Cédric Cornet avait écopé de deux ans de prison avec sursis et une inscription au Fichier des auteurs d’infraction sexuelle sur mineure de moins de 15 ans en février 2019.
Condamné mais élu. Une contradiction qui n’a pas arrêté Cédric Cornet, ce dimanche 28 juin, lors du second tour des municipales. L’homme a été élu dans la ville du Gosier, au sud de Pointe-à-Pitre, avec 49,97 % des voix contre 25 % pour son principal opposant, relate Libération. En tout, il a même récolté 4 724 suffrages. Rien d’anormal jusque-là au détail près que l’homme a été condamné, le 5 février 2019, à deux ans de prison avec sursis, cinq ans de suivi socio-judiciaire, 16 000 euros d’amende et donc une inscription au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais), le tout pour atteinte sexuelle sur mineure de moins de 15 ans. A l’époque, Libération raconte que Cédric Cornet n’avait pas pris l’audience au sérieux ; il pensait alors être relaxé comme lors de la première audience en 2018.
Les faits, eux, remontent à 2013. Alors vice-président de la région Guadeloupe, dirigée par Victorin Lurel, sénateur, député et ancien ministre des Outre-Mer, il donnait des cours de soutien. Il se serait adonné à des attouchements sexuels sur une fillette de 13 ans. Mais celle-ci en parle à une assistante maternelle de son collège et porte plainte, ce qui mènera donc au premier procès.
De nombreux élus déjà condamnés
Lors de sa première relaxe, Cédric Cornet avait joué la carte de la provocation en indiquant sa candidature pour les municipales de cette année. Il disait être la victime d’un « piège politico-judiciaire ». Profitant de la désorganisation de l’opposition, mais également du bénéfice du doute, il a donc été élu le week-end dernier. Pendant la campagne, il a également accusé l’assistante sociale du collège d’avoir fomenté un plan contre lui afin de « le piéger ». L’assistante de l’Education nationale et le rectorat ont porté plainte pour diffamation. Non inéligible, Cédric Cornet a gagné son pari. D’ailleurs, Libération rappelle que de nombreux élus exercent en Guadeloupe malgré des condamnations pour corruption, favoritisme ou détournements de fonds publics.