Les chroniques de Svali n°25 – Une Interview de Brice Taylor, première partie

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par Svali

Brice Taylor est une survivante d’un programme MK-ULTRA dont elle a dénoncé les abus rituels. Elle est l’auteur du livre  »Thanks for the memories : the truth has set me free » (Merci aux souvenirs : la vérité m’a libérée), où elle expose les intrigues du gouvernement et l’emploi  »d’esclaves sexuelles » par des gens haut placés. Elle est également propriétaire de EEG Spectrum, centre de soins par travail sur les ondes cérébrales, situé en Caroline du nord. Elle a gentiment accepté d’être interviewée pour cet article et de partager ses sentiment sur ce sujet. Ça vaut le coup de l’écouter, c’est une personne courageuse et son combat pour elle-même et sa fille est des plus inspirants.

Question : Brice, comment en es-tu venue à dénoncer les abus rituels et/ou le contrôle mental ? Qu’est-ce qui a motivé ta décision ? Comment as-tu trouvé le courage de parler ?

Réponse : J’ai commencé à dénoncer les abus rituels parce que j’étais en cours de guérison de mon passé de victime et ma récupération semblait l’exiger. Étant mère de trois enfants, je me suis sentie obligée d’en parler pour alerter le public de ce qui se passait et pour venir en aide à ceux qui souffraient des mêmes abus. Je n’ai jamais emprunté les voies de la prudence. Ma vie me semblait toujours en danger et j’ai donc continué à parler pour me mettre en sécurité et apporter de l’aide à mes enfants et aux autres. Je ne sais pas si j’ai agi avec ce qu’on appelle  »courage » pour faire ces dénonciations, mais mon instinct maternel était et est toujours si profond que je n’ai fait que ce que je devais faire – et cela m’a demandé de faire des choses que la plupart des gens trouveraient effrayantes. Comme de vouloir risquer ma vie en disant les choses publiquement. Ne rien faire était bien plus terrible pour moi, parce que je savais que ces abus continueraient encore et encore sauf s’ils étaient exposés et stoppés. L’amour de mes enfants et de l’humanité reste mon seul moteur. Et Dieu reste ma force.

Question : De quelle manière as-tu commencé à retrouver les souvenirs de ton propre trauma ? Quels sont les facteurs qui ont déclenché le processus de ces souvenirs ? As-tu cherché à confirmer tes souvenirs ? Si oui, qu’as-tu trouvé ?
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Réponse : Au début des années 80, je pense avoir commencé à me souvenir  »inconsciemment », mais à cette époque il m’était toujours difficile de faire remonter des souvenirs vers mon esprit conscient, à cause du programme de contrôle mental qui, à ce moment-là, dictait ma vie. Les premières tentatives de mon esprit conscient pour divulguer les activités dans lesquelles j’étais impliquées se soldèrent par des migraines en relation avec la programmation. Dès que les expériences de mon inconscient eurent créé une menace de divulgation de secrets bien verrouillés pour raison de sécurité nationale. J’ai eu un accident, un choc frontal, ma tête heurta le pare-brise de la voiture. Bien que n’étant pas gravement blessée en apparence, il semble que ce coup sur le front a engendré un début de communication entre mes deux hémisphères cérébraux d’une manière nouvelle. Les souvenirs ont commencé à affluer à ma conscience, suivis de près par les ordres programmés me faisant penser que j’étais folle, me donnant des migraines, me poussant à appeler mes contrôleurs et rapporter ce dont je me souvenais et/ou m’incitant à me suicider.

Au début il m’a fallu affronter mes parents. Ce fut ardu, mais la vérité était dite. Ma mère pleura quand je lui racontais mes souvenirs. Je lui ai dit qu’elle et le reste de la famille faisaient tous partie des abus dont je me souvenais. Elle n’a jamais renié mes souvenirs, elle disait qu’elle me croyait mais que de son côté elle avait oublié. Elle m’a accompagnée pendant toutes ces années et comme elle a financé mes deux premiers livres et m’a conseillé de dire la vérité quelle qu’elle soit, je pense qu’elle croit que tout est vrai, malgré son absence de souvenirs. Ses larmes étaient éloquentes. Elle a écrit en fait un chapitre de mon dernier livre, qui explique ce qu’elle a vécu avec les troubles de personnalités multiples dont mon père est atteint et tous ces abus vécus par la famille. Je suis reconnaissante à ma mère de son aide en ce sens, car ce qu’elle a écrit a été d’un grand recours pour les autres survivants et leurs familles.

Mes souvenirs ont été confirmés en partie par des sources connues. Mes souvenirs au gouvernement m’ont été d’autant plus confirmés personnellement quand des agents des services secrets m’ont approchée. À une occasion, un agent des services secrets de la Maison Blanche s’est retrouvé (mystérieusement!?) assis à côté de moi dans un avion pour me dire de ne pas donner de noms dont je me souviendrais ni de parler. Je n’ai pas donné de noms pendant plusieurs années lors de mes témoignages dans des églises ou mes rencontres avec des spécialistes de la santé mentale. L’une de mes plus grandes confirmations fut de me conformer aux désirs de l’agent des services secrets de la Maison Blanche et de ne pas citer de noms.

Souvent après mes entretiens (où je ne donnais pas le nom des coupables), des survivants et des thérapeutes me rencontraient pour que je donne (en privé) le nom de ces gens-mêmes qui m’avaient abusée. Il y eut toute sorte de menaces pendant ces années, beaucoup trop pour les mentionner mais l’une d’entre elles qui m’a fait savoir que j’étais absolument sur la bonne piste fut lors de l’incendie de mon bureau, où se trouvait mon équipement d’EEG Spectrum qui me servait à pratiquer avec les survivants le dernier stade d’entraînement par ondes cérébrales. Je suppose que cette technologie qui aide les survivants de traumas à apprendre comment rester alertes et attentifs et ne pas se dissocier est efficace, montre qu’ils ne souhaitaient pas vraiment voir cette possibilité de guérison et de libération au service d’autres. Pour s’assurer que j’avais compris que ce n’était pas un accident, mais un avertissement pour cesser et renoncer, ils avaient placé deux sacs de cendre provenant de l’incendie devant chez moi, que je pouvais voir depuis la fenêtre de la cuisine. Au lieu de renoncer, j’ai commandé trois autres machines EEG et pu ouvrir un bureau de huit pièces, où je pourrai recevoir davantage de gens pour les effets bénéfiques de cet entraînement par les ondes cérébrales !

En tant que survivants, il nous faut presque jouer au plus fin pour traverser en un seul morceau les retours de bâton et il est certain que depuis les tortures et le conditionnement par la torture, nous avons plus l’habitude des coups durs que la plupart des gens. Nous sommes capables d’encaisser les coups si nous le voulons. Je choisis cette solution. Je n’aurai jamais survécu autrement. Mais c’était avant. Aujourd’hui il semble plus facile de sortir des groupes organisés de manipulateurs qui tentent de contrôler autrui parce qu’il y a de plus en plus de professionnels qui révèlent les abus rituels et le contrôle mental, et de survivants qui guérissent. Nous survivants accédons à un rôle important – rôle qui ne peut être passé sous silence. Je pense que la vérité émerge comme jamais auparavant et c’est une période très intéressante. Je n’aurais jamais pu imaginer il y a des années qu’en l’an 2000 on me donnerait la possibilité de toucher des millions de gens sur le Channel 13 News pour parler des abus rituels et du contrôle mental et de voir validé mon discours par un chef du FBI à la retraite et une thérapeute qui a parlé des 60 survivants qu’elle a aidés qui disent les mêmes choses que moi ! Le psychiatre de la FMSF (False Memory Syndrome Foundation = fondation pour le syndrome des faux souvenirs) interviewé, lorsqu’on lui a demandé tout de go s’il faisait partie de la CIA a répondu,  »Je ne sais pas si je fais partie de la CIA, peut-être le savent-ils. » Ça veut dire quoi ce type de réponse ?

De nombreux, nombreux survivants sont aidés de plus en plus pour guérir et leur guérison a pavé le chemin de la grande révélation des faits à révéler au public. Je pense que les expériences des survivants, mises toutes ensemble, identifient clairement les nombreux problèmes qui doivent être ramenés au premier plan pour être résolus. De plus en plus de gens écoutent et la vérité émerge par des moyens auxquels je n’aurai sincèrement jamais pensé de mon vivant. J’en suis encouragée. (Fin de la première partie)

Traduction Hélios pour pedopolis

Source (page 97): http://www.fichier-pdf.fr/2012/11/24/ritual-abuse/

 

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