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(AFP et Le Point) Procès de Valérie Bacot : ses avocates assignent l’État en justice pour « faute lourde »

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Nouveau rebondissement dans l’affaire Valérie Bacot. Les avocates de la femme jugée aux assises de Saône-et-Loire depuis lundi 21 juin 2021 pour avoir assassiné son mari violeur et proxénète, ont assigné l’État en justice pour « faute lourde », accusant notamment les autorités de n’avoir pas pris en compte des signalements de violences. « Une assignation en responsabilité pour faute lourde a été déposée au tribunal de Paris compte tenu des nombreux dysfonctionnements », a indiqué, mardi 22 juin, à l’Agence France-Presse maître Nathalie Tomasini laquelle, avec maître Janine Bonaggiunta, défend Valérie Bacot.

Ces dernières avaient défendu Jacqueline Sauvage, symbole des violences conjugales, condamnée pour avoir tué son mari puis graciée en 2016. Elle est décédée l’an dernier. Maître Tomasini a, en particulier, pointé du doigt les « tentatives de signalement » que Kévin Polette, fils de Valérie Bacot et de son mari Daniel Polette, avait faites avec Lucas Granet, le petit ami de sa sœur, Karline, en février 2016, et qui n’ont pas été suivies d’effet. Lundi 21 juin, Lucas Granet a déclaré à la barre qu’une première tentative avait été faite à la gendarmerie de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) où « la réponse a été que c’était pas leur secteur », selon lui, puis à La Clayette où « on nous a dit que madame devait venir elle-même ».

Des faits requalifiés en agression sexuelle

Aucune trace de ces échanges n’a été retrouvée, l’avocat général disant avoir « du mal » à y croire. Valérie Bacot, 40 ans, est jugée pour avoir assassiné d’une balle dans la nuque, le 13 mars 2016, son mari qui était également son proxénète, et qui l’avait violée alors qu’il était encore le compagnon de sa mère, à l’âge de 12 ans. Elle encourt la perpétuité.

Maître Tomasini dénonce également la requalification des faits pour lesquels avait été jugé Daniel Polette en 1995 : d’abord poursuivi pour viol sur Valérie Bacot, ce qui est un crime passible des assises, les faits avaient été requalifiés en simple agression sexuelle, moins lourdement sanctionnée. De plus, après sa condamnation, des permis de visite de Valérie Bacot à son beau-père en prison avaient été accordés, alors qu’elle « était mineure et avait été violée », souligne maître Tomasini, précisant que la liste des dysfonctionnements n’était pas exhaustive.

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