Hollande a reçu Florence Cassez à l’Elysée, mais refusé cet honneur aux enfants victimes de viols à Outreau ! (Jacques Thomet, 26 Janvier 2013)

Comme Sarkozy en 2011, Hollande vient de refuser de recevoir les douze enfants d’Outreau violés, reconnus comme victimes et indemnisés après les assises de 2004 et 2005.

Voici la réponse récente de Pierre Valleix, conseiller Justice de François Hollande, à une lettre de la mère de famille qui héberge trois de ces victimes. Elle demandait au président d’accueillir à l’Élysée tous ces enfants, la plupart devenus majeurs, et oubliés dans la cacophonie des assises au profit d’adultes acquittés :

« (…) Le chef de l’État ne peut, sans porter atteinte à l’indépendance de la justice, intervenir dans une procédure judiciaire. Il ne peut pas, non plus, critiquer ou commenter un (sic) décision de justice.

Aussi ne peut-il pas recevoir les enfants dont vous avez la charge.

Je peux cependant vous assurer que la volonté de lutter efficacement contre toutes les formes d’atteinte à l’intégrité des mineurs est au cœur des priorités du président de la République et du gouvernement. » (…)

J’ai appris cette décision incompréhensible au moment où Florence Cassez, condamnée à 60 ans de prison au Mexique et libérée pour un vice de forme, devenait la nouvelle héroïne des médias, avec retransmissions en direct par les TV en continu, y compris sa réception…à l’Élysée hier soir par le président et Mme Valérie Trierweiler !

Or Florence Cassez n’a pas été innocentée, mais libérée par la cour suprême de justice mexicaine uniquement pour non-respect de ses droits lors de son arrestation avec son amant Israël Vallarta, chef du gang des « Zodiacos », spécialisé dans les enlèvements criminels. Cette opération de détention avait été répétée le lendemain par la police pour les médias télévisuels. La juge de la Cour suprême a bien précisé que la Française n’avait été déclarée ni innocente ni coupable dans son arrêt.

Manifestement, la gauche au pouvoir ne tient pas à rouvrir le dossier Outreau, trop explosif comme le révélera mon livre. Les explications du conseiller de François Hollande pour ce refus sont contredites par la réalité, pour employer une litote :

1- Il n’y a aucune « procédure judiciaire » en cours à Outreau. C’est fini. Il n’y a plus d’appel possible. Mais l’Elysée le sait-il ?

2- Recevoir des enfants violés et indemnisés par l’État n’a rien d’une « critique ou d’un commentaire d’une décision de justice». C’est la moindre des reconnaissances de la Nation pour ces petites victimes.

3- A l’inverse, cet argument aurait justifié que l’ex-détenue au Mexique ne soit en aucun cas reçue à l’Elysée au lendemain d’une « décision de justice ».

Mais dans cette dégradation des valeurs, que dire de la présence à l’Elysée hier soir, aux côtés de Cassez, de son avocat Frank Berton ? Celui-là même qui a fait partie de la meute de robes noires acharnées à malmener, insulter et traiter de mythomanes, parfois pendant des heures, les enfants sodomisés à Outreau !

Cet étrange personnage, lui, a bu le champagne à l’Élysée. Les petits d’Outreau, eux, alternent les tentatives de suicide dans le silence…

Source: http://www.jacquesthomet.com/2013/01/26/8995/

 

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