La protection de l’enfance, en ce début de XXIème siècle, est marquée par une régression majeure.
L’évaluation du témoignage des enfants victimes de maltraitance conclut de plus en plus souvent au déni de la réalité de ces violences. Après la mode de l’aliénation parentale et des enfants menteurs, c’est désormais le règne des « faux souvenirs ». Les parents protecteurs se trouvent d’emblée suspectés d’instrumentaliser leurs enfants, et les professionnels, qui soutiennent l’enfant, d’être partisans ou partiaux ; pendant que les auteurs s’érigent en victimes.
Vous vous rappelez, en janvier? Ces attentats, à l’issue desquels on a eu l’injonction d’ « être Charlie ». Six mois plus tard, après un procès d’Outreau où la censure a battu son plein, où les esprits critiques ont été taxés de « secte », d’ « allumés du missel », de « groupuscule », de « révisionnistes », de « complotistes » et même « d’extrême droite » par de trop nombreux médias, où est Charlie? Il n’est certes pas dans ces médias, qui, en revanche, n’hésitent pas à propager les théories d’un lobby très actif pour discréditer la parole des enfants victimes.
Un être humain a un psychisme qui, grâce aux interactions extérieures, au fur et à mesure de sa vie, va construire une confiance en lui et en l’autre, qui va l’aider au cours de sa vie.
Selon les associations de protection de l’enfance, l’affaire de pédophilie d’Outreau dévoilée en 2001, a mis à mal la prise en compte des témoignages d’enfants par la justice.
A l’occasion de la journée des droits de l’enfant, il semble utile de rappeler les conséquences désastreuses d’Outreau sur la prise en compte de la parole des enfants telles qu’elles ont été présentées dans une communication au Conseil de l’Europe à Strasbourg en 2011 lors d’un colloque « Violence et droits de l’enfant en Europe, état des lieux » organisé par Regain et la chaire Unitwin (Gérard Lopez)
Nous avons tous été sur-informés pendant l’affaire dite d’Outreau. Elle a traumatisé les consciences et déstabilisé l’institution judiciaire. Jamais une affaire retentissante n’avait aussi peu divisé l’opinion publique. Comme si l’esprit critique avait été anesthésié. Pourquoi ?
Dix ans après, il est temps de s’interroger, de façon dépassionnée, sur ce phénomène qui nous a submergés.
Outreau, un symbole de l’erreur judiciaire ? Que treize des dix-sept accusés aient été acquittés après un ou deux procès, n’est-ce pas le fonctionnement normal de la justice ? Le véritable problème n’est-il pas celui de la détention provisoire ? Outreau, un fiasco judiciaire ? Oui, mais ce n’est pas celui qui a été dit.
C’est à ce décryptage qu’« Outreau, l’autre vérité » vous invite. Un film qui ne laisse aucune place à la fiction. Un film qui repose exclusivement sur des documents et sur de nombreux témoignages, tous inédits.
DÉCRYPTAGE – Neuf familles, dont les enfants auraient été abusés sexuellement par trois éducateurs de l’institut médico-éducatif Les Nivéoles à Voiron, lancent un nouvel appel pour demander la levée de toutes les zones d’ombre sur ces événements. Les faits se seraient déroulés en 2014 et début 2015. L’enquête préliminaire sur cette affaire compliquée n’a que trop traîné selon les familles, qui craignent un classement sans suite.