Titre d’origine : Procès de Melun : 15 ans pour Albenque
Seul sept des dix accusés vont donc passer le reste de la nuit à la maison d’arrêt de Melun. Les trois autres -Emmanuel Sadoul, Jean-Max Capmarty et Bernard Seigneury- ont quitté le palais de justice de Melun sous escorte policière, tentant de dissimuler leurs visages.
Les réquisitions
C’est Michel Albenque, 49 ans, le chef de ce groupe d’hommes, qui a écopé de la peine la plus lourde de 15 ans de réclusion criminelle. Le visage caché derrière ses grandes lunettes, emmitouflé dans un large pull-over bleu, il n’a pas réagi à l’énoncé du verdict, gardant l’attitude impassible qu’il avait adoptée au cours des deux semaines de procès.
« Michel Albenque a entendu cette peine », a déclaré son avocat Me Benoît Chabert visiblement soulagé à l’issue de ce verdict. « Le jury a expliqué, le jury a compris, le jury a vu ce regard des victimes. Maintenant c’est l’avenir. Aux victimes d’avancer, de comprendre qu’elles ne sont plus victimes. A Michel Albenque de poursuivre son chemin ».
Les victimes, dont quelques-unes étaient présentes à cette heure tardive dans la salle d’audience, se sont montrées déçues par ce verdict. « Enculé de sa race », a murmuré un jeune homme pendant la lecture de la décision. « Ce n’est pas normal, les faits sont toujours là », s’est ensuite insurgé F. 19 ans, la principale victime de Michel Albenque.
« Je me sens mal ce soir », a-t-il ajouté au bord des larmes, les mains enfouies dans les poches de son jean, le menton baissé. Le verdict l’aidera-t-il à tourner la page? « J’ai pas le choix de tourner la page. Il faut que je vive. Mais pour moi c’est pas assez », soupire ce jeune homme qui espère un jour avoir une « famille et des enfants, oui ».
Interdiction d’exercer
« C’est une peine qui me convient », a noté à contrecœur, Me Jean Chevais, avocat de l’association l’Enfant Bleu, partie civile au dossier. « La Cour a prononcé une interdiction définitive d’exercer une activité en relation avec des mineurs. C’est un garde-fou à la fois utile et nécessaire ».
Patrick Arwacher a été condamné à 10 années de réclusion criminelle, Daniel Berdoyes à 12 années de réclusion et Jean-Marc Smadja à huit ans d’emprisonnement ferme. Son avocat a annoncé son intention de faire appel de cette condamnation.
Raimund Tinnes, Claude Jaubert et Denis Pages ont tous trois été condamnés à cinq années d’emprisonnement dont 42 mois avec sursis, assortis de trois années de mise à l’épreuve et d’une obligation de soins, comme pour MM. Sadoul, Capmarty et Seigneury. Ces trois derniers ont passé en détention provisoire une période qui couvre celle à laquelle ils ont été condamnés, et sont ressortis libres de la salle d’audience.
(AP)