Les Chroniques de Svali n°32 – Considérations de médecine légale sur les cas de traumas rituels (Partie 2)

➤ Considérations de médecine légale sur les cas de traumas rituels Page 126 / 140

Traduction Hélios

Auteur: Sylvia Gilotte, avocate

Il existe de nombreux indicateurs comportementaux et psychologiques caractéristiques chez les enfants qui subissent des traumas rituels. Pour les professionnels qui jugent des cas d’abus sexuels sur enfants, ainsi que d’autres types d’abus, ces indicateurs devraient être pris comme des « drapeaux rouges » justifiant l’assistance d’un expert et un traitement particulier. L’abus sexuel est un composant universel du trauma rituel. Un enfant qui a été traumatisé rituellement peut donc présenter un certain nombre de signes et symptômes physiques et comportementaux qu’on pourrait observer habituellement dans les cas impliquant un abus sexuel.
Cependant, la manière dont l’abus sexuel et d’autres types d’abus sont perpétrés sur des enfants conduit en général à des symptômes supplémentaires et révélateurs qui sont relativement spécifiques aux abus rituels.

Le Dr Catherine Gould est membre d’un groupe de travail sur les abus rituels et l’une des cliniciennes les plus respectées et reconnues du pays dans le traitement des victimes de ce type d’abus chez l’enfant. Elle a rassemblé une liste exhaustive de signes et symptômes d’abus ritualisés chez des enfants que de nombreux professionnels trouvent extrêmement utile.

Sommaire:

Signes et symptômes des traumas rituels chez les enfants – Cas et fréquence – Le comment et le pourquoi des traumas rituels – Importance de l’élément psychologique – Techniques et méthodologies utilisées par les auteurs de traumas rituels – Impact des abus sur la divulgation, l’évaluation, l’investigation et les poursuites judiciaires – Preuves physiques – Preuves médicales – Preuves psychologiques et comportementales – Recommandations aux professionnels – Procureurs, avocats et policiers – Médecins et dentistes – Psychologues, thérapeutes et personnels de santé mentale – Assistantes sociales – Représentants du CASA et tuteurs mandatés – CONCLUSION

 

➤➤ Signes et symptômes des traumas rituels chez les enfants

 

CAS ET FRÉQUENCE

Il n’existe actuellement aucun système dans la nation pour remonter les informations ou faire la distinction entre l’incidence des traumas rituels et des autres formes d’abus sur enfants. Les sceptiques prétendent que les allégations d’abus rituels sont le résultat de l’imagination délirante d’enfants ou de techniques de suggestion de la part des adultes et de thérapeutes professionnels. Hélas, la nature monstrueuse et inconcevable des abus rituels sur des enfants offense notre sensibilité et nous répugne tellement que la tendance est soit de fermer les yeux soit de trouver des raisons pour dire que cela n’existe pas. Le plus gros problème, malgré tout, est qu’une grande majorité de professionnels qui travaillent directement ou indirectement avec des enfants victimes de maltraitance sont incapables de reconnaître les indicateurs essentiels de ces abus. La plupart des cas de traumas rituels restent donc non identifiés en tant que tels dans le système de protection de l’enfance, avec des conséquences tragiques et à long terme autant pour les victimes que pour la société. De nombreux experts admettent, par ces raisons, que ce sujet des abus rituels sur enfants souffre d’un manque d’information, d’investigation et de poursuites judiciaires.

Alors qu’obtenir de vrais chiffres de la prévalence du trauma rituel est une tâche difficile étant donnés le secret et la criminalité entourant le phénomène, il existe néanmoins de plus en plus de preuves que le problème des traumas rituels est considérablement plus répandu que jamais. Sur les 2709 membres de l’Association de Psychologie Américaine qui ont répondu à l’enquête, 30 % ont répondu qu’ils avaient vu des cas d’abus rituels ou en lien avec la religion. Dans ce groupe, 93 % ont répondu qu’ils pensaient que des dommages et/ou un supposé ritualisme avaient bien eu lieu. Dans un sondage similaire avec des thérapeutes s’occupant de clients présentant des troubles de dissociation, 85 % des 1185 personnes interrogées rapportèrent une opinion comparable sur les traumas rituels, comportant l’existence de contrôle et programmation mentale associés.

Dans un article de 1995 intitulé « Barrières culturelles et économiques à la protection des enfants de l’abus rituel et du contrôle mental », le Dr Catherine Gould indique que  » pour la seule année 1992, Childhelp USA a consigné 1741 appels se rapportant à un abus rituel, Monarch Resources à Los Angeles en a consigné approximativement 5000, Real Active Survivors en a enregistré presque 3600, Justus Unlimited au Colorado en a reçu presque 7000 et Looking Up dans le Maine en a traité environ 6000″. Cela dénote un nombre alarmant de demandes par assistance téléphonique, même si on réduit les chiffres ou qu’on tient compte des redondances. Le Dr Kathleen Faller a réalisé une analyse sur la recherche empirique d’abus rituels. Elle note qu’il y a une grande similitude dans les déclarations d’abus faites individuellement par des enfants et des adultes, et que les études démontrent une confirmation indépendante de telles allégations. Étant donné qu’il existe des récits historiques d’abus rituels remontant à plusieurs siècles et que des enfants dès l’âge de deux ans et des adultes de quatre-vingt dix ans continuent dans le monde entier à faire des récits d’abus en relation avec des traumas rituels, il serait temps de tirer la sonnette d’alarme quant au peu réalisé pour accroître la prise de conscience du problème par des professionnels. Bien que dans l’impossibilité totale de stopper ou d’éradiquer le problème, nous devons dépasser le déni et commencer à comprendre la dynamique de ces abus pour que nos paradigmes d’investigation puissent changer en conséquence. Si nous n’abordons pas directement le problème, nous pouvons être sûrs que les générations futures récolteront certaines choses d’une manière proportionnelle à notre propre ignorance et négligence.
LE « COMMENT » ET LE « POURQUOI » DES TRAUMAS RITUELS

Dans la mesure où il existe de nombreux rapports se rapportant à des traumas rituels qui traversent les siècles et les cultures, il est difficile de mettre le doigt sur les origines exactes du trauma rituel, que l’on parle d’abus sur enfants ou d’une technique de contrôle mental. Le continent nord-américain a été peuplé d’un nombre si varié de cultures que les abus ritualisés sur des enfants sont probablement originaires de plusieurs sources. Il semblerait pourtant qu’une vaste majorité de victimes appelant à l’aide aujourd’hui dans ce pays proviennent d’un héritage européen, il est donc probable que de nombreuses pratiques ritualistes remontent sur ce continent à des systèmes de croyance païens qui continuent à être secrètement pratiqués par des générations.

Dans une société à prédominance judéo-chrétienne, des symboles sataniques peuvent convoyer un message archétypal puissant aux victimes, particulièrement s’il est utilisé conjointement avec de graves traumas et tortures. Il n’est donc pas nécessaire que les responsables aient un quelconque système de croyance spirituelle derrière leurs pratiques ou activités. Autant dire que quelle que soit la motivation, une croyance religieuse, le désir sexuel, le pouvoir ou le contrôle mental sur la victime, les sectes utilisent un cadre ritualisé pour maltraiter, exploiter et manipuler des enfants et d’autres victimes. Donc en tant que groupe, leur structure intérieure aussi bien qu’extérieure fonctionne pour fournir une arrivée d’enfants et pour protéger les membres de poursuites criminelles.

A. Importance de l’élément psychologique

Comme mentionné plus haut, créer une dissociation et un TDI (trouble de dissociation d’identité ou trouble des personnalités multiples) est le résultat délibéré d’un trauma rituel. Chaque individu qui survit virtuellement en tant que victime d’une secte et à son endoctrinement développe obligatoirement une capacité à se dissocier. La dissociation est un processus psychologique qui permet à une personne de se séparer de ses propres pensées, sentiments et actes, particulièrement lors d’un événement ou d’une expérience extrêmement traumatisante ou qui menacent sa survie. Ce processus peut engendrer des changements dans la mémoire et autoriser l’individu à fonctionner comme si le trauma ne s’était pas produit. En effet, c’est le moyen que possède la psyché de survivre à une situation autrement impossible tout en préservant une zone de fonctionnement sain.

La dissociation, et plus spécifiquement le TDI, sont les conditions psychologiques qui permettent aussi aux responsables de trauma rituel et d’abus de fonctionner d’une manière contradictoire à la « Jekyll et Hyde » – manifestant des personnalités plus « normales » le jour, et des personnalités « rituelles » la nuit. Il est impossible de comprendre les abus rituels sans prendre conscience des rôles que la dissociation et le TDI jouent dans le processus. Par exemple, des femmes sont souvent programmées pour devenir « amnésiques » concernant leur implication dans la secte pendant les années où elles portent un enfant, assurant à la secte l’entrée normale de toute descendance pour un endoctrinement précoce.

Comme la dissociation peut être une conséquence naturelle d’abus et de traumas et qu’elle est tellement répandue dans les cas impliquant un trauma rituel, les professionnels devraient prêter une attention particulière à tout symptôme de dissociation chez un enfant qu’on suppose avoir été maltraité – sexuellement ou d’une autre manière. De nombreux signes et symptômes énumérés plus haut dans de ce document relèvent de la dissociation qui a pu s’ensuivre est un résultat de traumas rituels. De plus, une fois la dissociation et le TDI compris et acceptés comme une triste réalité de ce type d’abus, aucun professionnel faisant une expertise ou une investigation du cas ne devrait être surpris ou offusqué si le responsable présumé ne ressemble ni n’agit comme étant « capable » d’actes engageant un comportement aussi odieux et agressif que le trauma rituel. Pour utiliser une maxime bien connue : c’est malheureusement, la « nature de la bête ».

B. Techniques et méthodologies utilisées par les auteurs de traumas rituels

Les auteurs de traumas rituels, les « bourreaux », désirent contrôler totalement et complètement leurs victimes. Cela signifie dans la réalité priver la victime de sa propre « volonté », y compris la volonté de vivre ou de mourir. Pour la victime, le « choix » est souvent présenté comme une « allégeance à la secte » ou « la mort pour soi ou les autres », ce qui occasionne un effet dissuasif puissant à toute révélation. Briser psychologiquement un enfant par la peur, l’intimidation, et de graves traumatismes est l’une des premières étapes. L’usage de drogues pour amplifier le processus de dissociation est courant et dans les sectes sophistiquées ou « orthodoxes », cela peut en fait se faire pendant que l’enfant se trouve in utero.

Les drogues, dont certaines sont spécialement conçues et concoctées par les membres des sectes, servent une variété de fonctions :

1) Elles rendent l’enfant plus docile et maniable 2) Elles fonctionnent comme un régulateur de la douleur et permettent à l’enfant de vivre un trauma sans perdre connaissance 3) Elles facilitent le maniement du rituel lui-même en altérant la conscience cognitive de l’enfant 4) Elles aident à faire tomber des barrières psychologiques 5) Elles rendent plus difficile pour l’enfant de maintenir des défenses et une forte connexion à la réalité 6) Elles encouragent la dissociation 7) Elles ont un impact sur la mémoire de l’enfant et sa perception de l’expérience

Avant même d’être maltraités dans un cadre ritualiste, les jeunes enfants et les tout-petits sont « pris d’assaut » par les bourreaux de diverses manières avec l’intention d’induire une dissociation et conditionner la victime à un trauma plus grave. Sont inclus les privations tactile, auditive, visuelle, olfactive et gustative et/ou une surcharge, ainsi que la manipulation et l’exploitation du système nerveux réflexe physiologique en voie de maturation de l’enfant. Les techniques couramment associées à « l’interrogation du prisonnier », comme l’isolement et le confinement de longue durée, ainsi que la privation de sommeil et sensorielle, sont aussi utilisées avec un grand succès.

Quand un enfant est de manière répétée gardé la tête sous l’eau jusqu’à être pris de panique, il va apprendre de façon naturelle à se dissocier de l’expérience. Si l’enfant réagit faiblement pendant un rituel ou une programmation, il pourra être « puni » par des électrochocs ou un aiguillon jusqu’à ce qu’il se conforme totalement en se retirant à l’intérieur de lui ou en se dissociant. Si l’enfant est enfermé dans un petit espace sombre (par exemple un petit placard ou une boîte ressemblant à un cercueil) avec plusieurs araignées, insectes et autres petites bestioles qui terrifient l’enfant, il ne lui faudra pas longtemps pour voir que la dissociation est le seul échappatoire. Il est important de noter qu’aucune de ces techniques terrorisantes et induisant une dissociation n’affiche de signe extérieur d’abus – juste des dégâts émotionnels et psychologiques à long terme.

Les dirigeants des sectes sont habituellement extrêmement intelligents. Ils sont aussi très au fait des méthodes pour induire douleur et torture qui ne laissent pas de marques ou de preuves physiques (par exemple en utilisant des épingles, des aiguilles, les électrochocs, etc.), et comme on peut s’y attendre, ils ont des siècles de pratiques du trauma à leur actif. De plus, ils sont au courant des affaires légales et juridiques et conçoivent leur rituels de sorte que les enfants qui pourraient faire des révélations soient discrédités. Enfin, les sectes savent que l’activité dans laquelle ils s’engagent est si outrée qu’elle en devient invraisemblable pour le commun des mortels. Étant donnée les expériences sur les victimes de l’Holocauste, une telle manière de penser n’est pas sans mérite.

Il est clair que l’aspect le plus anxiogène du trauma rituel se rapporte aux récits de mutilation et sacrifice d’enfants, au cannibalisme, et à l’utilisation de sang, de fèces et d’urine dans les cérémonies rituelles. En dépit de la documentation historique d’une telle activité, il est extrêmement difficile d’imaginer un tel comportement dans un cadre moderne. Bien sûr, il était de même impossible pour la plupart des gens d’imaginer les crimes d’Hitler, Staline, Idi Amin, Manson, Dahmer, etc. Si nous voulons donc aborder ce problème avec un quelconque succès, nous devons dépasser nos propres perceptions et expériences limitées – peu importe le degré d’inconfort que peut entraîner ce processus.

Pour comprendre et se confronter à ce phénomène, nous avons à accepter le fait que la plupart des survivants de traumas rituels décrivent non seulement des abus sexuels graves et des tortures, ils rapportent aussi avoir été exposés à d’autres actes plus monstrueux. Une étude sur les traumas rituels (effectuée conjointement avec un projet de recherche à l’université du Colorado à Boulder) évoque des résultats qui semblent cohérents avec les récits de survivants de ce pays et d’ailleurs.

• 100% ont subi des agressions et rapports sexuels • 97% ont été torturés • 97% ont été obligés à participer à des rapports sexuels avec un groupe d’adultes • 97% ont été témoins ou ont été forcés à participer au sacrifice d’un animal • 94% ont été sodomisés • 88% ont été drogués • 88% ont été témoins ou ont été forcés de participer à un sacrifice humain • 82% ont été témoins ou obligés à participer à du cannibalisme • 76% ont été forcés à torturer d’autres personnes • 70% ont servi pour de la pornographie infantile • 58% ont servi pour de la prostitution infantile • 33% ont été obligés d’engendrer des enfants pour un sacrifice ultérieur

Ces chiffres ont été rapportés par des survivants adultes et sont conformes avec tout ce que nous avons entendu sur les abus rituels d’enfants. En complément des chiffres ci-dessus, bon nombre de ces survivants ont révélé qu’ils avaient développé des troubles de personnalités multiples/de dissociation d’identité suite à leurs abus. La plupart ont rapporté leur père ou mère était leur premier bourreau. Les bourreaux mentionnés en dehors des membres de la famille comprenaient des médecins (30%), des prêtres (18%) et des enseignants (15%). Tous les survivants ont parlé d’abus ayant démarré dès le plus jeune âge.

Dans le cas d’enfants, des groupes organisés de bourreaux déploient de grands efforts pour créer des scénarios de rituels qui rendront invraisemblables des révélations où les contradictions seront légion. De nouveau, des drogues sont utilisées dans le processus en vue d’incommensurables avantages.

Par exemple :
1) Comme le confinement et l’isolement sont une méthode efficace de conditionnement psychologique, des enfants décrivent souvent avoir été placés dans un placard ou une cage avec un lion. En réalité, ces enfants auront pu être mis face à un gros chien ressemblant à un lion – ou peut-être à un humain déguisé en lion. Si cette expérience est combinée avec l’utilisation d’effets sonores et d’hallucinogènes, elle semble très réelle à l’enfant. Cette méthode trompeuse assure une terreur absolue et un résultat, alors qu’en même temps, elle sert à discréditer une révélation ultérieure de l’enfant.
2) Des enfants rapportent fréquemment avoir été envoyés par train, bateau, sous-marin ou avion vers un endroit précis pour participer à une activité rituelle. Ils ont souvent les yeux bandés et on ne leur dit le nom de l’endroit qu’une fois arrivés. En réalité, ce transport peut n’avoir été que simulé et un faux nom d’endroit donné. Ou l’enfant peut, en fait, avoir été mis dans un avion qui a simplement volé en cercles pendant 20 minutes, avec une destination finale falsifiée. Dans tous les cas, les faits sont déformés pour discréditer des révélations ultérieures.
3) L’usage de personnages de dessins animés et de héros en costume est fréquemment communiqué et est spécialement efficace avec de très jeunes victimes. Les enfants qui dévoilent dans ce cas des abus sont supposés avoir eu affaire à des cauchemars très imaginatifs.
4) Les sectes intergénérationnelles possèdent d’autres techniques de protection. Par exemple, certains bourreaux qui assistent à un rituel peuvent, en fait, être des membres reconnus de leur communauté. Pour rendre délibérément confuses les enfants victimes, des membres de la secte peuvent introduire d’autres adultes qui sont faussement identifiés comme de nouvelles figures publiques bien connues.
Si une révélation survient plus tard et quand c’est le cas, les « bourreaux » innocents qui sont cités avancent des alibis solides et sont utilisés à leur insu par la secte pour discréditer toute investigation.

Bien que les enfants utilisés par les sectes organisées deviennent des victimes régulières tout au long de l’année, il est important de savoir que certaines dates de calendrier ont une signification spéciale pour les bourreaux dont les activités sont aussi basées sur des systèmes de croyance sataniques et/ou païennes. De tels jours de cérémonies peuvent être établis (c’est à dire célébrés le même jour chaque année), comme les veilles d’Halloween et Halloween ; ou varier légèrement en fonction de considérations astrologiques (par exemple, Pâques, qui tombe même pour les chrétiens le premier dimanche après la pleine lune suivant l’équinoxe de printemps). Les pleines lunes, les éclipses, les solstices et les équinoxes sont des dates fréquemment célébrées au sein des sectes, comme le sont les anniversaires individuels – spécialement pour les mois et/ou les années du calendrier qui sont un multiple du chiffre « 6 ». En plus de ces dates facilement identifiables, la plupart des sectes individuelles célébreront aussi des dates qui n’ont une signification que pour elles. Bien que le sujet soit trop complexe pour être expliqué adéquatement dans ce document, il est finalement important que les professionnels comprennent que, de même qu’une dissociation répétée due à un trauma sévère peut conduire à la fin à un complet TDI, le « conditionnement » psychologique d’origine des victimes se dirige naturellement vers une « programmation » plus systématique et au bout du compte à un contrôle mental total. Une fois la psyché d’une victime enfant ou adulte en état de dissociation et fragmentée au degré nécessaire pour créer un TDI, les bourreaux des sectes se servent de techniques sophistiquées de contrôle mental pour créer divers alters dans la conscience de la victime. Par l’utilisation de la répétition de « séquences conditionnées stimulus-réponse », la victime va construire des alters séparés et distincts ou des personnalités qui peuvent être appelées à agir grâce à des « déclencheurs » pré-programmés. Ces « déclencheurs » peuvent être internes (par ex. une fête sacrée rituelle) ou externe (par ex. un appel téléphonique ou un signe de main).

Certains groupes de bourreaux ayant accès à des techniques et des équipements de programmation très avancés peuvent créer des systèmes de programmation extrêmement complexes et superposés chez les victimes, ce qui peut prendre des années à neutraliser et démêler par une thérapie. Tous les survivants de traumas rituels qui ont été programmés de manière systématique, semblent cependant présenter des catégories en commun de programmation basique qui sont conçues pour assurer une conformité à certaines directives. Ces programmes sont habituellement « sauvegardés » par des programmes secondaires et tombent dans des catégories du type « auto-blessures », suicide, rapport, écran, et programmes de noyage qui opèrent de la manière suivante :

• « Si je me souviens de mes maltraitances, je dois me couper ou me blesser afin de ne plus me souvenir • « Si je dévoile ma maltraitance aux autorités, je me tuerai » • « Si je suis placé en détention, je dois trouver un téléphone pour rapporter à la secte mon emplacement » • « Si je remarque que j’ai perdu du temps (pendant lequel j’ai été rituellement abusé et programmé), je me « souviendrais » tout d’un coup que j’étais en fait à l’épicerie » • « Si mon thérapeute approche de trop près un souvenir particulier de maltraitance, mon esprit sera inondé de souvenirs douloureux afin que cette thérapie ne puisse continuer et en rendre mon thérapeute responsable

C. Impact des abus sur la divulgation, l’évaluation, l’investigation et les poursuites judiciaires.

Le Dr Catherine Gould a déclaré que « …on peut abuser d’une centaine d’enfants de manière ritualisée, avec tout son cortège de terreur…avec tout simplement une volonté que cette centaine d’enfants fassent des révélations, avec un extrême retard de divulgation, couplé aux contradictions perçues dans les récits originaux, qui se finira souvent par de l’incrédulité et l’échec d’une investigation plus poussée et d’une poursuite ultérieure concernant ces allégations. Sans une compréhension correcte des dynamiques de ces abus et la manière dont il a touché les victimes, il est facile de rejeter sommairement des revendications légitimes de traumas rituels.

Même quand on tient sérieusement compte d’une déclaration et qu’on fasse une investigation, les professionnels doivent être conscients que des preuves médicales et physiques concrétisant un abus rituel sur un enfant sont difficiles à obtenir, surtout compte tenu du très grand retard de la divulgation. Bien qu’il soit prudent de demander que des tests de toxicologie et d’abus sexuels soient effectués sur l’enfant, le fait de recevoir des résultats négatifs ou non-concluants dans le cas d’un trauma rituel ne remet pas en cause les allégations de l’enfant. Ni le fait que certaines allégations spécifiques de l’enfant peuvent, en fait, être réfutées. Les sectes sont réputées pour utiliser des techniques sophistiquées pour simuler des scénarios rituels qui semblent extrêmement réels à l’enfant victime. Quand elles se combinent avec l’utilisation de drogues, les perceptions de l’enfant sur un événement sont efficacement manipulées dans le but de discréditer une révélation potentielle.

Ces facteurs peuvent être particulièrement frustrants pour les forces de l’ordre qui souhaitent mettre fin à cette activité. Il est cependant important de reconnaître que la nature même et la structure des sectes organisées les empêchent d’être infiltrées. Pour qu’un policier ou un enquêteur s’introduise dans une secte, il aura besoin d’avoir la confiance du groupe. Ce qui oblige nécessairement à s’engager dans des activités illégales et répugnantes, comme de boire du sang et de l’urine, manger des fèces, et participer au minimum à un sacrifice animal. Ce n’est qu’après ces tests et essais répétés qu’un individu aura la permission de participer à des rites plus intimes et monstrueux avec des abus sexuels sur enfant, des mutilations et des sacrifices. Il serait autrement tout à fait irréaliste d’envisager cette piste de poursuite.

Une surveillance physique et électronique de ces groupes peut s’avérer de même difficile ou impossible, même quand les dates de fêtes rituelles sont connues et comprises. Les cérémonies des sectes sont habituellement pratiquées tard la nuit dans des zones boisées loin de tout, ou dans des bâtiments sous le contrôle total des bourreaux. Ces sites sont très surveillés aussi bien avant, pendant qu’après l’événement. En fait, les enfants qui n’ont pas encore été terrorisés et programmés en vue d’un secret total sont plus susceptibles que les adultes qui sont activement impliqués, de dire à quel endroit cela s’est passé. Tout comme les adultes, les enfants ne sont malheureusement pas mis au fait à l’avance de l’endroit de la cérémonie. Ce n’est pas d’une grande utilité pour les forces de l’ordre.

Encore plus problématique est le fait que les agences des forces de l’ordre sont souvent infiltrées par les sectes, à tous les niveaux opérationnels. Ce ne devrait être une surprise pour personne car leurs membres sont préparés pour atteindre ces postes clés et il y a une économie et d’autres intérêts à protéger. Les membres de sectes qui sont placés stratégiquement dans le système ont habituellement une étape d’avance sur toute enquête afin de pouvoir interférer et faire dérailler efficacement les efforts d’investigation et de poursuites. Dans les réseaux de sectes sophistiqués, ces connexions avec le système peuvent fonctionner à de hauts niveaux, donc les professionnels travaillant avec des victimes de traumas rituels ne devraient pas être surpris de tomber sur la preuve qu’ils sont, eux-mêmes, « sous surveillance ».

Étant donné que tous ces facteurs créent des défis et des obstacles particuliers à surmonter de la part des professionnels, il pourrait être utile de décomposer le problème en plusieurs volets généraux :

1) Preuves physiques
Tout d’abord, il n’y aura que rarement une preuve physique pour confirmer des allégations d’abus dans des sectes organisées. À la différence des enquêtes criminelles avec des « bricoleurs » et des prétendus autodidactes qui pourraient produire un attirail de rituel ou même des victimes mutilées, les sectes intergénérationnelles sont hautement organisées et extrêmement secrètes concernant leurs activités. Les emplacements des rituels et le matériel de cérémonie sont soigneusement gardés avant, pendant et après les cérémonies rituelles. Comme le succès opératoire de la secte dépend d’un secret absolu, l’élimination complète et systématique de toute preuve est de la routine.

Des allégations de sacrifice rituel sont particulièrement difficile à prouver. Même dans des sectes où l’on demande aux membres de démontrer une ultime allégeance en offrant en sacrifice leur premier-né, la jeune femme en question est habituellement en début d’adolescence. Après avoir été fécondée par un (ou des) membre(s) de la secte lors d’un rituel, un travail précoce serait induit par une injection saline (par ex. à 6 mois de gestation) et le fœtus est ensuite offert et sacrifié dans une cérémonie consacrée. En raison de l’âge de la mère et de la taille du fœtus à la délivrance, une grossesse est rarement soupçonnée par le monde extérieur.

De manière plus courante, les victimes nouveaux-nés qui serviront dans les rites sacrificiels sont fournis par des « reproducteurs » au sein de la secte. Comme pour les bébés premier-nés des membres de la secte, il n’existe aucun enregistrement de l’existence de ces enfants, encore moins de leurs décès. De plus, les sectes organisées possèdent leurs propres méthodes et systèmes pour éliminer les corps et/ou les parties du corps. De nombreuses sectes soient possèdent ou ont accès à un crématorium, ils sont assistés par des médecins membres de la secte et/ou des médecins-légistes qui dissimulent la cause de la mort des victimes. Des méthodes moins sophistiquées pour éliminer les corps, comme de l’acide, des fours à chaux ou des broyeuses à végétaux ont cependant été également utilisées avec beaucoup d’efficacité.

2) Preuves médicales

Il est très difficile d’obtenir des preuves médicales concluantes soutenant les allégations d’un enfant sur de la maltraitance ritualisée et les viols. Comme les sectes utilisent souvent des électrochocs, des épingles et des aiguilles insérées sous les ongles ou dans les orifices sexuels ou d’autres orifices du corps, des estafilades au couteau ou des brûlures sur la peau du crâne, sous la plante des pieds ou dans les plis de peau, et autres méthodes qui rendent les blessures difficiles à détecter ou explicables autrement, les professionnels se retrouvent à expliquer dans un tribunal « pourquoi » de telles preuves n’existent pas.

Alors que des preuves de viol peuvent se révéler plus apparentes grâce au colposcope [voir Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Colposcopie] (par ex. des viols répétés du bourreau ont plus de chances de laisser une cicatrice dans les zones vaginales et anales des fillettes), de nombreuses sectes ont à leur disposition des médecins qui soignent et camouflent efficacement les preuves de viol. De plus, il est important de comprendre que les sectes préparent souvent très tôt les petites filles à des pénétrations sexuelles à l’aide d’instruments conçus pour détendre le vagin et l’anus de manière graduelle et non-traumatisante. Des divulgations tardives par les enfants réduisent la probabilité d’obtenir des preuves médicales et physiques concluantes, que ce soit par un examen ou un dépistage de drogue.

3) Preuves psychologiques et comportementales

Les enfants qui ont subi des viols manifestent de nombreux effets débilitants de leurs traumas. Cependant, des études montrent que des enfants qui ont été maltraités rituellement souffrent de plus graves problèmes et conséquences qui peuvent diminuer leur niveau de récupération, même avec un traitement. Cette preuve contredit les théories présentant la maltraitance ritualisée comme la pure imagination d’enfants, ou une bizarre substitution, un remplacement, et/ou un « faux souvenir » d’une enfance incestueuse. « Si les enfants qui prétendent être rituellement maltraités n’étaient en fait maltraités que sexuellement, leur symptomatologie devrait alors clairement ressembler et ne pas être plus grave que celle d’enfants simplement maltraités sexuellement ». Par voie de conséquence, les indicateurs psychologiques et comportementaux dans les cas de viol devraient être soigneusement évalués pour exclure tout trauma ritualisé.

Dans le trauma ritualisé, la terreur et l’intimidation utilisées par les bourreaux sont conçues si sévèrement que les enfants qui les subissent ne vont pas seulement se dissocier pendant le trauma, mais présenter aussi des troubles de mémoire empêchant de révéler leur supplice à celui qui les suit. L’usage de drogues pendant les rituels complique encore le problème parce qu’elles peuvent affecter la capacité de l’enfant à raconter clairement l’événement plus tard. Alors que les enfants peuvent présenter une large gamme d’indicateurs comportementaux de leurs traumas ritualisés, tant qu’ils n’ont pas été enlevés de leur environnement de maltraitance pendant une très longue période, une révélation verbale de leur part est improbable. Comme il est nécessaire d’avoir enlevé l’enfant des griffes des bourreaux depuis très longtemps pour obtenir une divulgation du trauma ritualisé, on ne devrait jamais utiliser cet extrême retard pour discréditer les allégations de l’enfant. Des enfants qui ont été traumatisés rituellement depuis leur naissance ou sur une période prolongée, peuvent aussi souffrir des effets du conditionnement psychologique et de la programmation, ainsi que du TDI (personnalité multiple). Les enlever d’un environnement qui renforce de tels conditionnement et programmation est extrêmement important. Une fois écarté des divers « encouragements » que fournit un environnement de maltraitance, le conditionnement et la programmation commencent souvent à se désagréger. Le résultat final est que le comportement de l’enfant (par ex. après avoir été dans une famille d’accueil pendant un an sans aucun problème important) peut se détériorer rapidement sans explication apparente. En réalité, la structure sous-jacente au conditionnement et à la programmation s’effondre, autorisant par là l’enfant à commencer à se souvenir et à guérir de son ancien trauma. Alors que le système protocolaire peut s’orienter vers l’enlèvement de l’enfant de son placement temporaire, un professionnel compétent reconnaîtra que cela peut ne pas être nécessairement dans le meilleur intérêt de l’enfant. Dans l’étude de Snow et Sorenson citée plus haut, les auteurs notent :
« La révélation est devenue une modalité et non un événement. Comme le processus de révélation a rapproché les enfants de leur douleur psychologique et de leur terreur, des problèmes de comportement et émotionnels ont émergé. Il est certain que les enfants semblent empirer avant d’aller mieux. Une dépression avec la sensation inhabituelle imminente de mourir de leur fait ou par quelqu’un d’autre, une extrême hyperactivité, une extériorisation d’agressivité, des peurs et des compulsions obsessionnelles, la reconstitution de maltraitance ritualisée et de violents conflits avec la fratrie caractérisent le comportement d’enfants progressant vers un processus de révélation ».

 

RECOMMANDATIONS AUX PROFESSIONNELS POUR LES « MEILLEURES PRATIQUES »

Procureurs, avocats et policiers

[Note : Les agents du maintien de l’ordre et les procureurs sont encouragés à lire soigneusement le paragraphe ci-dessus, ainsi que l’article en deux parties de la journaliste Civia Tamarkin intitulé « Problèmes d’investigation dans les cas de maltraitance ritualisée »]

Les investigations concernant les allégations de maltraitance ritualisée devraient se centrer autour de toutes les preuves confirmant les déclarations de la victime afin de pouvoir les utiliser plus tard au tribunal. Cela devrait naturellement inclure des auditions de tous les témoins qui auraient pu avoir connaissance de l’affaire : l’enfant et d’autres enfants qui auraient pu être impliqués dans l’affaire ; le(s) bourreau(x) supposé(s) ; la famille et la fratrie ; les personnes du voisinage, la garderie, ou autre environnement où est supposée se passer la maltraitance ; les enseignants et conseillers ; les médecins et professionnels de santé mentale qui évaluent ou traitent l’enfant ; l’assistante sociale, la famille d’accueil et les avocats CASA/tuteur mandaté qui ont pu être en contact avec l’enfant ; et tout individu ayant des indications possibles qui feraient avancer l’investigation. Gardez à l’esprit que dès que le processus d’audition dépasse le dossier de la victime, protéger l’information en lien avec l’enquête peut s’avérer impossible. Toute audition avec un juriste devrait être réalisé en compagnie d’un professionnel qui a une formation appropriée dans les techniques d’écoute/témoignages/auditions et une compétence dans la compréhension des abus rituels. Si nécessaire, il est possible de faire des travaux d’approche avec une équipe de deux professionnels spécialisés travaillant ensemble. Un professionnel qui est familier des cas d’abus rituels a plus de chances de comprendre les nuances subtiles et les significations cachées qui accompagnent ce genre de révélations. Cette connaissance est très importante pour orienter l’écoute/audition. Dans tout les cas où il est question de maltraitance rituelle sur enfant, toutes les questions suggérant une réponse devraient être évitées. Autant que possible il est extrêmement utile et avantageux de faire un enregistrement vidéo de l’interview. Quand plusieurs victimes ont été identifiées (par exemple quand une garderie d’enfants est impliquée) il est bon de faire une autre approche. Dans de tels cas, il vaut mieux compartimenter l’investigation en mettant un professionnel par enfant. Ces professionnels ne devraient avoir aucun contact entre eux pendant les premiers stades de l’investigation, mais devraient faire un compte-rendu de leurs découvertes respectives à une personne qui est choisie pour superviser et coordonner l’ensemble de l’investigation. Le but est de limiter une contamination croisée entre les victimes. Dans le même temps, on devrait prévenir les autres personnes ayant un contact avec les enfants – parents, assistantes sociales, tuteurs, etc. – qu’ils ne doivent pas interroger l’enfant et partager et relayer toute information ou révélation spontanée directement avec le coordinateur responsable. Pour évaluer la révélation d’un enfant, il est important d’envisager tous les aspects de l’histoire de cet enfant. Comme mentionné ci-inclus, les allégations concernant un trauma ritualisé contiennent souvent des éléments et des scénarios bizarres qu’un professionnel non formé pourrait facilement négliger – particulièrement si une partie de la déclaration de l’enfant est hautement improbable ou impossible.
Pour étayer concrètement une allégation ou une révélation de preuve, on doit d’abord tenter d’identifier l’endroit où la maltraitance a pu se dérouler, ainsi que tout objet, matériel, etc., qui ont pu servir pendant cette maltraitance.

Une des plus grandes erreurs faite par des professionnels au cours d’une investigation de ce type de cas est de ne pas lancer de mandat de recherche en temps opportun. De tels mandats devraient être demandés dès que possible – avant que les bourreaux incriminés n’aient l’occasion de s’enfuir ou de se débarrasser des preuves. Si les révélations de l’enfant incluent l’utilisation de choses comme des robes, capuchons, masques, couteaux, bougies, matériel de rituel, cages, « cercueils », chambres secrètes, tunnels, appareils photo, caméras, ordinateurs, livres, cendres, os, drogues, aiguilles, sang, urine, fèces, etc., tout mandat de recherche devrait alors inclure la description de ces éléments. Comme les enfants ont pu être trompés sur la nature d’un élément particulier (par ex. l’enfant pourrait identifier une caisse en bois ou autre conteneur comme un « cercueil »), il vaut mieux que le mandat soit formulé en excès qu’en manque. Par exemple, le mandat serait présenté de manière préférable comme suit « …coffre ou autre structure ressemblant à une boîte/conteneur avec couvercle, à la taille de l’enfant ».

La scène de tout crime supposé peut fournir une mine d’informations. La description par l’enfant de ce qui l’environne à l’époque de la maltraitance peut parfois être confuse et elle sera mieux comprise en faisant une recherche soigneuse et méthodique de la scène et de son environnement. Par exemple, un enfant pourrait raconter que le mur d’une chambre était noir, quand en fait le mur était drapé d’un tissu noir. Il est souvent possible de déduire la nature d’une incohérence en faisant observer des traces d’épingles ou autre dommage du mur qui indique qu’un drap a pu être utilisé. L’étape suivante logique serait de rechercher un emplacement de rangement hypothétique ou un coffre qui pourrait contenir du tissu ou autre matériau servant à draper.

L’utilisation de fluides corporels et de parties du corps étant courante dans les allégations de trauma ritualisé, il est important de décider s’il faut ou non rechercher des indices de preuve qu’elle soit directe ou une simple piste de ce genre de matériel. Si l’on pense que ce matériel est utile ou nécessaire, il devrait être rassemblé avec le même niveau de précision technique et de soin que les preuves similaires obtenues dans le cas d’homicide. Comme une grande partie de ce matériel devra être soumis à des analyses de laboratoire complètes, il est important de le conserver et le documenter sous bonne garde par un professionnel non contaminé.

Tout enfant qui a révélé un trauma ritualisé devrait subir un examen médical et psychologique dès que possible. La procédure plus détaillée recommandée ci-dessous (voir à « médecins » et « santé mentale ») est conçue pour documenter toute preuve physique ou psychologique et/ou dommage de l’enfant. Il fournira aussi à la victime le soutien thérapeutique nécessaire à une guérison, ainsi qu’une aide pour préparer l’enfant à un entretien au tribunal et en dehors. Les enquêteurs et procureurs devraient travailler en étroite collaboration avec des professionnels médecins et des spécialistes en santé mentale. Selon les indications données par l’enfant, ils devraient aussi demander à ce que des examens toxicologiques et autres examens spécifiques soient faits sur l’enfant. Les preuves médicales en lien avec les allégations devraient être documentées par des photos et toute déclaration faite par l’enfant pendant la procédure devrait être documentée par écrit.

Une surveillance clandestine pouvant se révéler difficile ou impossible dans la plupart des cas, on devrait envisager une surveillance électronique à chaque fois que c’est possible. Étant donné que de nombreuses sectes s’engagent aussi dans une activité criminelle en rapport, il peut y avoir des raisons suffisantes pour demander aux autorités légales de mettre la ligne téléphonique sur écoute ou d’accéder à d’autres informations. La pornographie infantile est une source stable de revenus pour de nombreuses sectes. Un matériel de ce genre doit être transportable physiquement pour la vente et la distribution, ou transmis par voie électronique de type ordinateur. Une autre activité criminelle supposée devrait être pareillement investiguée. « Suivre l’argent » est peut-être l’une des routes les plus productives à prendre pendant l’investigation d’un cas de trauma ritualisé.

Les professionnels des forces de l’ordre devraient avoir en tête qu’un examen au détecteur de mensonge n’a souvent qu’un intérêt limité dans les cas de trauma ritualisé. Il est non seulement peu probable que les méthodes employées par les bourreaux permettent des réponses « normales » à certaines questions, mais la présence de TDI ou de dissociations extrêmes pourra donner des interprétations et conclusions totalement inexactes. Dans de tels cas, il est hautement probable que le détecteur de mensonge interroge et teste en fait un « alter » ou « personnalité » qui n’a aucune connaissance ou culpabilité concernant l’acte en cours d’investigation. Par conséquent, l’utilisation d’un détecteur de mensonge n’est pas encouragée pour de tels cas.

Finalement, comme les procureurs ont la tâche ultime de prouver ces dossiers complexes au tribunal, ils ne devraient pas trop regarder à la dépense quand il s’agit d’obtenir l’assistance de témoins et de consultants experts. Cette assistance devrait être demandée aux tout premiers stades de l’enquête, avant d’agir de manière inappropriée et mettre peut-être en péril le dossier. Des experts qualifiés peuvent non seulement aider à faire une enquête correcte et à préparer le procès, ils peuvent être aussi inestimables pour instruire les juges et les jurés sur les dynamiques uniques du trauma ritualisé. Ils peuvent aussi témoigner si oui ou non il est nécessaire ou conseillé d’instaurer des mesures de protection lors du témoignage de l’enfant au tribunal.

Les enfants qui ont été longtemps impliqués dans une secte peuvent présenter un certain degré de troubles dissociatifs qui pose problème au tribunal. Quand on leur demande de témoigner devant leur(s) supposé(s) bourreau(x) ou quelqu’un d’autre connaissant leur maltraitance et conditionnement, ces enfants peuvent être « déclenchés » à devenir instantanément silencieux par un simple signe de main ou autre mécanisme extérieur pré-programmé. Dans de tels cas, il est impératif de demander un enregistrement vidéo du témoignage de l’enfant et qu’il soit pratiqué hors de la présence de son (ses) bourreau(x). On devrait prêter une très soigneuse attention aux changements subtils du comportement de l’enfant qui pourraient être en lien avec la façon de mener le contre-interrogatoire. On devrait demander une suspension de séance toutes les fois nécessaires pour s’assurer que l’enfant n’a pas été indûment influencé ou manipulé.

 

Médecins / Dentistes

Tout enfant traumatisé rituellement devrait être examiné médicalement par un médecin expert et compétent. Comme très peu de médecins ont une grande expérience du travail avec des victimes de traumas ritualisés, il est important que tout médecin à qui on a demandé d’assister un cas obtienne une information détaillée sur les allégations de l’enfant. Un professionnel qualifié peut fournir au médecin des données supplémentaires concernant la nature de la preuve médicale recherchée, en fonction de l’information récoltée pendant les révélations de l’enfant.

Il est fortement recommandé que le médecin spécialement formé à pratiquer des examens de viols sur enfants ait l’habitude de trouver les preuves en relation avec l’agression sexuelle. L’usage de la coloscopie est de même recommandée pour que les micro-fissures pouvant être invisibles à l’œil nu puissent être vues et prises en photo. Un examen de ce genre devrait se faire idéalement dès que l’enfant a dévoilé un viol – ou même avant si l’enfant montre des signes de traumas ritualisé ou un trouble de dissociation.

L’examen médical du corps de l’enfant doit être fait avec beaucoup de patience et de soin. Les victimes de traumas ritualisés peuvent devenir soit passifs ou anormalement agités par les procédures médicales ou la simple présence de divers personnels médicaux. Tout signe de dissociation de l’enfant pendant l’examen devrait être noté par écrit, comme devrait l’être le comportement en réponse et toute déclaration qui s’y rapporte.

Le médecin doit chercher des preuves de contusions, de tatouages, de coupures, brûlures, etc., sur le corps de l’enfant. Il doit prêter une attention soigneuse à des endroits moins évidents comme la peau du crâne, la colonne vertébrale, les oreilles, les mamelons, les organes génitaux, les plis, et autres anomalies (par ex., du sang séché sous les ongles de l’enfant). Tout élément suspect devrait être noté sur le dossier médical et comparé avec d’autres archives médicales de l’enfant. Dans les cas appropriés, des photos devraient être prises pour documenter des trouvailles particulières.

Le fréquent usage de drogues par les sectes peut créer de nombreux problèmes chez l’enfant auxquels le médecin devrait être extrêmement sensibilisé. Par exemple, avec le temps de nombreuses drogues ou combinaison de drogues peuvent engendrer des déséquilibres dans la chimie du sang, des problèmes d’adrénaline et des lésions organiques ou au foie. La texture des cheveux et de la peau peuvent apparaître malsaine ou l’enfant peut sembler légèrement bouffi ou émacié ou montrer une autre anomalie. Un tel aspect peut indiquer le besoin d’un examen toxicologique en plus de la prise de sang habituelle. Dans certains cas, une méthode non-invasive peut être préférée, comme de prendre un échantillon de cheveux pour faire une analyse médicale.

L’usage de drogues peut avoir aussi des effets néfastes sur les dents et les gencives de l’enfant. Toute victime supposée de trauma ritualisé devrait répondre d’un examen dentaire et d’un suivi de soins. La preuve d’une détérioration des dents, de l’émail et/ou des gencives peut encourager le besoin d’un test toxicologique ainsi que pousser à chercher d’autres preuves médicales concernant le trauma ou la négligence subie par l’enfant.

Psychologues, thérapeutes et personnels de santé mentale

[Note : les thérapeutes devraient être familiarisés avec les techniques utilisées par les bourreaux dans le trauma ritualisé. Une bibliothèque de prêt avec des vidéos de formation sur le sujet est disponible pour les professionnels et on peut y avoir accès en contactant l’auteur.]

Thérapeutes, psychiatres, psychologues et autres professionnels du domaine de la santé mentale jouent un rôle important dans les cas impliquant de la maltraitance ritualisée sur enfants. Comme ces cas réclament un diagnostic extrêmement exigeant et la délivrance de traitements, il est particulièrement important que de tels professionnels demandent une assistance et des données d’autres professionnels compétents et expérimentés pour diagnostiquer et traiter les victimes de trauma ritualisé. Une aide supplémentaire peut être obtenue par des associations professionnelles orientées sur les questions de trauma et/ou de dissociation d’un grave niveau. Ces organisations dispensent habituellement des ateliers et des séminaires d’information et de formation aux professionnels pour mieux identifier et s’occuper des victimes d’un trauma ritualisé grave et peuvent aussi présenter des options d’aide pour les assurances et le juridique.

Il est important de reconnaître que les troubles de dissociation sont habituellement présents chez les enfants qui ont subi des traumas ritualisés. La dissociation peut malheureusement entraîner chez les enfants des comportements et symptômes qui miment d’autres troubles et qui peuvent conduire à des diagnostics erronés et un traitement inefficace du problème. Par exemple, un enfant avec un TDI ou autre trouble de dissociation peut produire une large gamme de comportements qui ressemblent quelque peu à des diagnostics comme les troubles d’hyperactivité et déficit d’attention, les troubles de défiance à l’autorité, les troubles bipolaires, le syndrome de Tourette, etc. Les changements abrupts de personnalité et de comportement de l’enfant qui accompagnent le TDI peuvent fortement ressembler aux comportements agressifs et désordonnés trouvés dans les autres troubles, les praticiens doivent donc être très prudents dans leurs évaluations et éviter de recourir à de précédents diagnostics établis sur l’enfant.

Il est préférable d’obtenir un historique complet et une évaluation à part, aussi bien médicaux que psychologiques de l’enfant et de le faire en se basant sur des indicateurs autant passés qu’actuels du trauma. Un historique médical de l’enfant est essentiel pour pouvoir déterminer si ses comportements aberrants sont vraiment dus ou pas à la consommation (ou l’abus) de prescription de drogues, ou d’un mélange de drogues, qui produit des effets secondaires (par ex., ritalin et/ou anti-dépresseurs). Parents, enseignants, assistants de soin, assistantes sociales, famille d’accueil et tuteurs mandatés/CASA devraient être consultés pour obtenir des détails sur les déclarations de l’enfant concernant la maltraitance, ainsi que la description des comportements et problèmes de l’enfant. Ses réalisations manuelles et ses dessins devraient également être passés en revue, car ils peuvent contenir des indicateurs subtils (et parfois pas si subtils) d’un trauma ritualisé.

Alors que virtuellement tous les enfants victimes de maltraitance ritualisée souffrent de troubles de stress post-traumatique, les enfants plus âgés et les adolescents victimes de cette maltraitance peuvent aussi présenter des troubles de l’alimentation, des addictions, de la dépression et des tendances à l’auto-mutilation qui sont le résultat direct de leur conditionnement et/ou programmation pendant le trauma. Une attention particulière devrait être portée à des épisodes d’amnésie, des hallucinations auditives et/ou visuelles, des changements d’écriture inexpliqués et d’autres symptômes indicateurs de la présence d’une dissociation sévère et/ou de personnalités multiples. Il existe de nombreux questionnaires et outils d’évaluation qui ont été conçus pour aider au diagnostic de dissociation chez les enfants et les adolescents.

Étant donnée la gravité du trauma vécu par les victimes d’abus rituels, l’intervention thérapeutique peut être un processus coûteux et long. Chaque fois que possible il est intéressant d’établir une approche thérapeutique par une équipe soignante qui procure le soutien supplémentaire nécessaire à l’avance de la guérison. Un médecin devrait être consulté pour écarter tout problème médical et on devrait demander l’assistance d’un psychiatre quand une médication apparaît nécessaire ou appropriée pour stabiliser l’enfant. Comme la maltraitance sur enfant peut avoir comporté l’utilisation de drogues, il est cependant important d’insister sur le fait que l’enfant soit examiné par un médecin pour éliminer tout déséquilibre sanguin et/ou des lésions d’organes ou du système surrénal. En raison d’une surconsommation possible de drogues pendant le séjour dans la secte qui peut donner une désensibilisation, une intervention médicamenteuse pourrait être inefficace sur des enfants maltraités rituellement. De plus, un enfant souffrant d’un TDI peut simplement « zapper » vers une personnalité alter qui ne réagira pas à la drogue prescrite.

Comme ces enfants qui sont rituellement maltraités dissocient habituellement leurs souvenirs de trauma et qu’ils sont systématiquement conditionnés à ne pas faire de révélations verbales, des thérapies complémentaires peuvent se révéler inestimables dans le processus thérapeutique. L’art-thérapie, par exemple, peut être très utile dans le traitement des troubles dissociatifs et devrait être envisagée dans le traitement d’adolescents qui ont été traumatisés rituellement. Chez les enfants de moins de trois ans, les souvenirs de trauma sont exprimés de manière plus comportementale que verbale. Par conséquent, une thérapie par le jeu peut être un outil thérapeutique primordial.

Les Dr Catherine Gould et Vickie Graham-Costain, expertes reconnues dans le traitement des enfants victimes de maltraitance ritualisée, pensent que « …Une thérapie ludique constitue la modalité de guérison la plus puissante pour des enfants victimes de maltraitance ritualisée âgés de deux à 11 ans, et parfois au-delà de cet âge. » Un traitement d’enfants maltraités rituellement suppose nécessairement de ramener à la surface des souvenirs dissociés et de travailler dessus. Par conséquent, les Dr Gould et Graham-Costain proposent un modèle thérapeutique ludique en trois parties :

« Premièrement, le thérapeute doit traiter le trouble de stress post-traumatique résultant d’une maltraitance chronique importante. Deuxièmement, le thérapeute aide l’enfant à identifier le système de personnalité dissocié, fragmenté découlant d’une extrême maltraitance et à travailler dessus. Certains enfants maltraités rituellement manifestent un trouble de personnalité multiple (TPM , TDI) fluide, alors que d’autres montreront des formes de troubles de dissociation moins graves. Troisièmement, le thérapeute aide l’enfant à découvrir et travailler sur les messages d’endoctrinement qui ont été transmis pendant le vécu traumatique de maltraitance ayant déclenché la dissociation. La découverte de la maltraitance et une thérapie ludique de défoulement correctement structurée, dans laquelle le thérapeute participe activement au jeu thérapeutique de l’enfant, constituent les mécanismes primaires de traitement d’enfants maltraités rituellement ».

Gould et Graham-Costain recommandent que la thérapie ludique donne accès à un large éventail d’accessoires et de jouets, dont un animal et de petites figurines de type monstres, des masques, des chapeaux, des costumes, des armes, des coffres et des cages miniature et autres objets qu’on utilise typiquement pour terroriser les enfants. Pendant la thérapie ludique, les enfants qui ont été traumatisés rituellement choisiront presque invariablement des objets qui sont en relation avec la thématique de leur maltraitance, par ex. , être enfermé, maintenu sous l’eau, « enterré », pendu par les pieds, etc. Dès que la relation thérapeutique apparaît sécurisante et crédible, ces enfants miment à répétition leurs « drames de trauma » de diverses manières comme les thèmes de poursuite et de sauvetage, des personnages représentant des bourreaux effrayants et des monstres, ainsi que d’autres scénarios rattachés. Par exemple un enfant peut se servir d’un bac à sable pour rejouer des scènes se rapportant à un « enterrement », prendre des jouets copiant une matraque ou un couteau pour mimer le meurtre d’un personnage ; etc.

Il est important de se rappeler que des enfants maltraités rituellement doivent être autorisés à avancer en ré-associant leurs souvenirs à leur propre rythme. Certains modèles thérapeutiques peuvent aider ce processus, notamment les modèles BASK et PACEM qu’on utilise dans le traitement des troubles de dissociation, ainsi que dans celui des survivants de traumas ritualisés. Ces modèles peuvent être incorporés très efficacement dans le courant de la thérapie ludique. « Sauf si le système dissociatif interne de l’enfant ayant subi une maltraitance ritualisée est abordé, la thérapie n’impactera pas les aspects de personnalité de l’enfant les plus lourdement dissociés créés par la secte. Une psychothérapie qui néglige d’aborder le système dissocié de l’enfant et la programmation associée peut améliorer le niveau de fonctionnement de l’enfant, mais le laissera toujours vulnérable à une reprise de contact avec la secte responsable et à la continuation de son exploitation. »

Si le système dissociatif de l’enfant exprime des sous-personnalités distinctes et identifiables, il est possible que des techniques de contrôle mental et de programmation aient été utilisées délibérément en même temps que le trauma ritualisé. Cela implique un processus systématique qui se traduit par des couches de programmation conçues pour s’assurer de la fidélité de l’enfant et son utilisation par la secte. Dans de telles instances, le thérapeute doit travailler régulièrement avec l’enfant pour « neutraliser » plusieurs programmes. On trouvera souvent dans ces programmes créés intentionnellement des sous-personnalités aussi bien « animales » que « spirituelles » et des alters qui existent dans la conscience et la psyché de l’enfant.

Une fois que l’enfant a été capable d’analyser les divers composants de son trauma, il sera nécessaire d’aborder la programmation de contrôle mental à laquelle l’enfant a pu être sujet. Ceci implique de se souvenir de l’événement programmant et du « déclencheur » qui l’accompagne, prévu pour mettre en route une réponse spécifique de la part de la victime. Comme expliqué plus haut dans ce document, les déclencheurs peuvent être soit internes soit externes et sont souvent des gestes des mains, l’utilisation d’un mot ou d’un nom, une intonation ou un son, une couleur, etc. Jusqu’à ce que tous les programmes créés par la secte soient neutralisés, l’enfant sera incapable de s’empêcher de répondre aux déclencheurs prévus pour contrôler son comportement. C’est d’une très grande importance si on veut aider l’enfant à préparer son témoignage au tribunal. En résultat, les professionnels en santé mentale qui s’occupent de l’enfant pourront apporter si nécessaire leur aide au témoin en cautionnant tout geste pour protéger l’enfant d’un contact avec le bourreau pendant le procès.

Il est également utile de prendre conscience que pendant le processus de programmation, les bourreaux peuvent se servir de méthodes très trompeuses pour fixer des personnalités alter chez les enfants qui ont été induits par trauma. Par exemple, une composante peut être délibérément appelée « triste », « effrayée », « grognon », « génie », « méchant diable », ou « méchante maman ». Ce qui fait que lorsque l’enfant « zappe » vers l’une de ces personnalités et qu’ensuite on l’interroge sur son changement de comportement, la conversation qui s’ensuit peut ressembler à ce qui suit :

• Adulte: « June, chérie, qu’est-ce qui ne va pas ? Tu étais en train de bien jouer avec le petit Johnny et maintenant tu te retrouves ici dans un coin à sucer ton pouce ! »

Enfant : « J’suis triste ! » (signifiant: je ne suis pas June)

Adulte: « Pourquoi es-tu triste ? Johnny a-t-il fait quelque chose pour te rendre triste ?

Enfant : « Je ne sais pas ! » (signifiant : je ne sais pas ‘pourquoi’ je suis cette personne appelée ‘triste’ – et de toutes façons, qui est le petit Johnny ou qu’est-ce qu’il aurait fait pour me faire sortir dehors comme ça?)

(OU BIEN)
• Adulte: « Bobby, tout va bien ? Nous avons entendu que tu t’es réveillé en criant et que tu t’es précipité ici pour te rassurer ! » (En réponse à un cauchemar ou à une terreur nocturne)

Enfant : « J’ai peur, j’ai peur ! »

(OU BIEN)
• Adulte: « Judy, qu’est-ce qui t’a poussée à frapper ton amie Susie comme ça ?

Enfant : « C’est le Méchant Diable qui me l’a fait faire ! » (Signifiant : il existe une autre partie de moi appelée « Méchant Diable » que je ne contrôle pas et c’est « sorti » et je l’ai fait ; plutôt que « Je ne veux pas prendre la responsabilité de mon geste »)

Étant donné que pendant leur traitement les enfants victimes de maltraitance ritualisée ne font que progressivement des révélations sur ce qu’ils ont vécu, il est impératif que les thérapeutes et autres professionnels de la santé mentale prennent de copieuses notes pour enregistrer les déclarations de l’enfant, aussi textuellement que possible. Des enregistrements vidéo des entretiens sont à conseiller du moment que le tribunal, le tuteur ou l’agence ont donné leur consentement et que l’équipement vidéo se trouve dans un endroit n’interférant pas avec la thérapie. Toute déclaration, révélation et interview devrait être partagée avec le procureur du comté et l’avocat représentant les services sociaux, car ils peuvent satisfaire à une norme d’admissibilité de preuves au tribunal. Il n’est jamais approprié de supposer que toute déclaration faite par un enfant soit du « oui-dire », et devienne donc inadmissible dans le procès légal d’un enfant. De plus, les déclarations se rapportant à l’identité des bourreaux, celle d’autres victimes ou à l’endroit où la maltraitance a été commise devraient être partagées avec des responsables des forces de l’ordre le plus tôt possible.

Enfin, il serait bon de vous familiariser avec les dates des fêtes rituelles qui sont observées habituellement dans les sectes.(Ce qui inclurait naturellement la date d’anniversaire de l’enfant.) Les enfants victimes de maltraitance ritualisée deviennent souvent agités peu de temps avant, pendant et après ces dates. Ils peuvent afficher un comportement agressif avec les autres enfants, régresser ou se renfermer, vivre d’intenses terreurs nocturnes, etc. Il est important d’être conscient de l’influence que ces dates peuvent avoir sur l’enfant, permettant de les prendre en considération dans la thérapie. Lors d’Halloween, par exemple, il serait approprié d’enlever toute décoration relative à cette fête dans le foyer de l’enfant ou sur le lieu de son placement jusqu’à ce qu’il ait travaillé sur l’imagerie de déclenchement reliée à la fête.

Assistantes sociales

Quand on a affaire à la question des traumas ritualisés, le rôle de l’assistante sociale peut se révéler le pivot qui va déterminer les services possibles pour l’enfant et sa famille. Une majorité d’enfants victimes de maltraitance ritualisée ne vont pas en foyer d’accueil ou dans un système légal à la suite d’une allégation de trauma ritualisé. Ils sont habituellement confiés à l’état comme pour les allégations plus courantes de maltraitance et de négligence où sont offerts à la famille des services de réhabilitation. Il est fréquent que les enfants aient passé un minimum de 6 à 12 mois dans le système, ou même plus longtemps, avant que des révélations et des comportements indiquant une maltraitance ritualisée n’aient fait surface à un niveau identifiable. Sauf si l’allégation s’est produite dans une garderie ou en dehors du milieu familial, c’est un praticien de santé qui mettra probablement le doigt sur les divers « drapeaux rouges » qui soulignent un trauma ritualisé. C’est dû principalement au fait que l’assistante sociale sert d’interface entre tous les aspects du placement et du traitement de l’enfant et qu’elle reçoit des éléments d’information concernant l’enfant, qui, réunis, donnent lieu à préoccupation. Cela peut créer un challenge intéressant pour le praticien dont le plan de rapprochement familial se complique soudain ou est mis en déroute.

Dès que des signes de maltraitance ritualisée se manifestent, il est du devoir de l’assistante sociale d’envoyer l’enfant et peut-être d’autres membres de la famille faire de nouvelles évaluations et estimations. Une aide de cette nature devrait être recherchée de la part des professionnels qui ont une connaissance, de l’expérience ou sont experts dans le domaine des traumas ritualisés. Ce n’est autrement qu’un effort inutile et coûteux de la part de l’agence qui s’assure en principe que l’enfant se verra refuser en temps utile les services nécessaires à sa pleine guérison du trauma. Sans intervention et traitement appropriés, les enfants qui ont été maltraités rituellement continueront de souffrir tout au long de leur vie de divers problèmes physiques, émotionnels, psychologiques et dans leurs relations aux autres. Encore pire, ils sont plus enclins à devenir des bourreaux que les autres victimes de maltraitance.

Bien que les efforts pour protéger, soigner et guérir l’enfant dans les cas impliquant un trauma ritualisé nécessitent d’extraordinaires ressources d’un système insuffisamment financé et surchargé, il est important de comprendre que le problème est « paie maintenant ou paie plus tard ». Des ressources limitées ne devraient jamais être la raison faisant échouer la poursuite d’ une action appropriée dans le cas de trauma ritualisé. Les victimes de traumas ritualisés figurent parmi les membres les plus brutalisés de notre société, qui, s’ils retournent dans leur environnement de maltraitance, peuvent devenir la prochaine vague de bourreaux. C’est particulièrement vrai de jeunes dont les maltraitances par une secte semblent générer un comportement beaucoup plus anti-social et criminel à l’âge adulte. Dans de nombreux cas, il pourrait être impossible de trouver un thérapeute qualifié ou un médecin à une distance de voiture raisonnable de chez l’enfant. Dans de tels cas, il est recommandé que l’agence passe un contrat avec un spécialiste extérieur qui peut assurer une consultation téléphonique aux professionnels qui soignent l’enfant. Un tel spécialiste peut fournir des documents informatifs qui peuvent beaucoup aider à améliorer le niveau de service de l’enfant. Un spécialiste peut en plus servir de guide d’assistance au long cours et fournir une aide pour le témoignage au tribunal pour tout ce qui concerne la maltraitance et les traumas. Les assistantes sociales libérales qui ont des difficultés à recevoir une assistance de leur agence devraient rappeler aux directeurs et aux superviseurs d’état leurs obligations statutaires et leurs responsabilités. Comme les enfants rituellement traumatisés tombent souvent dans des catégories nécessitant des besoins spéciaux ou une intervention à risque qui les qualifient pour un supplément de financement de l’état et de la nation, il est du devoir de l’agence de faire tout en son pouvoir pour s’assurer que l’enfant reçoit le traitement et les bénéfices les meilleurs possibles. Ceci inclurait tous les besoins d’information spéciaux résultant d’un trauma et d’une dissociation de l’enfant.

Les besoins en soins du supposé bourreau et/ou des membres de la famille seront également conséquents et devraient être abordés avec autant de compréhension que possible. Il est malheureusement peu probable que les bourreaux au sein de la famille admettent avoir été impliqués dans quelque chose d’aussi monstrueux qu’un trauma ritualisé. En fait, s’ils souffrent eux-mêmes d’un TDI, ils peuvent ne pas avoir pris conscience de leur rôle dans la maltraitance de l’enfant. Ce problème est même soulevé dans des cas où des mères protectrices peuvent avoir fortement « senti » que leurs enfants ont été brutalisés, mais n’ont aucun souvenir de leur propre participation à un quelconque niveau. Ce qui fait qu’un enfant victime de maltraitance ritualisée intergénérationnelle est presque toujours sujet à risque s’il retourne chez lui.

Autre chose à prendre en compte est le placement de l’enfant en famille d’accueil. Une fois le trauma ritualisé identifié, il peut être nécessaire de conduire l’enfant dans un foyer d’accueil plus thérapeutique ; ou bien, si l’enfant est en crise, dans un placement temporaire en milieu hospitalier. Si l’enfant est attaché à son parent d’accueil et que ce parent peut gérer le temps supplémentaire de transport pour emmener l’enfant en thérapie et gérer les comportements problématiques, le mieux est de laisser l’enfant dans son placement actuel et de chercher une possibilité d’un temps de repos si besoin. Comme mentionné plus tôt, des révélations verbales au sujet de traumas ritualisés ne se font en général pas avant que l’enfant ne se sente suffisamment éloigné dans le temps et dans l’espace des bourreaux et de leur environnement pour se sentir en sécurité. Une fois les révélations commencées, le comportement de l’enfant peut rapidement se détériorer et nécessiter des ajustements de placement.

Il peut exister d’autres facteurs prioritaires pour envisager le moment de prendre la décision de placement de l’enfant. S’il y a de jeunes enfants ou des enfants fragiles qui résident également dans le foyer d’accueil en considération, il peut être trop risqué d’y placer des enfants maltraités rituellement. C’est particulièrement vrai avec des enfants plus âgés et des adolescents qui peuvent avoir développé des éléments « bourreaux » en eux dont ni les uns ni les autres n’ont conscience. Dans de telles situations, il faut accorder une grande attention au déplacement d’un ou de plusieurs enfants, un poids suffisant aux besoins en soins de chaque enfant en particulier.

Les assistantes sociales, comme les thérapeutes, devraient garder des archives exactes et détaillées des déclarations, révélations et progrès de l’enfant tout au long du suivi.

Des signes de traumas ritualisés peuvent vouloir dire qu’un groupe de bourreaux organisé est impliqué, dont devraient être avertis les forces de l’ordre. Toute enquête ou procès ultérieurs demanderont naturellement une coopération de l’agence des services sociaux ayant la garde légale de l’enfant. De plus, ces archives contenant les déclarations et révélations de l’enfant seraient une source essentielle d’informations pour la police et les procureurs. Dans la mesure où une agence de services sociaux a la garde légale et physique d’un enfant, avec toutes les responsabilités qui s’y rattachent concernant les soins de l’enfant, les employés et administrateurs des services sociaux sont encouragés à se familiariser avec les recommandations des « meilleures pratiques » venant de tous les autres professionnels concernés par la vie de l’enfant. Ce qui aidera l’employé et l’agence à faire des renvois appropriés aux besoins de l’enfant et à s’assurer que des sauvegardes sont en place pendant le déroulement.
Représentants du CASA (Court appointed special advocates) et Tuteurs mandatés

http://en.wikipedia.org/wiki/Court_Appointed_Special_Advocates

Le tuteur mandaté ou les membres du CASA nommés par le tribunal pour représenter un enfant doivent toujours se faire les avocats pour les meilleurs intérêts du mineur dès que l’enfant se retrouve mêlé au système juridique. Dans les cas avec trauma ritualisé, les efforts requis de la part du tuteur mandaté ou du CASA seront beaucoup plus conséquents que pour la moyenne des cas. Il est certain que c’est dû à la nature et à la complexité du cas, ainsi qu’à la sévérité du trauma subi par l’enfant. « Se mettre dans la peau » d’un enfant victime de maltraitance ritualisée demande une énorme patience, de la compassion et du courage, car le système répond rarement de manière adéquate ou appropriée aux besoins de l’enfant.

Le tuteur mandaté ou le membre du CASA se retrouve dans la même situation qu’un praticien de santé par le fait qu’il ou elle devrait avoir une interaction régulière avec l’enfant, avec ses parents biologiques ou ceux de la famille d’accueil, ses enseignants, médecins, thérapeutes, etc. Dans la réalité, il est notoirement connu que les assistantes sociales sont débordées et peuvent ne pas disposer d’un temps suffisant à consacrer complètement au dossier et à l’enquête concernant une maltraitance ritualisée sur enfant. En conséquence, tout en se faisant les avocats zélés des meilleurs intérêts de l’enfant, le tuteur mandaté ou le membre du CASA peut aussi jouer le rôle d’une paire d’yeux et d’oreilles supplémentaires pour le praticien de santé. Il est évident que toute information importante concernant l’enfant devrait être mutuellement partagée afin de pouvoir coordonner les efforts.

Surtout, il est essentiel que les tuteurs mandatés (ad Litem) ou les membres du CASA se familiarisent avec la dynamique du trauma ritualisé afin de pouvoir jauger correctement le cas et faire les recommandations appropriées au nom de l’enfant.

Les informations pour une telle estimation devraient provenir de toutes les sources disponibles et consister si possible en interrogatoires d’une tierce partie et en compte-rendu de l’historique médical, psychologique, éducatif et autres éléments de la vie de l’enfant qui ont nécessairement à voir avec l’évaluation. Il peut être également approprié de chercher conseil, légal ou non, auprès d’un expert, quant au meilleur moyen de procéder au nom de l’enfant.

Il n’est malheureusement pas inhabituel pour les tuteurs mandatés ou pour les membres du CASA de rencontrer une opposition au moment de se faire les avocats des services de soins qui sont nécessaires à l’enfant. Ces gens devraient néanmoins mettre en route toute étape légale utile à s’assurer que l’enfant n’est plus en situation de risque et qu’il reçoit des services adéquats et orientés vers sa guérison. Ce qui peut exiger le témoignage de la part d’un expert. Si la somme pour de tels services vient à manquer, on peut demander que le coût soit évalué aux frais de la partie adverse. Ce sont habituellement l’agence de services sociaux ou le bourreau supposé.

La sécurité de l’enfant devrait toujours être la préoccupation principale. Les sectes tentent malheureusement d’infiltrer tous les domaines du système et l’enfant peut finir par être « acheminé » vers un foyer d’accueil qui est sous le contrôle et la supervision d’une secte. Le statut indépendant du tuteur mandaté ou du membre du CASA peut fournir une opportunité unique d’observer les problèmes qui ont pu ne pas être remarqués par les services sociaux ou autres professionnels. S’il existe une inquiétude raisonnable ou un soupçon de la part des tuteurs ou du CASA que le placement de l’enfant serait une menace pour sa santé, sa sécurité ou son bien-être, il est de leur devoir de faire tout en leur pouvoir pour en faire sortir l’enfant et le placer ailleurs.

Tout en continuant à rassembler une information primordiale pour le tribunal, également utile à tous les professionnels impliqués, le tuteur mandaté ou le CASA devraient s’empêcher de questionner directement l’enfant sur ses maltraitances sexuelles ou ritualisées. Il vaut mieux laisser cette opération à des professionnels formés aux techniques d’interrogatoire car le seul résultat serait d’ajouter à la contamination et à l’influence des bourreaux. D’un autre côté, des révélations spontanées de l’enfant devraient être soigneusement enregistrées et partagées avec les autres professionnels s’occupant de l’enfant, ainsi que les observations relatives au comportement de l’enfant et au comportement de ceux qui sont concernés.

Enfin, il est important de se souvenir que le tuteur mandaté ou le CASA peuvent avoir plus de temps que tout autre professionnel pour servir de coordinateur et de messager pour les informations importantes entre professionnels qui peuvent servir à améliorer le niveau de prestation et avoir un impact immédiat sur le bien-être de l’enfant. Tant que les actions du tuteur mandaté ou du CASA ne violent pas la confidentialité et sont cohérentes avec les meilleurs intérêts de l’enfant, ces personnes devraient s’engager autant que possible vers une défense formelle autant qu’informelle au nom de l’enfant.

 

CONCLUSION

Depuis le début des années 1980, il y a eu une augmentation du nombre de cas rapportés impliquant un trauma ritualisé. Les professionnels doivent comprendre que cette augmentation des cas est reliée directement aux rapports de garderies qui ont parlé de cette activité. Malheureusement, notre dépendance croissante à la garderie a fourni aux bourreaux organisés une « structure » parfaite pour leurs activités. Ces garderies sont devenues en même temps le talon d’Achille des sectes désirant étendre leur pouvoir et leur influence au-delà des limites traditionnelles. La raison en est que des parents non-agresseurs dont les enfants ont subi une maltraitance dans une garderie sont non seulement plus à même de remarquer des changements subtils chez leurs enfants, ils sont également plus susceptibles de croire et de donner suite à ces révélations.

Les sceptiques donnent comme argument que la couverture médiatique de ces cas de garderie a perpétué des descriptions fausses et artificielles qui n’ont en fait aucune base. Pour soutenir ces conclusions, ils soulignent des procès qui ont été soit un échec soit rejetés en appel. Grâce aux efforts de plusieurs organismes, une campagne médiatique a été orchestrée et des procès ont été intentés dans le but de discréditer toute allégation en rapport avec trauma ritualisé et souvenir retrouvé. Le résultat a été de décourager de nombreux professionnels de poursuivre leur engagement ou leur culture concernant ce problème.

Malgré un scepticisme perpétuel, les allégations de maltraitance ritualisée continuent d’être rapportées par des enfants et des adultes dans chaque état de ce pays, ainsi que dans d’autres pays du monde. En dépit des différences de lieux et d’âge des victimes, les informations révélées et le vécu qui s’y rapporte sont remarquablement similaires. Si nous continuons à nier l’existence de la maltraitance ritualisée à la lumière de ces divulgations, nous risquons alors de croire à une conspiration internationale entre les supposées victimes, qui sont culturellement, géographiquement et chronologiquement éloignées les unes des autres. C’est une notion absurde.

À la vérité, la conspiration est très endémique dans la maltraitance ritualisée des enfants. La conspiration provient cependant de bourreaux organisés qui utilisent la peur, l’intimidation et des techniques de lavage de cerveau pour couvrir une activité criminelle et protéger des intérêts économiques vitaux plutôt que des thérapeutes et des victimes qui ont peu à gagner dans l’affaire. Les bourreaux « comptent leur argent » en misant sur le fait que de telles allégations seront ignorées, minimisées et enfouies sous le tapis de notre système juridique. Notre refus d’aborder la question du trauma ritualisé avec le même niveau de zèle que les autres formes de maltraitance a peu fait pour éroder la confiance de ces groupes.

Nous devons nous souvenir que les victimes de traumas rituels ont subi les pires formes de maltraitance imaginables et souffrent davantage d’effets débilitants que d’autres victimes de maltraitance. Leurs cas méritent les niveaux d’assistance les plus élevés possibles, particulièrement compte tenu du fait que d’autres victimes parmi les enfants peuvent être impliqués. Nous devons être attentifs à ne pas étiqueter des survivants adultes, ou des parents protecteurs qui pourraient suspecter l’implication d’une épouse ou d’un autre membre de la famille dans une secte, comme étant « hystériques », « paranoïdes », ou « histrioniques ». Leur perception d’une « hystérie » peut se baser sur un danger très réel pour eux-mêmes et les autres. Un système qui échoue à croire et aider des victimes adultes de traumas ritualisés a peu de chance de protéger plus efficacement des enfants.

Les enfants sont les membres les plus vulnérables de notre société. Protéger leurs droits imprescriptibles et notre avenir en tant que nation exige que nous dépassions le déni afin de pouvoir créer des stratégies novatrices d’investigation et des paradigmes qui nous aideront efficacement dans l’abord du problème du trauma ritualisé. Sans un tel changement, les générations futures auront à s’atteler aux effets exponentiels de ce phénomène.

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