Le 26 août 2020, une psychologue est assassinée d’un coup de fusil dans son cabinet à Annecy. Le tireur était le père d’une de ses patientes. Le procès a début le mardi 21 juin 2022, et de nombreuses informations ont été révélées par Le Monde.
Jugé pour assassinat, Albert Blanc a tué la psychologue de sa fille d’un coup de fusil le 26 août 2020, dans son cabinet à Annecy. La victime, Morgane Nauwelaers, avait 33 ans et était mère d’un enfant en bas âge. Lors de ce procès, rapporté par Le Monde, Louis, le mari de la victime avec qui il partageait son cabinet, a été entendu. « Morgane me dit qu’elle est en train de faire un signalement judiciaire », a expliqué le trentenaire. Le jour du drame, il a vu Albert Blanc dans la salle d’attente. Quelques minutes plus tard, il entend un coup de feu et se précipite dans le bureau de son épouse. Au passage, il aperçoit Albert Blanc, fusil à la main. « Je lui prends son fusil et lui assène plusieurs coups sur la tête », a raconté Louis. Ensuite, son récit rend compte de la scène d’horreur à laquelle il assiste : « Toute la partie basse de son visage est explosée […] Il y a un trou énorme. Il ne reste plus rien ». Par la suite, l’attention du tribunal est portée vers le signalement judiciaire que souhaitait faire la psychologue. Morgane Nauwelaers s’apprêtait à faire un signalement concernant Albert Blanc pour attouchements sexuels commis sur sa petite-fille, mais également sur sa fille, la patiente, quarante ans auparavant. Des faits d’inceste qui se multiplient, et similaires à celle de l’affaire Duhamel. Cependant, sa patiente et sa fille, ne souhaitaient pas porter plainte contre l’accusé, ne se sentant pas « prêtes ».
« C’était pour régler un problème, c’était pas pour tuer »
Malgré cela, la psychologue continue d’essayer de convaincre sa patiente, en vain. Morgane Nauwelears a donc prévenu sa patiente qu’elle va faire un signalement dans les jours à venir. Le Monde rapporte des informations effrayantes : à la suite de la décision prise par la psychologue de procéder à un signalement, Albert Blanc avait minutieusement préparé son crime à venir. L’accusé se défend : « C’était pour régler un problème. C’était pas pour tuer. Cette femme, je ne la connaissais pas ». Interrogé sur la nature du signalement dont il allait faire l’objet, il a expliqué : « Pour nous, ça devait être placé aux oubliettes, dans les secrets de famille. J’avais dit à ma petite-fille : ‘On oublie et on n’en reparle plus’. Avec ma fille, c’était différent. J’allais lui raconter une histoire dans son lit et, une fois, je lui ai caressé le sexe. Elle s’est raidie. Ça s’est arrêté là. » Un récit glaçant, qui peut rappeler des histoires similaires. Puis il a continué : « Mais ça dépend des époques. En ce moment, on fait beaucoup de cas de la parole des femmes et des enfants. Moi, quand j’étais gosse, un pêcheur m’a demandé plusieurs fois de lui montrer mon robinet. Ca m’a pas traumatisé ». Sur le meurtre, Albert Blanc a dit que c’était « une connerie » mais que la victime était « entêtée ». Après avoir entendu la fille de l’accusé, qui a reconnu avoir donné les informations de sa psychologue à son père afin qu’il puisse la trouver, ainsi que sa femme, le verdict est tombé. Le jeudi 23 juin 2022 Albert Blanc a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.