Pédophilie : la loi du silence (avec Marie Grimaud, avocate, spécialiste de l’enfance maltraitée)

(France 5, C à dire) Pédophilie : la loi du silence (avec Marie Grimaud, avocate, spécialiste de l’enfance maltraitée)

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Le sujet est encore tabou et très peu documenté. Pourtant, les mineurs sont les premières victimes des violences sexuelles.

Selon le ministère de la Justice, quatre affaires de violences sexuelles sur dix sont des agressions sexuelles sur mineur. Mais il semblerait que la réalité soit difficile à évaluer car toutes les victimes ne sont pas en mesure d’en parler et de porter plainte. Dans un rapport sur la protection des mineurs victimes d’infractions sexuelles, publié au nom de la commission des lois du Sénat, on peut lire les résultats d’une enquête de l’Ined sur la population, menée en 2015. Il en résultait que près de 40 % des viols ou tentatives de viols déclarés par les femmes avaient lieu avant l’âge de 15 ans. Pour les hommes, le taux monte à près de 60 %. Plus spécifiquement, un quart des femmes et un tiers des hommes interrogés dans cette étude ont expliqué que ces faits avaient débuté avant l’âge de 11 ans.

 

Selon une autre enquête « Contexte de la sexualité en France » (CSF) réalisée en 2005 et 2006, les attouchements et les rapports forcés concernant des mineurs ont souvent lieu dans un cadre familial ou dans une autre sphère de socialisation (école, groupe de pairs) et sont très majoritairement le fait de personnes connues de la victime.

En 2017, 8 788 plaintes ou signalements pour des faits de viols concernant des victimes mineures ont été enregistrés par les services de police et de gendarmerie, d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur. La hausse est de plus de 11 % en 2017 et de 7 % en 2016 des faits de viols sur mineurs dénoncés aux autorités. L’effet « Weinstein » et « #MeToo » est passé par là Pour autant, malgré ces chiffres, l’ONDRP estimait en 2016 que moins de 4 % des viols sur mineurs font l’objet de plaintes. 70 % de celles-ci sont classées sans suite et 30 % sont instruites mais la moitié d’entre elles sont correctionnalisées, selon les chiffres du ministère de la Justice publiés cette année.

Au final, seuls 10 % des plaintes sont jugées pour viol en Cour d’Assises ou au tribunal pour enfants soit… 0,3 % de l’ensemble des viols. Autre chiffre saisissant, les condamnations pour viol sur mineurs ont baissé de 40 % en dix ans. Comment expliquer alors que si peu de plaintes aboutissent à une condamnation ?

Nous en parlons avec Marie Grimaud, avocate, spécialiste de l’enfance maltraitée.

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