 60.000 signatures ce matin. Nombreux avaient été les internautes à manifester leur mécontentement à l’aide du hashtag «BoycottCesar», qui avait fait de nombreux émules.

Âgé aujourd’hui de 83 ans, Roman Polanski avait été poursuivi en 1977 en Californie pour le viol d’une adolescente de 13 ans. Libéré sous caution après 42 jours de prison, le cinéaste qui avait plaidé coupable de «rapports sexuels illégaux» avec une mineure, s’était enfui des États-Unis avant le verdict.

Lundi, plusieurs soutiens du réalisateur franco-polonais s’étaient fait entendre. Gilles Lellouche, dans Le Parisien, avait jugé le scandale absurde, sans pour autant excuser les faits reprochés au cinéaste. «En France, on fait des polémiques de tout. On meurt de ça dans ce pays. Selon moi, il faut être cohérent. Polanski vit en France depuis quarante ans. Les faits qui lui sont reprochés précèdent cette arrivée. Depuis toutes ces années, il fait du cinéma ! À ce moment-là, il fallait lui interdire de vivre sur notre territoire ou d’y travailler», a déclaré l’acteur, avant d’ajouter «même la victime, elle la première, en a assez de cette histoire ! Faire un scandale seulement aujourd’hui parce qu’il est président des César, ça n’a pas de sens.»

Même son de cloche du côté de François Berléand. «Je ne cautionne pas ce que Polanski a fait il y a quarante ans, mais c’est un homme que je respecte profondément, et il a toute sa place aux César», a affirmé le comédien.

Jusqu’au sommet de l’État, on s’écharpe sur la question. La ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol, s’est déclarée «choquée» par la décision de l’Académie des arts et techniques du cinéma, tandis que la ministre de la Culture Audrey Azoulay a refusé d’alimenter toute polémique, précisant vouloir clore cette affaire.

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