Vous comprendrez combien le temps m’a manqué hier soir à la télé (LCP) pour révéler en quelques minutes ce qui m’a pris 24 mois à découvrir dans une horreur quotidienne, y compris ces tentatives de suicide de petites victimes.

Mais l’important aura été de lancer publiquement la balle de cette contre-enquête, avec l’espoir que ce ne sera pas un feu de paille dans une presse tellement timorée, pour ne pas dire plus.

Merci en tout cas au journaliste Arnaud Ardoin, pour avoir eu le courage d’organiser ce débat. Respect !

Un point important de mon argumentaire est passé à la trappe faute de temps : deux des douze enfants reconnus comme victimes et indemnisés par l’Etat alignent les tentatives de suicide depuis les assises. Pour protéger leur intimité, je ne publierai pas leurs noms ni leurs prénoms.

Avant-hier, l’un d’eux a tenté de se pendre. Il a été sauvé de justesse par un adulte. C’était sa troisième tentative, les deux précédentes en se coupant les veines.

Un autre des douze a déjà commis trois tentatives de mettre fin à ses jour, y compris avec l’absorption d’eau de Javel.

Huit ans après les acquittements de 13 des accusés, les pouvoirs publics, les services sociaux de défense de l’enfance et le conseil général du Pas-de-Calais (responsable des enfants d’Outreau), sans oublier les médias, ont livré à un total abandon tous les mineurs violés à Outreau.

Pis encore : Chérif Delay, l’un des douze devenu majeur, ne peut même pas rencontrer son frère, lui aussi victime et interné dans un foyer puisqu’il est encore mineur. Chérif vient encore de m’appeler pour vous dire combien il tente de se reconstituer malgré toutes les difficultés à oublier son martyre.

Par contre, leur mère Myriam Badaoui, qui a purgé une lourde peine de prison pour viols sur eux, est autorisée à contacter son enfant mineur, à le voir, alors que l’arrêt des assises l’avait déchue de ses droits parentaux.

Les scandales sont innombrables dans cette affaire, véritable imposture de la vérité, comme les énumère mon investigation.

Toutes les petites victimes sont devenues des bombes humaines à retardement, pour elles autant que pour ceux qu’elles continuent de mettre en cause.

Si un drame quelconque venait à éclater, ce que redoute à chaque instant et ne souhaite pas, faut-il le préciser, les autorités responsables de leur abandon ne pourront plus s’abriter derrière le laïus : « on ne savait pas »…

D’avance, je les tiens pour responsables de toute éventuelle tragédie, et je le crierai urbi et orbi, avec votre relais indispensable sur tous les réseaux sociaux.

Source: http://www.jacquesthomet.com/jacquesthomet/2013/03/22/outreau-deux-des-enfants-victimes-de-viols-enchanent-les-tentatives-de-suicide-dans-lindiffrence-de-letat-et-de-la-presse/